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Par delà les turpitudes de l’abbé Pierre, gardons-nous des faux-semblants de personnalités nichées sur leur piedestal

Créé par le 02 août 2024 | Dans : a-le quartier libre de XD

Ma revue de presse me conduit à l’abbé Pierre avec la tribune au Monde de l’historienne Axelle Brodiez-Dolino. Cette dernière évoque avec précision la part d’ombre d’un personnage emblématique de la lutte contre la grande pauvreté depuis l’hiver 54. Ses frasques, délits et peut-être crimes sexuels ont été savamment tus par son entourage et longtemps par ses propres victimes.

Auréolé de son action continue pour et aux côtés des exclus, ce prêtre, un temps parlementaire, fondateur d’Emmaüs, exerça un sacerdoce très médiatisé. Par son charisme il a déplacé les lignes et facilité l’adoption de mesures humanitaires. J’ai en mémoire cet entretien dans lequel Pierre Bourdieu vantait publiquement la figure de celui qu’il désignait comme un prophète des temps modernes.

A l’époque nous ne savions rien de la face cachée du personnage tant celui-ci paraissait engageant d’humilité et de sincérité dans un don de soi au service des plus marginaux.

Ces révélations dévoilent la triviale réalité d’une mise en scène de célébrités du monde des religions, des arts, des médias ou de la politique, descendus de leur piédestal suite à la médiatisation de leurs turpitudes extravagantes. La liste est bien trop longue à présent pour l’énoncer sans risque de paraître injuste dans cette dénonciation des hommes, le genre masculin paraissant en force dans ces affaires à connotations sexuelles.

Loin de vouloir stigmatiser nos icônes d’hier et d’aujourd’hui, ces considérations ne devraient-elles pas nous conduire à déstatufier toutes ces personnalités surmédiatisées dans l’espace mondial, régional, national, local, voire autour de nous? Sans être délictuelles, nombre de dites personnalités jouissent d’une gloire, certes souvent éphémère, disproportionnée eu égard à leur mérite réel. En la matière il n’existe aucun antidote à cette exaltation collective comme en atteste la passion pour les acteurs, actrices ou cinéastes et les autres célébrités du monde des arts ou de « l’Establisment médiatico-politique ». S’agissant des grands sportifs et athlètes médaillés des JO, nous pouvons sans réserves applaudir leur accession au podium sans en tomber pour autant amoureux…

Sans vouloir éradiquer toute renommée, nos constats devraient plus simplement engager à réfréner cette idolâtrie aveugle qui conduit à tant de déceptions brutales. Ne pas s’interdire de modérer nos regards souvent trop exaltés dans une admiration sans discernement. C’est particulièrement utile dans le champ politique où il ne fait pas bon de ne pas être du côté du manche quelque soit le parti pris, par ailleurs. En ce qui nous concerne, les staffs des importants qu’il s’agisse de baronnies locales ou de grands féodaux et les écuries présidentielles n’ont jamais eu raison de nos engagements, fussent-ils largement marginaux dans un monde en proie au vedettariat et à l’instantané.

Malgré l’affaire Strauss-Kahn, en passant par celle de Cahuzac, certains ne semblent ne rien avoir appris de l’histoire… Le président jupitérien descendu de l’Olympe depuis ses échecs électoraux a su masquer son indigne posture pendant toute ces années de règne vertical alors même qu’il n’était à l’évidence qu’un produit du dégagisme ambiant après la trahison méthodique du président Hollande qui l’avait fait conseiller élyséen puis ministre des Finances. Ce banquier de peu d’expérience se drape dans des apparats démesurés quand il n’est qu’un accident de l’histoire. Laquelle pourrait bien juger négativement une fin de règne chaotique de double jeu favorisant l’extrême-droite dans des équivoques grossières d’un illogisme frisant l’absurdité…

Pour autant, soyons juste, nous n’en sommes pas encore au stade du manquement délictuel dans ces dépenses élyséennes bien contestables. Mais les insincérités politiciennes et expressions confuses sur « le pognon dingue » des dépenses sociales ou « la gauche immigrationiste » s’ajoutent aux inclinaisons illibérales du président qui, elles, frisent la forfaiture. D’où les articles de fond proposés dans ce blog sur le dévoilement d’une politique jupitérienne.

Ces mises en garde sur le culte aveugle de la personnalité sont à assortir de toutes les nuances à apporter en la matière, la part d’ombre pouvant exagérément nier la part de lumière. C’est un peu la conclusion de notre historienne soumise à votre appréciation s’agissant de l’abbé Pierre.

« Il n’empêche qu’Emmaüs reste une extraordinaire organisation, remarquablement inventive, pionnière dans l’articulation du social et de l’écologique, qui se bat sur tous les fronts. L’abbé Pierre a été un vrai résistant, un vrai pacifiste, un inlassable héraut de la guerre contre la pauvreté, dont il a considérablement fait avancer la cause. Il continuera d’appartenir à l’histoire. Il en reste encore des zones d’ombre ; et les vivants peuvent en parler en toute liberté. »

Xavier Dumoulin

P.S du 10 septembre 2024 : nouvelles révélations accablantes sur la criminalité de l’abbé Pierre qui poussent à rejeter cette personnalité dans sa part d’ombre en continuant à faire toute la lumière sur ses agissements pervers…

Les loups de retour dans les Landes ?

Créé par le 01 août 2024 | Dans : a-le quartier libre de XD

Il y a peu, Renaud Biondi-Maugey s’interrogeait sur France Bleue Gascogne sur la présence du loup dans les Landes. Alertée par une association nationale, l’Observatoire du loup, cette situation a été plutôt remise en cause pour manque d’éléments probants, par l’Office français de la biodiversité (OFB) et la fédération des chasseurs des Landes. Vincent Dubroca rend compte de cette polémique dans une émission télévisuelle (Cf vidéo ci-dessous).

En Nouvelle-Aquitaine, l’OFB récence la présence du loup dans les Pyrénées Atlantiques de manière permanente. La présence de cette espèce protégée est également certifiée dans les départements de la Dordogne, de la Charente, en Corrèze, dans la Vienne ou encore dans la Creuse et en Gironde. 

Le braconnage du loup fait par ailleurs l’objet de nombreuses dénonciations dans les départements où sa présence est attestée. Angella Bolis et Blandine Flipo (Le Monde du 1° août 2024) affirment qu’avec  « le retour progressif du loup sur un territoire grandissant, la pratique du braconnage contre cette espèce protégée semble s’intensifier ». Dans les départements de la Drôme, de l’Isère, des Hautes-Alpes et plus largement dans le Sud-Est, des constats de pièges, d’empoisonnement ou de d’abattage sont rapportés par nos observateurs. On ne saurait néanmoins situer exactement le nombre de loups concernés. L’OFB agit contre ce phénomène local de braconnage. En Europe, « le braconnage auquel est confronté le loup est l’une des causes les plus importantes de mortalité de l’espèce », indique le site du programme Life Wolf Alps. La Scandinavie et le Portugal semblent les plus touchés.

L’observatoire du Loup, cette association évoquée plus haut, situent la présence de ce canidé en périphérie du Parc naturel de Gascogne, autour de Labouheyre et Solférino, ainsi qu’à l’Est de Biscarrosse. L’évocation de cette présence dans les Landes fait écho à une réalité historique dans nos landes de Gascogne, pays jadis de transhumance avant la généralisation de la sylviculture.

Lou Loup e l'Agnet. Gustave Doré. XIXe s.

Lou Loup e l’Agnet. Gravure de Gustave Doré. XIXe siècle.

A partir de mes recherches sur les petits chevaux des lettes, j’ai fait le récit des loups et de leurs chasses. A l’époque d’une civilisation agro-pastorale, pas d’états d’âme contre ce « prédateur » comme en atteste nos écrits inédits relatant des témoignages de Félix Arnaudin sur « lous loups », l’ethnologue avant la lettre s’appuyant lui-même sur les dires d’un témoin du milieu du XIXe siècle. 

Jean-Yves Boutet, dans un recueil de textes de Félix Arnaudin sous le titre « S’abattre à grands bruits d’ailes », présente une notice évoquant « la transhumance des maigres loups des Pyrénées poursuivant celle des brebis et du bétail sur le plateau landais jusqu’au Médoc », Notre ethnologue de Labouheyre (1844-1921) fait alors revivre une chasse aux loups en haute lande à travers le témoignage d’un des acteurs de cette battue de 1855.

« D’Ychoux à l’embouchure de la Leyre, et de Salles au littoral… tout ce qui portait fusil fut prié à la fête, et un beau matin d’hiver la lande pacifique vit s’ébranler une armée (de huit ou dix mille rouillardes ? le point d’interrogation sur ce mot est posé par J.Y Boutet) égrenée sur un immense cercle s’avançant vers un point commun avec toutes les allures de gens résolus à une effroyable tuerie. » précise Arnaudin. Le témoin parti d’Ychoux à trois ou quatre heures du matin, signale « une seule ligne d’hommes pour embrasser le plus d’espace possible, et divisée quant au commandement, par escouades de vingt ou vingt-cinq hommes ; quelques-uns étaient à cheval, le plus grand nombre à pied, suivis des chiens, mais le point prescrit c’était de faire le plus de tapage possible. » Cet immense cercle rabattait les gibiers et « De là, de temps en temps des cavaliers se détachaient, accouraient vers un point de la ligne mouvante, l’arrêtaient au lieu voulu, et disparaissaient dans la vastité… »

Nous savons par ce témoignage que nos montures landaises étaient bien de la partie : Un loup « visible par corps à trois bons quarts de lieues (quatre kilomètres) » dans ce territoire plat et désertique, pouvait bien s’échapper « en se coulant dans un vieux chemin curé par les eaux » quand un autre, « séduit par l’exemple… s’approcha des rangs, entraînant à ses trousses un de ces indomptables petits chevaux de lettes portant sur une primitive selle de peau un vieux chasseur aussi enragé que lui : une sage mesure avait interdit l’emploi de projectiles autres que le gros plomb, mais bien des balles furtives s’étaient glissées dans les fusils, déjà les lingots faisaient siffler l’air et laborieusement la terre autour du groupe cinq. Il fallait cela pour que le chasseur aperçût le danger : d’un bond il arrêta sa monture et s’en fit charitablement un écran de conservation. Ce fut par hasard que le loup attrapa seul les prunes… ».

Un autre passage de cette notice évoque « Les histoires effrayantes de voyageurs, bouviers et cavaliers escortés par les loups dans la traversée des landes (qui) sont innombrables : l’homme attardé dans les lieux déserts voyait souvent avec surprise une sorte de gros chien assis sur son derrière qui semblait l’attendre au pied du chemin : à son approche, quelquefois à cinquante pas, il se levait, décrivait un arc de cercle, passait derrière, revenait devant, et lui tenait ainsi compagnie jusqu’à ce qu’il arrivait près des lieux habités ».

La notice sur « lous loups » emprunte un autre témoignage à un certain V.Dourthe. « Quand un loup ne peut venir à bout d’un cheval, il s’en va hurler à quelque distance, et d’autres loups arrivent bientôt à son aide… Les vaches, en troupeau, parent l’attaque du loup en se mettant en rond : ce cercle de cornes menaçantes les arrête; mais une vache seule est bientôt égorgée. Les bœufs se défendent du loup facilement, ils n’en ont aucune crainte. Les chevaux, s’ils sont libres, deviennent souvent ses victimes ; ils n’ont d’autre parti que la fuite, qui ne les sauve pas. Mais s’ils ont des entraves (la chose est singulière) cette circonstance, qui semblerait devoir leur être inévitablement fatale, devient pour eux un moyen de salut : se cabrant pour parer l’attaque il arrive souvent que la chaîne de fer qui relie leur pied de devant retombe sur le cou du loup qui se trouve captif et sans possibilité d’utiliser sa force : le cheval a l’instinct de ne plus bouger, et souvent les propriétaires des chevaux laissés ainsi dans la lande les ont retrouvés dans cette position…délicate. » Le récit de la chasse aux loups contient aussi l’évocation par Arnaudin de la lande et de « la vie sauvage et heureuse qu’y menait les pâtres, les vieux pâtres de la dernière génération ».

A la même époque, hommes et cavaliers munis de filets et lassos, capturaient le petit cheval des lettes, leur monture, en cernant le troupeau par encerclement dans ces « montagnes » et vallées de sable du littoral. Mais ceci est une autre histoire…

Xavier Dumoulin

A lire sur le blog du Master d’Histoire de l’Université Paris Nanterre

https://cmhn.hypotheses.org/5446

Xavier Dumoulin. Une anthologie illustrée du petit cheval des Landes à travers les siècles

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Retour, encore et toujours, sur la cérémonie d’ouverture des JO

Créé par le 31 juil 2024 | Dans : a-le quartier libre de XD

Arnaud Alessandrin, sociologue des questions de genre, dénonce dans la livraison de Sud-Ouest du jour, la défense de la religion qui s’effectuerait, selon lui, sur l’autel de la haine de la communauté LGBTQIA+. Nous ne rentrons pas dans des considérations identitaires érigées en autant de fiertés communautaires. Pour autant nous sommes particulièrement sensible au message cérémonial qui donne lieu à un foisonnement de réactions (1).

Gilles Gressani et Florian Louis nous font partager sur le Grand Continent une conversation fleuve avec Patrick Boucheron, co-auteur de la cérémonie d’ouverture des JO. Vue par un milliard de téléspectateurs et un public de centaines de milliers de  personnes in situ, elle a charmé 86% des spectateurs.

Les explications de l’historien rendent compte d’un état d’esprit qui fait honneur à la France dans sa capacité d’ouverture. Cette mise en scène géniale constitue « un portrait en mouvement, qui porte très haut, très loin, les espérances et les fiertés que ce pays, par sa capacité à puiser dans le passé historique de quoi enchanter l’énergie du présent, continue à projeter ». « D’Aya Nakamura en duo avec la garde républicaine à la cavalière sur la Seine en passant par la décapitation de Marie-Antoinette ou la «Cène subliminale», jusqu’à la Tour Eiffel où Céline Dion entonne l’Hymne à l’amour, nous comprenons ses intentions, sa genèse, sa signification et les perspectives qu’elle ouvre. »

Ce qui fait sens pour nous après ces explications et les nombreux commentaires des principaux médias, c’est ce génie de la synthèse dans l’expression d’une alliance des genres, inégalée jusqu’alors. Avec Aya Nakamura chantant et dansant avec la garde républicaine sur le pont des arts et devant l’Institut de France, ces images ont défié tous les conservatismes. Ceux-ci trouvent quand même à s’exprimer dans une confusion qui frise la mauvaise foi et viennent même de là où on ne les attendrait pas!

Mais cessons là nos commentaires profanes pour vous inviter à rentrer dans la vision pénétrante des acteurs de cette réussite.

 https://legrandcontinent.eu/fr/2024/07/30/oui-ca-ira-une-conversation-fleuve-avec-patrick-boucheron-co-auteur-de-la-ceremonie-douverture-des-jo-de-paris-2024/

Sans oublier, nos conclusions du post d’hier et l’invitation à la lecture de ces billets, notes et articles de fond (notamment les suivants sous la plume de M.Lacladère) proposés sur ce blog et dans ses liens. « Des liens qui libèrent » comme l’annonce une belle édition de critique sociale… »

Xavier Dumoulin

(1) Une cérémonie éminemment politique pour Médiapart dans sa livraison du 27 juillet : JO jour 1. Une cérémonie fantasque et politique fait décoller Paris 2024.

« Pour preuve, l’hommage rendu aux héroïnes de l’histoire de France comme Louise Michel, Simone Veil ou Gisèle Halimi, qui se sont vu ériger des statues à deux pas de l’Assemblée nationale, la culture queer mise à l’honneur durant une grande partie de la cérémonie, et cette séquence où une aristocrate décapitée a entonné le chant révolutionnaire « Ah ! ça ira » à la Conciergerie, lieu de détention de Marie-Antoinette, accompagnée par le death métal du groupe français Gojira. »

 

 

 

Mise en scène réussie pour les Jeux Olympiques

Créé par le 30 juil 2024 | Dans : a-le quartier libre de XD

On n’a jamais autant parlé de la Cène que depuis cette furieuse critique qui sourd des milieux catholiques depuis la cérémonie d’ouverture des J.O. Allez savoir pourquoi les arguments de la défense en provenance des organisateurs n’arrivent pas à convaincre ceux qui feignent l’indignation? Bacchus-Dionysos, père de Sequana, ou le Christ? Sacrilège ou scène d’Olympie? On lira à ce sujet les entretiens de Patrick Boucheron qui exprime à merveille une conception collective qui fera date avec un milliard de téléspectateurs et trois cents mille observateurs in situ. L’historien renvoie à l’imaginaire de chaque spectateur pour apprécier le résultat de cette création originale  dans ce Paris du roman fleuve cérémoniel Le pari du « Ah ça ira! » a relevé son challenge. Lire la suite »

En ces jours de communion olympienne, retour sur la cérémonie s’accompagnant d’une invitation à la découverte de nos églises gothiques…

Créé par le 27 juil 2024 | Dans : a-le quartier libre de XD, les cahiers de laurède

Après la cérémonie d’ouverture des JO 2024 qui a eu l’art de déplaire aux milieux de droite et à la conférence des évêques de France, ce titre pour vous entraîner vers de libres horizons sans tabous. Avec nos développements proposés autour

Du gothique médiéval à nos églises néo-gothiques landaises, de l’école Mauriste à Prosper Mérimée…

Dans cette période estivale nous exhumons quelques pensées vagabondes bien loin de cette illusoire trêve politique… En un clic, retrouver nos

Pensées vagabondes dans les cahiers d’été de Laurède

en toute sympathie d’internaute sur notre blog L’éco-république sociale en débat Un horizon pluraliste de paradigmes pour changer de voie : du « bienscommunisme » à l’éco-républicanisme des biens communs.

 

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