a3-Civisme, citoyenneté et militance
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Créé par sr07 le 03 août 2024 | Dans : a-le quartier libre de XD, a3-Civisme, citoyenneté et militance, Vive le blog citoyen
Selon le professeur de gestion des organisations Daniel Lacerda, les réseaux sociaux et leurs plates-formes sont « une arme de destruction massive ». « Les réseaux sociaux réorganisent l’architecture de l’information, subvertissent le concept de vérité et donnent une reconnaissance à des acteurs politiques auparavant ignorés par l’establishment ( Daniel Lacerda et Rita de Cassia Santos, « The Role of Social Network Platforms for Discursive Legitimation : Unveiling Neoliberalism Behind the Discourse on Public Universities », M@n@gement n° 26/4, 2023, non traduit). »
La promotion de messages par l’extrême droite participe d’un contrôle des affects contre lesquels la raison devient impuissante. « En suivant la tendance observée dans le reste du monde, l’extrême droite continuera d’utiliser de plus en plus de narratifs fallacieux, de contrevérités et de négationnisme. » Lire la suite »
Créé par sr07 le 22 juil 2024 | Dans : a2-Blog-notes politique de XD, a3-Civisme, citoyenneté et militance
Je reprends ici, à des fins pédagogiques, un extrait d’un article daté sur ce sujet (1). A vous, internautes et lecteurs du « blog citoyen, socialiste et républicain », de l’actualiser (suite à la loi constitutionnelle, adoptée par le Congrès puis promulguée le 23 juillet 2008) eu égard à l’expérience macroniste et à la conjoncture de crise politique présente…
Notre régime politique est souvent qualifié fort abusivement de présidentiel par une opinion qui confond la fonction du président de la République, clé de voûte des institutions, avec la nature du régime à proprement parler. Depuis la Constitution de 1958, notre cinquième République a évolué, selon les constitutionnalistes, vers un régime parlementaire rationalisé, devenu, après la réforme de 1962 instituant l’élection du président au suffrage universel direct, présidentialiste ou semi présidentiel (2).
La différence de nature entre le régime présidentiel et parlementaire tient à la stricte séparation des pouvoirs dans le premier modèle et à leur collaboration dans le second. A l’instar du système américain, le régime présidentiel s’appuie en principe sur un exécutif monocéphale et un parlement qui ne peut mettre en cause la responsabilité politique du président, lequel ne dispose pas du droit de dissolution. Tout autre est le fonctionnement des institutions toujours parlementaires, en théorie, de la V° République reposant sur des mécanismes de censure du gouvernement – et non du président -, après adoption d’une motion par la majorité des députés, avec en contrepoint symétrique, le droit de dissolution de l’Assemblée par le président.
Le parlementarisme rationalisé issu du texte de 1958 a strictement encadré la procédure d’élaboration des textes de loi : prééminence des projets de loi sur les propositions, domaine de compétence limité du législateur, pouvoir restreint des commissions en matière de projets de loi, contrôle de l’ordre du jour par le gouvernement, procédure du vote bloqué combinée parfois avec la mise en jeu de la responsabilité gouvernementale…
L’évolution « présidentialiste » tient à la forte légitimité du président, élu au suffrage universel direct, s’accompagnant d’une prédominance du chef de l’Etat sur le premier ministre en dehors des périodes de cohabitation. L’adoption du quinquennat - conduisant à la juxtaposition des élections, présidentielles et législatives – conforte l’idée de changement de régime.
« Un régime présidentiel à la française » – évoqué dans un récent colloque de la fondation Res Publica - pourrait assurer le retour du Parlement dans ses fonctions législatives et de contrôle de l’exécutif. Le maintien des mécanismes de mise en cause de la responsabilité du gouvernement et du pouvoir de dissolution du chef de l’Etat s’accompagnerait d’une automaticité de remise en jeu du pouvoir en cas de dissociation entre majorité présidentielle et parlementaire. Le peuple souverain trancherait ainsi ce conflit suite à une consultation électorale. Ce modèle innovant mettrait fin aux critères distinctifs traditionnels en introduisant un système hybride équilibré.
La pratique sarkozienne bonapartiste, revient de facto sur le bicéphalisme de l’exécutif pourtant consacré par notre constitution . La logique de cette dérive – qui franchit un degré nouveau avec cette omnipotence décomplexée du chef de l’Etat, véritable Janus absorbant toute la fonction gouvernementale -, ne nous entraîne-t-elle pas vers une dégénérescence du régime ( sauf à penser qu’elle n’est que l’aboutissement d’une pratique de dénégation du chef du gouvernement initiée par le Général et ses successeurs ) ? Le pire en effet serait alors de renforcer le présidentialisme sans garantir une véritable indépendance du Parlement - alors que ce dernier devrait se trouver au contraire conforté dans ses prérogatives de législateur -. Cette tentation illustre l’un des enjeux de la réflexion sur la réforme des institutions qui devrait s’entourer des meilleures compétences dans le cadre d’une méthode de travail irréprochable.
Extrait de « Quelques vrais enjeux autour de la réforme des institutions (X D 2007) »
Xavier Dumoulin
(1) Quelques vrais enjeux autour de la réforme des institutions participait du débat en cours sous le mandat du président Sarkosy. Un Comité de réflexion et de proposition sur la modernisation et le rééquilibrage des institutions de la Vème République, est mis en place en juillet 2007. Le rapport du Comité, remis en octobre 2007, inspire le projet de loi constitutionnelle sur la modernisation des institutions.
Donner plus de pouvoirs au Parlement, encadrer certains pouvoirs du président de la République, accorder de nouveaux droits aux citoyens : tels sont les trois axes de cette loi constitutionnelle, adoptée par le Congrès le 21 juillet 2008 et promulguée le 23 juillet 2008.
(2) La loi du 21 juillet 2008 prévoit un nouveau partage de l’ordre du jour entre l’exécutif et le législatif, un rôle plus important des commissions parlementaires, une certaine limitation du recours au 49-3, un référendum d’initiative partagée, un contrôle parlementaire renforcé, l’encadrement des pouvoirs du président de la République, l’exercice de la question prioritaire de constitutionnalité (QPC), la création d’un défenseur des droits, la saisine du conseil économique, social et environnemental.
Créé par sr07 le 10 juil 2024 | Dans : a0-blog citoyen, socialiste et républicain et actualité du Nouveau Front Populaire, a3-Civisme, citoyenneté et militance
Le député de la Somme, François Ruffin, est bien éclairé de ne pas vouloir abandonner les terres ouvrières et les campagnes populaires au RN. En défendant, en même temps, la France des Tours et la France des Bourgs, ne dresse-t-il pas le socle d’un grand dessein de redressement pour la France? Il en précise même la méthode dans la conclusion de son entretien du jour pour Le Monde : « Le NFP doit vivre dans la société. Il nous faut désormais une force, un parti, une coopérative politique, j’en ignore la forme exacte, mais qui porte une gauche populaire, qui nous a manqué, une gauche de la décence et du bon sens, une gauche généreuse et joyeuse. Une gauche qui transforme la colère en espérance. » Cette intuition se cale sur des constats réalistes et un vécu de parlementaire dans cette région Picarde qui connait, à l’instar du Pas de Calais et du Midi méditerranéen une inexorable poussée droitiste.
Tenté semble-t-il par la constitution d’un groupe rassemblant notamment députés communistes, écologistes et des divers gauche dont ceux de Génération, cet homme libre de toute allégeance partisane pourrait être de ceux qui brisent les tabous d’une gauche frileuse. En rompant le pacte tacite de cette même gauche qui avait en 2010 enterrée toute velléité de retrouver l’électorat ouvrier et employé considéré à jamais perdu par Terra Nova, ce Think Tank du PS. Lequel retrouve avec Olivier Faure, un ton nouveau et conquérant, qui refuse d’abdiquer devant le macronisme dans les accents trop défaitistes de certains de ses comparses prétendument réalistes. Le message d’Arnaud Montebourg, dans sa lettre de son mouvement l’Engagement, invite à dépasser les crispations en la matière : « Il importe désormais d’éviter toute crise institutionnelle et de mettre en œuvre un programme d’union autour d’un gouvernement répondant aux attentes et à la colère des Françaises et des Français. Devant rompre avec les vieux réflexes des arrangements politiciens, ce « pacte de gouvernement » ne pourra pas faire l’économie d’un élargissement politique, d’une co-construction avec les forces sociales, laïques et productives françaises et d’un partenariat refondé avec l’Union européenne. Cette coalition est possible et souhaitable pour refonder notre République, renforcer son unité, réduire ses fractures et apaiser la France sous peine d’offrir sur un plateau la France à Marine Le Pen lors de la prochaine élection présidentielle. »
Selon nous, inutile d’épiloguer plus longtemps sur cette fausse piste d’une coalition macroniste et gauche dite modérée excluant les Insoumis stigmatisés bien à tort d’extrêmistes. Encourageons plutôt tous nos protagonistes du NFP à se dégager d’une vision par trop libérale-libertaire en affirmant l’originalité d’une voie sociale-démocrate rompant avec le néolibéralisme, c’est à dire dégagée de l’emprise du social-libéralisme. Ce serait un grand pas vers une bifurcation écologique qui ne signifierait pas abandon d’ambitions industrielles mais au contraire reconquête en la matière d’une souveraineté économique. Celle-ci constitue le point d’appui durable d’une politique sociale, celle de la défense du pouvoir d’achat, de l’emploi et de la sécurité sociale, institution de la démocratie garantissant nos retraites, notre système de santé et notre protection sociale plus largement étendue à l’assurance chômage et aux dispositifs de solidarité.
Jean-Pierre Chevènement, dans son dernier essai « Refaire la France » offre une vision décapante dans sa critique d’une logique néolibérale et l’affirmation d’un projet pour rétablir en France la capacité de produire, relever l’Etat républicain, refaire des citoyens et redonner à la France une voix qui parle au monde entier. Un horizon à considérer dans la perspective d’une logique de rupture qui s’articulerait avec la volonté de faire France sans retomber dans les ornières d’une Social-Médiocratie.
Xavier Dumoulin
Créé par sr07 le 04 juil 2024 | Dans : a0-blog citoyen, socialiste et républicain et actualité du Nouveau Front Populaire, a3-Civisme, citoyenneté et militance
A quelques jours du premier tour de scrutin, un appel de plus de 3500 professionnels de santé sur Médiapart exprimait « solennellement son opposition aux partis d’extrême droite et à leurs desseins mortifères ». Les six raisons principales sont exprimées avec clarté :
la place de l’accès aux soins dans notre pacte républicain ;
la menace d’une politique discriminatoire sur la santé publique ;
l’impact de la suppression des aides sociales sur l’état de santé physique et mentale des populations discréminées;
la place des professionnels venus de l’immigration dans notre système médico-social et de soins;
l’aggravation des politiques mal inspirées de remise en cause de la santé publique et de solidarité universelle ;
la menace de déchirement de la cohésion sociale et des risques de soulèvements sociaux générée par ces politiques discriminatoires de préférence ou priorité nationale.
Pour avoir accompagné des politiques de santé publique, d’accès aux soins et de démocratie sanitaire lors de mes engagements professionnels dans le champ de l’insertion et de la santé, je veux souligner la grande pertinence de cet appel relayé sur ce blog.
Loin des fantasmes et des réflexes conduisant à la stigmatisation de populations venues de l’immigration, l’humanité et la raison commandent de considérer avec intelligence ces préoccupations constantes de santé publique portées par ces milliers de professionnels de toutes spécialités et provenance.
Je les salue bien fraternellement,
Xavier Dumoulin, directeur d’hôpital honoraire
Ci-dessous le texte de l’appel
Créé par sr07 le 17 juil 2016 | Dans : a3-Civisme, citoyenneté et militance
La tuerie de Nice - revendiquée par Daesh – constitue une attaque sans précédent avec cette forme nouvelle de criminalité terroriste le jour de notre fête nationale. Avec ses drapeaux en berne pour ces jours de deuil national, la République laïque, une et indivisible doit affronter avec courage et dans l’unité cette nouvelle épreuve.
Par delà le prolongement de l’Etat d’urgence, comment faire face au djihadisme, ce phénomène de voyous radicalisés parfois peu de temps avant leur passage à l’acte? Ne doit-on pas s’interroger à la manière d’un Jean Birnbaum sur cette impasse du camp progressiste vis à vis de ces actions terroristes? Et notamment réfuter ce discours sur le »rien à voir » ( comprenez avec l’islam) trop catégorique et qui voudrait exorciser le mal à bon compte. Car pour l’auteur de « Un silence religieux- la gauche face au djihadisme », l’islamisme politique n’est pas sans lien avec l’islam religieux, même s’il en constitue une perversion.
On saura gré à Jean Birnbaum de se dégager des lieux communs pour questionner la gauche sur ce silence qui trouve son origine dans une perspective philosophique voyant dans la religion l’opium du peuple, lequel trouverait aussi dans la religion des leviers de révolte. Il en fût ainsi pendant la guerre d’Algérie avec toutes les méprises de cette intelligentsia française sur l’ambivalence idéologique du FLN : un discours quasi islamique en direction des populations autochtones et plutôt marxisant auprès des pieds-rouges et intellectuels de gauche. Lesquels auraient mis, selon Birnbaum, plus de trente ans à intégrer cette réalité originelle!
On peut nuancer le propos comme le fait Philippe Corcuff et sortir du manichéisme en agrégeant plusieurs dimensions dans l’explication du terrorisme islamique telles que les facteurs socio-économiques ou les composantes géopolitiques du phénomène. Mais le sociologue rend grâce à Birnbaum de son interprétation de « l’islamisme comme symptôme d’une léthargie spirituelle ».
Telle est du reste la quête « Pour une spiritualité sans dieux » de notre sociologue bourdieusien et libertaire dans son dernier ouvrage qui fait écho au questionnement de Birnbaum.
On ne saurait ignorer ces deux ouvrages traversés d’interrogations sur la promotion d’une spiritualité laïque peut être salutaire dans ce monde sans conscience et sans boussole.
Xavier DUMOULIN