Amérique Latine
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Créé par sr07 le 04 déc 2016 | Dans : Amérique Latine, Ségolène Royal, Ségolisme
« C’est un monument de l’histoire, d’abord, Fidel Castro » et « c’est le symbole d’une amitié très profonde entre Cuba et la France », a-t-elle déclaré à des journalistes français peu après son arrivée à Cuba où elle devait assister samedi soir à une cérémonie d’hommage au « Comandante », puis à ses funérailles en cercle plus restreint dimanche.
Mme Royal, numéro trois du gouvernement français, est la seule membre d’un gouvernement européen, avec le Premier ministre grec Alexis Tsipras, à avoir fait le déplacement à Cuba à l’occasion de la semaine de deuil national consacrée à l’ex-président cubain, décédé le 25 novembre à 90 ans.
« Grâce à Fidel Castro, les Cubains ont récupéré leur territoire, leur vie, leur destin. Ils se sont inspirés de la Révolution française sans pour autant connaître la terreur qu’il y a eue pendant la Révolution française », a-t-elle estimé.
Interrogée sur les violations des droits de l’homme reprochées par l’ONU et l’opposition au régime cubain, Ségolène Royal a souligné au contraire l’existence sur l’île d’ »une liberté religieuse » et d’ »une liberté de conscience ».
« Ecoutez, il y a beaucoup de désinformation, ce que j’observe c’est que jamais les relations diplomatiques n’ont été coupées avec Cuba, y compris de la part de certains responsables politiques qui me critiquent, qui critiquent la France, jamais », a-t-elle dit.
« Il y a toujours du positif et du négatif dans les histoires, mais certains ne vont pas se rhabiller à bon compte au nom des droits de l’homme alors qu’on sait qu’ici, quand on demande des listes de prisonniers politiques, on n’en a pas. Et bien fournissez-moi des listes de prisonniers politiques, à ce moment-là on pourra faire quelque chose », a-t-elle ajouté.
« Donc il faut savoir regarder les choses positivement même si ça dérange », a-t-elle ajouté, estimant que « la France n’a pas à donner de leçon » à Cuba.
« Je sais que ça dérange parce que justement voilà un pays insulaire qui protège son patrimoine, qui interdit les prédateurs, qui a réussi aussi à faire en sorte qu’il y ait une propreté, une sécurité vraiment remarquables, que l’on n’atteint pas dans beaucoup de pays qui donnent aujourd’hui des leçons de droits de l’Homme », a-t-elle conclu.
Créé par sr07 le 30 nov 2016 | Dans : Amérique Latine
CUBA Une cérémonie en l’absence de la plupart des chefs d’Etat occidentaux, mais aussi des présidents chinois, iranien et russe, pourtant considérés comme «amis» de Cuba…
M.C. avec AFP
Sous le regard de Fidel Castro et du «Che» Guevara, dont les portraits géants trônent sur la place de la Révolution, ils rendaient un dernier hommage au «Comandante». Plusieurs centaines de milliers de Cubains assistaient mardi à une grande cérémonie d’hommage posthume à Fidel Castro en présence des dirigeants de la gauche latino-américaine, avant que ses cendres quittent La Havane. Une cérémonie en l’absence de la plupart des chefs d’Etat occidentaux, mais aussi des présidents chinois, iranien et russe, pourtant considérés comme «amis» de Cuba.
Lycéens, fonctionnaires, policiers et militaires, beaucoup avaient revêtu l’uniforme pour l’occasion, remplissant cette esplanade emblématique mais aussi les avenues alentour, noires de monde en début de soirée. «Vive la Révolution!», «Fidel, Fidel!», scandait la foule peu avant le début de cette cérémonie vers 19h (1h mercredi matin, heure française).
>> A lire aussi : Hollande n’ira pas à Cuba pour les funérailles
«Aujourd’hui plus unis que jamais, peuple de l’Amérique latine!», a lancé le président équatorien Rafael Correa, premier à s’exprimer parmi les leaders de la gauche latino-américaine présents. Les présidents vénézuélien Nicolas Maduro, bolivien Evo Morales et nicaraguayen Daniel Ortega assistaient aussi à la cérémonie en compagnie des plus hauts dirigeants cubains, dont le président Raul Castro. En revanche la plupart des dirigeants occidentaux ont décliné l’invitation, à l’exception du Premier ministre grec Alexis Tsipras.
Auparavant, des dizaines de milliers de Cubains, souvent en pleurs, avaient comme lundi défilé jusque dans l’après-midi face aux portraits de Fidel Castro, exposés dans le mémorial du héros de l’indépendance José Marti sur la place de la Révolution, au centre de la capitale.
Après ces adieux rendus par La Havane, l’urne contenant les cendres du Lider Maximo traversera de mercredi à samedi le millier de kilomètres séparant La Havane de Santiago de Cuba, refaisant en sens inverse le chemin parcouru par le jeune Fidel dans sa «caravane de la liberté» lors du lancement de sa révolution en 1959.
Dimanche, enfin, ses cendres seront enterrées au cimetière de Santa Ifigenia de Santiago, qui abrite déjà la tombe de José Marti, scellant la fin du deuil national décrété pour neuf jours après le décès du «Comandante» vendredi à 90 ans.
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Créé par sr07 le 26 nov 2016 | Dans : a-le quartier libre de XD, Amérique Latine
“Aujourd’hui, 25 Novembre à 10h29 de la nuit est mort le commandant en chef de la Révolution cubaine Fidel Castro Ruz Conformément à la volonté expresse du camarade Fidel, sa dépouille sera incinérée les premières heures du matin du samedi 26. Le comité d’organisation des funérailles nous fournira des informations détaillées sur l’organisation de l’hommage posthume au fondateur de la révolution cubaine.
Jusqu’à la victoire Toujours! ” » Raoul Castro
A las 10:29 de este viernes 25 de noviembre de 2016 murió el Comandante en Jefe, Fidel Castro. La noticia la confirmó Raúl en una alocución en la emisión de cierre del Noticiero Nacional de Televisión, que reproducimos para nuestros lectores:
Querido pueblo de Cuba:
Con profundo dolor comparezco para informarle a nuestro pueblo y a los amigos de América y del mundo, que hoy 25 de noviembre, a las 10:29 horas de la noche falleció el Comandante en Jefe de la Revolución Cubana Fidel Castro Ruz. En cumplimiento a la voluntad expresa del Compañero Fidel, sus restos serán cremados. En las primeras horas de mañana sábado 26, la comisión organizadora de los funerales, brindará a nuestro pueblo una información detallada sobre la organización del Homenaje póstumo que se le tributará al fundador de la Revolución Cubana. ¡Hasta la victoria siempre!
Cuba, la moringa, le vieil homme et la mer
L’insularité offre certainement quelques clés de compréhension de la façon d’être cubaine. Mais la longévité du « caballo » qui fêtait samedi ses quatre vingt dix ans n’est pas réductible à la plante miraculeuse consommée et traditionnellement vantée par le comandante auprès de ses hôtes en visite à Cuba. François Hollande en a peu être pris de la graine!
Libé consacrait son éditorial et ses premières pages au « survivant » avec cette faconde pourtant peu amène vis à vis de celui qui incarne toujours le socialisme cubain. On ne s’étonnera pas du réflexe anti-cubain de ce journal fondé il y a plus de quarante ans sur l’anti-impérialisme et l’exotisme des guérillas révolutionnaires. En politique comme en amour, on ne déteste jamais assez ce que l’on adorait, fusse au prix d’un reniement s’accordant de tous les mensonges.
Pour disqualifier ce mythique héraut de la Révolution cubaine qui talonne encore le Che dans sa notoriété, aucune médisance ne sera épargnée envers Fidel qualifié par Lançon dans son éditorial d’ « ogre historique » doté d’un « extraordinaire instinct » de « séducteur mobile et implacable qui transforma en or tout ce qu’il touchait »!
Et dans des pages vénéneuses François-Xavier Gomez en rajoute sur le même ton d’un article intitulé « Castro bon pied, mauvais œil ». Ce papier, trop vite bouclé et pétri de contradictions, balance, sans subtilité, mille griefs en vrac. Pour un peu on pourrait croire que Raoul et Fidel se livrent à une guerre idéologique sur la question des privatisations ou du rapprochement diplomatique avec les Etats-Unis!
L’article mentionne les « Réflexions du camarade Fidel », cette « icône révolutionnaire »qu’il accuse de faire entendre sa voix, ce qui ne serait pas « une bonne nouvelle pour l’avenir de Cuba ».
Pour faire pièce à cette impitoyable accusation, nous livrons aux internautes le lien avec le blog de Fidel dont certains articles sont traduits en français. Nous en appelons à l’intelligence critique pour un autre regard sur l’histoire de ce pays en pleine ouverture…
Xavier Dumoulin 16 août 2016
Créé par sr07 le 16 août 2016 à 8:26 | Dans : a1-Abc d’une critique de gauche. Le billet de Xavier Dumoulin | Modifier
« La retraite du comandante »
Depuis l’annonce de son retrait des affaires publiques, les journaux se livrent à une rétrospective de l’épopée du »comandante ». Eloges et critiques se conjuguent pour retenir le meilleur et, trop souvent, le pire du dernier mythe vivant de la Révolution. D’aucuns en conviennent presque à contre coeur : en dépit des critiques acérées sur sa politique répressive, force est de constater le charisme persistant de Fidel Castro auprès d’un peuple instruit en proie aux vexations d’un embargo économique inique. Ce qui fait largement consensus dans les commentaires journalistiques, c’est d’abord cette nature exceptionnelle d’un personnage d’une bravoure et d’une intelligence incontestées mises au service d’une révolution légitime. On déplore ensuite, de la droite à la gauche, l’enlisement et l’effacement de Cuba dans les enjeux de la guerre froide depuis la crise des missiles jusqu’à l’alignement sur feu le bloc soviétique. Pourtant, Castro accompagna ce grand mouvement des non-alignés dont il présida, il y a peu de temps encore le dernier sommet. S’il est encore tôt pour faire le bilan d’une vie au service d’un peuple, on peut d’ores et déjà dépassionner le débat en intégrant largement la donne internationale et la réalité concrète dans la critique d’un régime que l’on peut sans doute amalgamer au parcours du « comandante ». Ce dernier a livré le fond de sa pensée à Ignacio Ramonet dans un entretien approfondi et sans complexe, n’éludant pas la question des libertés publiques. Prenons garde de ne pas commettre de contresens en la matière et gardons la juste mesure de cette réalité, en soi toujours inacceptable. Même pour ses détracteurs, Fidel ne mérite au pire que les limbes. Pour le plus grand nombre, il est déjà dans le Panthéon de la Révolution.
Xavier Dumoulin 20 février 2008
Créé par sr07 le 20 fév 2008 | Dans : a1-Abc d’une critique de gauche. Le billet de Xavier Dumoulin | Modifier
Du temps de Fidel et de ses disciples
Dans l’époque post-soixante huitarde, la jeunesse tiers-mondiste à la recherche d’exotisme se prenait de passion pour les figures emblématiques du Che, de Mao, de Castro et de l’oncle Hô. Le premier, mort en martyr partageait avec ses frères de lutte cette même expérience de la guerrilla, érigée en théorie de la guerre révolutionnaire à laquelle étaient conviées les larges masses populaires du tiers monde. Emprisonné à la suite de l’attaque de la caserne de Moncada puis exilé avant son retour clandestin à Cuba, Fidel Castro, le comandante, vainqueur de Batista et libérateur de l’île se tourna vers l’URSS, contraint et forcé du fait de l’attitude impérialiste des Etats Unis. Ce faisant, son prestige en souffrit quelque peu au sein du camp des non alignés d’Afrique et d’Orient et des forces de la contestation gauchiste en Occident qui vénéraient davantage son défunt ami Che Guevara.
Revenu de sa turbulente et aventureuse période guevariste et de son tragique épilogue bolivien, Régis Debray amorçait une évolution doctrinale lui faisant reconsidérer le mythe révolutionnaire. Précurseur, Régis Debray engageait une réflexion essentielle. » La critique des armes ne saurait dispenser des armes de la critique « , énonçait alors le philosophe marxiste à la recherche de nouvelles stratégies de rupture avec le capitalisme. En se rangeant au côté des partisans d’une voie pacifique vers le socialisme, il ne renonçait nullement à la critique radicale du capitalisme et de l’impérialisme. Pourtant, il dut rompre ce dialogue avec Fidel sans jamais manquer de respect envers l’héroïque combattant.
Castro adoptait alors une posture marxiste-léniniste trop conciliante envers Moscou. Les maîtres du Kremlin recevaient de la part de l’intelligentsia marxiste occidentale de l’époque des critiques rédhibitoires : notamment celles d’avoir liquidé, avec le stalinisme liberticide, toute tradition révolutionnaire en instaurant à l’Est un capitalisme d’Etat bureaucratique dominé par une nomenklatura auto-cooptée aux privilèges exorbitants et de masquer, sur le plan international, une volonté expansionniste derrière un vocabulaire plus lénifiant que léniniste. Cette critique trotskiste du socialisme dégénéré ira jusqu’à la dénonciation du complexe militaro-industriel ( Castoriadis ). Au même moment en France, l’Union des Etudiants communistes traversait une crise sans précédent, source de scissions des branches trotskistes et maoïstes, tandis que le débat entre humanistes ( Garaudy ) et structuralistes ( Althusser ) agitait le PCF. Ce dernier évoluera plus tard vers un socialisme aux couleurs de la France liquidant une grande part de son ancrage marxiste avec l’abandon de la référence à la dictature du prolétariat. Malgré son ambiguité, cette démarche du PCF avait le mérite d’aborder autrement son rapport aux libertés publiques au sein d’une gauche unitaire préparant sa conquête du pouvoir. Le CERES jouait alors son rôle d’aiguillon de la gauche au sein d’un nouveau PS constitué sur la base d’une stratégie de rupture avec le capitalisme, celle d’Epinay. Régis Debray se trouvait dans une certaine proximité intellectuelle avec ce courant à l’endroit duquel François Mitterrand eut un jour ce mot ironique : » le CERES : un faux parti communiste avec de vrais petits bourgeois ! » Il n’empêche que Régis Debray sera appellé comme conseiller à l’Elysée d’où il inspira Mitterrand dans son discours de Cancoun, discours impressionnant mais sans réelle traduction concrète.
Castro, pendant tout ce temps résistait aux assauts de l’Amérique qui organisa un véritable blocus économique au dépens de la population de l’île. Il mena une politique qui comporte une part de réussite incontestable dans le domaine culturel, sanitaire et social. Ce gardien de la Révolution jouit encore d’un certain charisme à Cuba. On ne saurait d’ailleurs lui imputer toute les responsabilités dans la crise qui secoue son pays. Force est néanmoins de déplorer un rapport au pouvoir travestissant l’idéal proclamé. Ceux qui n’ont pas oublié la réalité historique d’une Amérique latine en proie à l’impérialisme ( la chute de Salvador Allende organisée avec la complicité de la CIA en 1973 ) savent entourer leurs critiques de considérations objectives. Ils n’en sont pas moins exigeants dans leurs attentes d’un véritable renouveau démocratique. Sans méconnaître la part de génie du dirigeant cubain on se devait de l’interroger, à la manière d’un Ignacio Ramonet, sur son rapport actuel au pouvoir. Dans sa quatre vingt et unième année, le leader Maximo, comme le nomme ses ennemis, fait une annonce bien tardive de retrait possible du pouvoir. Pour ses disciples des deux côtés de l’Atlantique, soucieux de maintenir une image positive de ce héraut de la Révolution, il était sans doute grand temps ! Ils voudraient bien croire au dicton qui dit qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire !
Xavier Dumoulin 19 décembre 2007
Créé par sr07 le 19 déc 2007 à 5:38 | Dans : a1-Abc d’une critique de gauche. Le billet de Xavier Dumoulin, a2-Blog-notes politique de Xavier Dumoulin, a3-Civisme, citoyenneté et militance chez Xavier Dumoulin, Amérique Latine | Modifier
Créé par sr07 le 05 nov 2016 | Dans : Amérique Latine
Puisque d’autres places fortes festivalières plus renommées (Cannes, Venise, Locarno, Berlin…) sont déjà là en nombre pour se disputer la primeur du cinéma de maintenant et des films qui procureront les sensations plus ou moins fugaces à venir, le festival de Vienne, le plus cinéphile qui soit, se consacre à exister autrement, éclairant en cinémathèque éphémère le présent, non seulement de ses émanations filmiques récentes mais aussi, et surtout, en investiguant comme nul autre les taches aveugles de la mémoire du cinéma, qui recoupent parfois, souvent, celles de nos mémoires du monde. On s’y rend pour mettre de l’ordre dans des souvenirs encore à forger, en même temps que dans une histoire et une géopolitique officielles des images que la Viennale se plaît à renverser et réécrire, édition après édition, à coups de surgissements flashants.
Ainsi, par exemple, c’est à Vienne plutôt qu’à Madrid ou Barcelone, qu’il fallait, voilà trois ans, aller prendre connaissance de l’existence d’un cinéaste espagnol aussi crucial que Gonzalo Garcia Pelayo, peintre seventies d’une movida sévillane mal connue, négligé jusqu’alors par son pays comme par les plus doctes encyclopédistes cinéphiles. Et c’est à Vienne encore qu’il s’agissait de faire un tour cet automne, plutôt qu’à La Havane ou à Paris, pour découvrir en masse les ahurissantes actualités cinématographiques produites dans les années 60 par Cuba, fraîchement et superbement restaurées du côté de Bry-sur-Marne par l’INA.
Des actualités cinématographiques, tous les pays industrialisés du monde en fabriquaient alors, destinées, avant l’essor de la télévision, à informer le public de la marche du monde sur grand écran, en avant-programme de son film du soir. Or, à Cuba, une telle démarche d’édification officielle des foules aura non seulement précédé l’industrialisation du pays, mais surtout adopté les atours d’une créativité à laquelle on ne connaît aucun équivalent en la matière : celles des noticieros.
Quelques mois seulement après le renversement de la dictature de Batista en 1959, le premier acte du gouvernement révolutionnaire en direction de la culture consista en la création de l’Icaic, l’Institut du cinéma national, dévolu au développement d’une production artistique adressée aux masses et à l’édification d’une population gravement touchée par l’illettrisme. Afin de se constituer en organe de contre-propagande, en opposition aux informations «de facture capitaliste», s’ensuivit presque aussitôt la création du noticiero, bulletin hebdomadaire de nouvelles locales et internationales. Or, sa confection allait bientôt échoir à un jeune cinéaste, Santiago Alvarez, héraut convaincu du nouveau régime castriste et figure emblématique de la modernité naissante du jeune cinéma cubain, déterminé à conférer à l’expression de la réalité révolutionnaire une forme qui le soit elle aussi, révolutionnaire en tout point. Un peu comme si, en France, l’ORTF avait alloué, en 1968, moyens considérables et carte blanche aux cinéastes de la Nouvelle Vague. Irrigué d’images et de sons par diverses équipes disséminées non seulement à travers le pays mais jusque sur d’autres continents, Alvarez en malaxait semaine après semaine la matière, depuis sa petite salle de montage, dans une chronique directe des tremblements du pays et du monde, pensée comme «l’éditorial de la révolution» (selon la formule du cinéaste Manuel Pérez), mais ouvragée selon des termes intensément free, qui paraissent s’inventer au fur et à mesure : recours au photomontage, à l’animation ou aux surimpressions ; montage stupéfiant d’invention, nourri aux théories dialectiques des Soviétiques Eisenstein et Dziga Vertov ; réécriture des discours officiels par l’image, et de l’image par la musique, omniprésente (cubaine ou anglo-saxonne, et ainsi les Cubains découvraient-ils les chansons des Beatles qui, pour être proscrites, demeuraient confinées à une circulation pirate) ; chamboulement moderniste de la narration d’actualités, doublé d’une dimension de chronique populaire qui porte en elle quelque chose de la puissance archaïque du feuilleton.
Par-delà le sentiment de jamais vu qu’endossent, sous ses coups de ciseaux géniaux dans la pellicule 35 mm, des scènes ordinaires de la vie agricole, de carnavals, de discours officiels ou d’exploits sportifs, la dizaine d’heures de programmes projetée à Vienne revêt aussi un caractère de vaste contre-histoire de l’époque : la guerre du Vietnam relatée au long cours depuis les rangs des alliés du président Hô Chi Minh, auquel la caméra des noticieros rend visite dans ses appartements (dans ses Histoire(s) du cinéma, Godard oppose d’ailleurs les images du conflit tournées par Alvarez à celles, vilipendées, du Full Metal Jacket de Kubrick), les Etats-Unis racontés sous le seul angle de l’impérialisme et du racisme, une virée hallucinante en images fixes aux côtés de guérilleros colombiens… Lire la suite »
Créé par sr07 le 13 août 2016 | Dans : Amérique Latine
Esta tarde, en el Memorial José Martí, en La Habana, Cubadebate presentó su nuevo sitio web Fidel Soldado de las Ideas, como un homenaje al líder de la Revolución Cubana, Fidel Castro Ruz, en su cumpleaños 90.
Desarrollado por la Universidad de las Ciencias Informáticas y con el apoyo técnico y editorial de varias instituciones del país, el nuevo espacio digital contiene una amplia recopilación, todavía inconclusa, de discursos, artículos, sucesos, documentos, libros e imágenes de Fidel; lo que permitirá a los internautas encontrar en un solo sitio una parte importante del pensamiento y la obra del Comandante en Jefe.