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Les sept piliers du néolibéralisme

Créé par le 20 jan 2007 | Dans : a1-Abc d'une critique de gauche. Le billet de XD, a2-Blog-notes politique de XD, Articles de fond, Projet politique, Une autre mondialisation

Par Xavier Dumoulin

Dans son manifeste altermondialiste, l’association ATTAC développe ses analyses pour servir le débat public. L’introduction est réservée au diagnostic du néolibéralisme.

Le premier pilier du néolibéralisme c’est le libre échange et la libre ciculation des capitaux, les deux facettes du même processus de marchandisation du monde. L’OMC assure une concurrence directe des travailleurs et des systèmes sociaux et exacerbe les contradictions entre les pays du centre et ceux de la périphérie. On assiste au laminage des souverainetés populaires, à l’apauvrissement des peuples soumis aux plans d’ajustements structurels imposés par le FMI et la Banque mondiale. L’Union européenne s’attache aux mêmes objectifs, soumettant ses états à la concurrence libre et non faussée. L’affirmation des souverainetés populaires est nécessaire pour contrer ce processus.

Le deuxième pilier est une approche de la nature comme réserve inépuisable et comme dépotoir. Elle se traduit par l’accaparement des ressources naturelles et de la biodiversité par les multinationales du Nord et des pays émergents tandis que les pays pauvres du Sud sont voués à accueuillir les déchets polluants et dangereux et sont surexposés aux changements climatiques. La réponse est dans l’affirmation des biens publics et communs (eau, énergie,etc.).

Le troisième pilier est la mise sous tutelle de la démocratie. Le néolibéralisme affirme le lien entre les libertés économiques et politiques en taisant les contre-exemples (Chili de Pinochet ou Chine). ATTAC dénonce la politique africaine de la France dictée par des considérations économiques ( pétrole et phosphate). Pour libérer la démocratie de ses tutelles il faut de nouvelles formes de participation populaire, une formation à la citoyenneté garantie par l’éducation, le droit d’être informé et le droit d’informer.

Le quatrième pilier c’est les politiques publiques au service des propriétaires du capital. Les dérégulations publiques profitent au tout marché. Les politiques publiques garantissent l’attractivité des territoires pour les entreprises par la stabilité de la monnaie, les taux d’intérêts élevés, la circulation des biens, des services et des capitaux. Les politiques publiques sont aussi internationales : FMI, Banque mondiale et OCDE formée des trente pays les plus riches et dont les études et les préconisations apparaissent comme une machine de guerre idéologique pour la promotion des politiques libérales.

Le cinquième pilier c’est le pouvoir absolu des actionnaires dans l’entreprise qui marque une rupture avec les modes de gestion de l’après-guerre fondés sur un compromis entre les entreprises, les pouvoirs publics et les syndicats. Les actionnaires recherchent le profit au détriment de l’investissement. Les transactions financières et les opérations sur le marché des changes s’opèrent dans un marché mondial dérégulé qui tue la démocratie sociale : licenciements boursiers, délocalisations, absence de démocratie dans les entreprises.

Le sixième pilier c’est la guerre permanente et les politiques sécuritaires. La guerre sert le contrôle des ressources énergétiques avec l’appui des régimes réactionnaires chez qui prospère le fondamentalisme. Le rôle des Etats Unis et même de la France est dénoncé par ATTAC.

Le septième pilier relève du formatage des esprits. La mondialisation est présentée comme inévitable et souhaitable. L’entreprise idéologique est conduite sous l’égide des grands médias, des élites administratives, politiques et parfois syndicales. Elle s’appuie sur la critique du totalitarisme et du populisme (stigmatisation de la politique de Chavez). Elle développe sa légitimité dans l’industrie américaine du cinéma porteur de l’ « american way of life ». Le refus de l’impérialisme culturel et linguistique par la promotion de la diversité des cultures et des langues constitue la réponse à cette offensive.

Nous prolongerons ces analyses fort intéressantes dans des prochaines notes qui aborderons la lutte contre toutes les dominations, l’Europe et la démocratie. Ce diagnostic introductif permet de mieux cerner le néolibéralisme. Ce manifeste est disponible en librairie. « Manifeste altermondialiste » aux éditions mille et une nuits, janvier 2007 (2,50 euros).

Xavier DUMOULIN

Le pari de la citoyenneté

Créé par le 20 jan 2007 | Dans : a1-Abc d'une critique de gauche. Le billet de XD, a2-Blog-notes politique de XD, a3-Civisme, citoyenneté et militance, Articles de fond, Battre campagne

marianne.jpgVous pouvez lire les commentaires à mon article publié dans AgoraVox

http://www.agoravox.fr/mot.php3?id_mot=15

Le spectacle assez désolant des grands shows politiques conduit à s’interroger sur l’éthique du débat public. A gauche la citoyenneté reste une valeur essentielle. Si la République ne vit pas sans le citoyen, la gauche peut-elle garder son identité en oubliant les principes qui fondent l’engagement militant ?

Relégué au simple rang de supporter, le militant, cette figure jadis emblématique du mouvement ouvrier, a-t-il encore une pesée éclairée sur la destinée humaine? On pourrait en douter dans une société où les coteries ont remplacé les militants et où le vedettariat et la notoriété se confondent avec la façon d’être des élites. Cette politique de l’image mine le modèle républicain.

L’américanisation de la politique avance à marche forcée. Y échapper, nous expliquent les esprits dociles, relève d’une impossible gageure. Allez donc aborder la politique fiscale, exposer la vision d’une République européenne ou bien contester l’approche du philosophe Habermas devant des « présentateurs » d’émissions à destination de spectateurs, fascinés autant que façonnés par la force des images et des émotions. Le canal citoyen se fait bien trop rare dans la société de l’audimat et de la dérision.

Pourtant y a-t-il d’autres voies que celle de la raison en politique? Là encore, rien n’est simple. La citoyenneté ne se décrète pas. Elle s’apprend à l’école de la République, se nourrit d’une exigence et d’une expérience puisées dans la vie sociale, toujours enrichies car sans cesse éprouvées dans l’espace public. Les débats participatifs de la campagne présidentielle sauront-ils apporter cette pédagogie pour renouveler ce rapport à la politique ou se réduiront-ils à un gadget à finalité médiatique?

Il arrive que la pente de la facilité soit aussi glissante à gauche quand le slogan tient lieu d’argument et traduit l’allégeance quasi religieuse à un candidat, à un leader, à un parti ou à une chapelle politique. Ce réflexe clanique prend alors le pas sur l’adhésion réfléchie qui devrait être celle de tout homme de bonne volonté, héritier des lumières. Cette fidélité quasi religieuse, peut être touchante, sincère et sublime – quand elle est vraiment désintéressée – mais n’en constitue pas moins un vestige inquiétant d’une mentalité archaique et sectaire. N’est-il pas calamiteux ce réflexe d’excommunication janséniste, ce manichéisme particulièrement affirmé à l’extrême gauche? Ce trait de caractère est sans doute hérité du guesdisme puis des relations compliquées au sein de la gauche française entre courants réformistes et révolutionnaires. Une candidate célèbre illustre cela jusqu’à la caricature mais il y a bien d’autres modèles. Cette dérive sectaire se conforte souvent dans une approche dogmatique qui ne s’encombre pas de la complexité du réel et se dispense d’un appareil de réflexion critique. En substituant le sentiment (fidélité, pureté, intransigeance, etc.) à la raison, elle permet d’éviter les débats de fond (qui reposent sur la réflexion, la lucidité et le courage) et nourrit un attachement aveugle envers les gardiens du temple assurés d’une rente de notoriété et d’un matelas de voix. L’intransigeance verbale, gage de la pureté doctrinale et de l’intégrité morale, offre un supplément d’âme à tous nos contempteurs de la gauche réformiste. Les différences d’approches entre Jules Guesdes et Jean Jaurès ou entre Guy Mollet et Pierre Mendès France ont illustré en leur temps ce conflit de méthodes entre le radicalisme verbal impuissant et l’action réformatrice déterminée (la posture maximaliste masquant souvent l’inaction ou le défaitisme quand elle ne cache pas sciemment des entreprises peu honorables). « Comprendre le réel pour aller à l’idéal » disait Jaurès. Avec ces coeurs purs installés dans la fonction tribunitienne, le capital industriel et financier n’a pas vraiment de quoi s’inquiéter! Cette critique du gauchisme doit rester cependant toute relative. On trouve aussi à la gauche de la gauche des esprits intrépides et généreux auprès desquels il y aurait beaucoup à apprendre en théorie et en pratique. Au sein du P.S, les écuries présidentielles ont par ailleurs longtemps fonctionné sur des ressorts assez écartés des principes d’action socialistes et le capital mondialisé a été tout aussi bien épargné par les gestions social-libérales.

Une posture réaliste, ouverte et critique devrait pourtant s’imposer à tous les militants de gauche désireux d’offrir une alternative aux citoyens de ce pays. N’avons nous pas le plus grand besoin d’unir nos esprits critiques et nos voix pour refuser l’allégeance aux idées libérales? Celles-ci campent dans l’air du temps et sont encore trop hégémoniques face aux conceptions socialistes et républicaines jugées péremptoirement ringardes au motif -jamais avoué- qu’elle n’épousent pas la pente idéologique du néolibéralisme. Et jusque dans la critique de ce néolibéralisme, une posture citoyenne ne saurait faire l’économie d’une analyse serrée d’une situation concrète et souvent complexe. Dans le grand arc en ciel de la gauche, il y a souvent loin des discours aux réalités et de l’intention aux actes. Foin des passions, des dogmatismes et des querelles d’épiciers. Notre désir d’avenir citoyen n’est-il pas autrement exigeant?

Xavier DUMOULIN

La réthorique de M. Copé pour effrayer les couches moyennes

Créé par le 14 jan 2007 | Dans : Articles de fond, Economie

 

Mais pour qui nous prenez-vous M. Copé ? Le gouvernement que vous représentez oeuvre-t-il dans l’interêt général ou dans celui de vos soi-disantes “classes moyennes”, que vous définissez fort mal. Vous pensez peut-être que nous sommes des moutons mais depuis le 29 mai 2005, vous n’avez toujours pas vu que le MOUTON est NOIR ! Il est vrai que votre camp nous a habitué à être déconnecté de la réalité… Rappelons-nous par exemple Edouard Balladur avouant ne pas connaître le prix du ticket de métro parisien, lui  premier ministre de l’Etat français.
En confondant volontairement le salaire mensuel  et les revenus du foyer fiscal, le gouvernement espère inquiéter un grand nombre de travailleurs appartenant aux couches moyennes supérieures. Peut-être l’UMP a-t-elle peur que Ségolène Royal, entendue des jeunes et des moins favorisés, soit écoutée des travailleurs plus aisés. Mais, franchement quelle offense faite au Peuple français de penser qu’un amalgame aussi grossier soit recevable.

Par ailleurs, le but politique d’une désignation de la classe moyenne, intégrant pêle-mêle des revenus modestes et des hautes tranches d’imposition (plus de 4000 € mensuel imposable ou 10.000 € pour un couple sans enfant) n’a-t-il pas pour unique but de nier la réalité des classes ? Gommer artificiellement les inégalités de revenus en rassemblant tout le monde au sein d’une même famille n’est-ce point une entreprise idéologique visant à nier la lutte des classes. En intégrant les travailleurs au sein d’une grande classe moyenne  on interdit toute tentative d’identification et donc on amoindrit les capacités d’influence du groupe social privé des leviers des moyens de production et du capital.
Il s’agit également d’un merveilleux outil de manipulation. Lorsqu’un gouvernement annonce des baisses d’impôts, tout le monde se réjouit, que l’on économise quelques dizaines d’euros ou plusieurs milliers, et ce qui est paradoxal parfois même les non-imposables se laissent abuser. Cet exemple est-il propre au réflexe de rejet de l’impôt ? Il serait mal venu de se moquer de celui qui, fier d’obtenir le sésame d’entrée dans la grande famille des classes moyennes, se réjouit d’une mesure favorisant davantage les notables de “sa famille” que les siens et  ses proches.

Enfin, encore une fois dans cette campagne éléctorale, l’opposition public-privé se fait par le biais des enseignants. Précisons simplement que le salaire brut d’un certifié débutant représentait 2,07 fois le salaire minimum en 1981 contre 1,25 fois en 2006 (source SNES-FSU document US n°641 du 16/09/2006). Au regard de cette évolution, à corréler au pouvoir d’achet des enseignants, il est inadmissible d’annoncer comme l’a fait M. Copé que les enseignants sont, en fin de carrière, l’exemple  des hauts salaires évoqués par le parti socialiste. Cette annonce est grotesque. Si le ridicule ne tue pas, il décrédibilise et disqualifie.

Mathieu Dumoulin

Les propositions de François Hollande ouvrent le débat

Créé par le 13 jan 2007 | Dans : a1-Abc d'une critique de gauche. Le billet de XD, Articles de fond, Economie

franoishollande.jpg http://www.lexpansion.com/art/0.152924.0.html

 F. Hollande, dans la continuité du projet socialiste, propose de réduire les avantages fiscaux accordés aux deux plus hautes tranches de revenus par la réforme Villepin. Cela concerne les salaires bruts dépassant 5000 euros ( 4000 net) soit 200000 personnes, avec un seuil d’application de 10000 euros pour les couples sans enfant. Le ministre du Budget, J.F. Copé s’est aussitôt élevé contre cette proposition avec des arguments très spécieux. M. Copé, dans la grande tradition de la droite réactionnaire veut faire peur. Mais il s’est cassé les dents. En affirmant que la réforme s’adresserait à 1,2 million de foyers fiscaux, il a reçu un démenti des personnels de son ministère. Le syndicat unifié des impôts et le budget ont une  approche de 300 à 450000 selon le journal l’expansion qui a commenté ces éléments de débat. En prenant comme exemple de situations visés par la proposition, les professeurs certifiés en fin de carrière ou les conducteurs de TGV, le ministre a reçu d’autres démentis du SNES-FSU et du porte-parole de la SNCF sur l’évaluation des salaires, selon le même journal ( voir l’article ).

Ce débat concerne la gauche qui doit s’attaquer surtout aux revenus spéculatifs. La proposition de J. Chirac de diminuer l’impôt sur les bénéfices des sociétés va dans les sens d’une Europe du dumping fiscal. C’est tout le contraire de l’action que devra mener la gauche au pouvoir pour conjuguer la nécessaire réorientation de l’Europe avec les exigences de justice sociale et fiscale en France.

Xavier DUMOULIN

Le bilan économique de la droite : une gestion totalement décalée au profit des plus riches

Créé par le 13 jan 2007 | Dans : a1-Abc d'une critique de gauche. Le billet de XD, a2-Blog-notes politique de XD, Articles de fond, Economie

http://www.lexpansion.com/art/4424.152913.0.html

L’expansion tente un bilan de la politique économique du quinquennat. Ce dernier nous explique E. Heyer a connu une croissance chaotique. Le début du quinquennat est celui de l’explosion de la bulle internet (la net économie sur laquelle spéculaient tant de bons esprits et de boursicoteurs).Très vite, les déficits publics ont à leur tour explosés : de 48,8 Milliards d’euros en 2002 -soit 3,1% du PIB- à 66,6 Milliards en 2003 -soit 4,2% du PIB. Chirac s’entête à vouloir baisser les impôts des plus aisés alors que les besoins de dépenses sociales restent importantes. Le budget n’est pas au service de la relance. La croissance mondiale atteint 5% en 2004. Elle n’est que de 2,3 en France. Quelle erreur de pilotage! Le gouvernement s’est enlisé dans une baisse d’impôts pour les riches qui favorise l’épargne plus que la consommation.  Le commerce extérieur s’est également dégradé : +5 Milliards d’excédents en 2002, +26 Milliards de déficits en 2006. La politique de l’euro cher (cher aussi à nos libéraux et surtout cher pour les français qui en paient le prix!) fait ses ravages. Dans un cycle mondial favorable, la France connaît un déficit de 2,2% du PIB fin 2006, une dette qui se réduit. La situation du chômage (8,6% de la population active) n’est pas sans lien avec le traitement social du chômage (plan Borloo) selon Michel Didier. Les radiations de l’ANPE et l’augmentation du nombre de bénéficiares du RMI -du fait notamment du raccourcissement des délais d’indemnisation - minimisent de notre point de vue la portée sociale d’un tel plan.

Ces économistes dressent un constat pour le moins mitigé. On doit surtout regretter la perspective très libérale dans la conduite de la politique économique. Les salariés et les précaires en ont payé le prix fort quand les gouvernements se sont obstinés à sacrifier la croissance pour satisfaire des intérêts étroits ( la fameuse baisse des impôts promise par le candidat Chirac en 2002). La leçon de choses pour le retour de la gauche au pouvoir semble sur ce point avoir été comprise par le premier secrétaire du P.S . Il reste à la gauche beaucoup de chemin à parccourir pour s’émanciper des lieux communs du libéralisme : réorientation complète de l’Europe, politique industrielle, politique des revenus, politique sociale audacieuse etc. C’est un combat que la gauche devra mener au sein de l’Europe – en posant des exigences fortes – et sur le plan national. La politique a de beaux jours devant elle pour faire valoir ces arguments qui ne vont pas dans la pente de l’air du temps. 

Xavier DUMOULIN

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