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Créé par sr07 le 06 jan 2007 | Dans : a1-Abc d'une critique de gauche. Le billet de XD, Articles de fond, Battre campagne, Ségolène Royal
Ce sont les trois défis de la campagne pour faire gagner la gauche, toute la gauche. Derrière Ségolène Royal il faut une forte mobilisation des citoyens. Dans les Landes le dispositif de campagne a été présenté hier par Renaud Lagrave, premier secrétaire de la fédération des Landes entouré des responsables locaux du MRC, du PRG, du PS et de parlementaires socialistes. Le comité de campagne déjà bien représenté a beaucoup de travail en perspective. Des débats participatifs pernettront de larges échanges sur la vie chère, le logement, la lutte contre les violences et l’environnement. A partir de la semaine prochaine …
Ces rencontres constitueront la première phase de la campagne : celle de l’écoute et de l’échange.
La gauche doit aller à la rencontre des gens et parler de tout ce qui fait question. Sans tabou, sans arrogance, dans une posture franchement unitaire. On observe beaucoup de réserves de la part de citoyens de différents horizons. Ils ont d’ailleurs raison d’attendre un message fort traduisant leur volonté de créer les conditions d’une véritable alternative en France et d’une réorientation de l’Europe. Ces clarifications, il faut les exprimer en partant des attentes des gens et dans le cadre d’un débat constructif. La sensibilité républicaine qui propose des réponses sur le fond et qui ne s’accommode pas d’une gestion libérale, même dans sa version sociale, doit participer à ce travail militant. Une page a été tournée avec l’accord MRC-PS. Il faut écrire à présent la suite. Pour ma part je réponds présent, sans état d’âme et avec enthousiasme. Le premier secrétaire fédéral du MRC, Jean Marc Célerio, qui participait lui aussi à cette rencontre, le dira avec moi à tous ceux qui se reconnaissent dans les positions de Jean Pierre Chevènement. Mais dès à présent, c’est toute la gauche réunie, qui doit aller vers les gens. Et comme ceux-ci ont de bonnes raisons de s’interroger, nous les écouterons ensemble.
Créé par sr07 le 04 jan 2007 | Dans : a1-Abc d'une critique de gauche. Le billet de XD, a2-Blog-notes politique de XD, Articles de fond, Santé-social-logement
Les problèmes du logement expriment une large part de la question sociale. Ils résument la convergence de trois logiques détestables en oeuvre au coeur du système socio-économique néolibéral.
La première, celle de la recherche effrénée du profit par laquelle le capital s’approprie la richesse sociale (déplacement de plus de dix points de la valeur ajoutée en deux décennies au profit des revenus du capital) trouve son ressort dans la précarisation du travail (temps flexible, pression sur les salaires, chômage, etc.). Les travailleurs ainsi précarisés sont en butte à des difficultés énormes d’accès au logement. Avec des revenus instables et trop bas, ils ne trouvent pas grâce auprès des bailleurs et des banquiers. Dans un contexte de mobilité accrue, cette logique ravageuse est responsable de la situation de travailleurs, souvent jeunes, privés de logement ( 30% des SDF).
La seconde logique, celle de la spéculation, est la soeur jumelle de la première. Foncière ou immobilière, cette spéculation chasse du coeur des villes les gens les plus modestes pour promouvoir ou rénover les beaux immeubles des classes supérieures et des maisons-mères des grandes sociétés. Elle éjecte à la périphérie les couches défavorisées, mal logées dans des zones de relégation.
Sous l’effet conjugué de ces courants néfastes, une troisième logique gangrène notre société; celle de la ségrégation. Elle produit une fracture spatiale qui reflète la fracture et la structuration sociale. Les cités ghetto concentrent tous les drames d’une société qui exclut plus qu’elle n’intègre. Cette logique en oeuvre mine notre modèle d’intégration républicain et ouvre la porte au communautarisme.
La question du logement est une dimension intrinsèque de la question sociale plus large. Elle appelle des réponses audacieuses à l’opposé des thérapies libérales voulues par la droite au service du capitalisme financier.
Xavier DUMOULIN
Créé par sr07 le 02 jan 2007 | Dans : a1-Abc d'une critique de gauche. Le billet de XD, a2-Blog-notes politique de XD, Articles de fond, Battre campagne
La sémantique s’intéresse à la politique car les bons mots font mouche. Le conformisme ambiant fige en effet dans des catégories étanches la prose politique. C’est un peu tout le problème de la prégnance idéologique qui conduit à garder les notions dans des tiroirs fermés à double tour de clef. L’ordre et la nation seraient de droite, le mouvement et la permissivité de gauche. Pour dépasser ces pesanteurs, les candidats joueraient ainsi sur le retournement de sens, usurpant le vocabulaire de l’adversaire à leur profit en escomptant, dans le même temps, déplacer les lignes de démarcation à leur avantage. C’est peut être un peu vrai mais sûrement un peu court. Croire qu’il n’y a que malice à sortir des sentiers habituels du discours idéologique, n’est-ce point condamner toute velléité de renouvellement de la pensée? On trouve pourtant toujours de bons esprits pour dénoncer l’emprunt d’un terme hérétique parce qu’il serait d’usage chez l’adversaire. Est-ce à dire qu’en politique il n’y aurait de pensée que dogmatique? Ce n’est pas un mal de renouer au travers du vocabulaire avec des attentes populaires réelles. Cessons donc de chercher des poux dans les têtes bien faites de ceux qui s’affranchissent de tous les conformismes, fussent-ils ceux de la gauche! Si nous avons besoin d »un ordre juste » ce n’est certainement pas pour chasser sur les terres de la droite mais bien davantage parce qu’il s’oppose à la dérive libérale de la fracture sociale et du repli sur soi. Ces maux là sont bien terribles!
Xavier DUMOULIN
Créé par sr07 le 23 déc 2006 | Dans : a1-Abc d'une critique de gauche. Le billet de XD, a2-Blog-notes politique de XD, Articles de fond, Le Che
L’honneur de Jean Pierre Chevènement
par Xavier Dumoulin (IP:xxx.x03.98.246) le 16 décembre 2006 à 11H01
Qu’ils sont sévères ces pourfendeurs de la chevènementie ! Pas de mots assez durs pour stigmatiser la posture du Che et de ses amis. Aucun argument ne sera épargné. Amalgames, inexactitudes, jugements péremptoires…Il faut hurler avec les loups ! Comme ils ont la mémoire courte ces blancs-becs arrogants et donneurs de leçons.
Tout a commencé bien avant la fatwa de Lionel Jospin, ce mal aimé des français. Nous sommes à Epinay en 1971. Un jeune statège travaille avec ses amis qui ont investi la vieille maison de la SFIO. Il est prêt à soutenir un certain François Mitterrand sur une ligne de rupture avec le capitalisme et d’Union de la Gauche. C’est chose faite en 1971 à Epinay grâce à l’appui du CERES. Jean Pierre écrit le projet socialiste et négocie aux côtés de F Mitterrand le programme commun. Tout ceci reste incontestable. Nous voici à Metz en 1979 avec l’affrontement des deux lignes: celle de Rocard (la société civile,contre le jacobinisme et l’étatisme,contre les nationalisations franches, le plan etc.) et celle de la fidélité à l’Union de la Gauche (« entre le plan et le marché il y a le socialisme » disait alors Fabius). A votre avis où se situe Jean Pierre Chevènement ? La victoire interne de « la ligne de Metz », toujours avec le CERES, permet ensuite celle de 1981 par le rassemblement des forces de gauche. Jean Pierre Chevènement qui avait été chargé de l’élaboration du projet socialiste (à l’origine des cent dix propositions de François Mitterrand), devient Ministre d’Etat (Industrie et Recherche). Il mène une action vigoureuse pour la recherche. 1983. Mitterrand hésite puis choisit d’ouvrir la parenthèse libérale avec l’arrimage du franc au SME et la politique de l’offre. Démission de Jean Pierre Chevènement qui mène la bataille au congrès de Bourg en Bresse. Ce diable de CERES est toujours bien vivant. En toute responsabilité, il choisit la synthèse. 1984 ; rappel de Jean Pierre Chevènement après l’échec du GSPULEN (A Savary échoue dans sa tentative d’unifier le service public de l’éducation nationale). Chevènement relève le défi de l’intelligence: « lire, écrire et compter » , « quatre vingt pour cent d’une classe d’âge au niveau du baccalauréat ». Une impulsion forte qui remet les vrais enjeux au centre du débat. Jean Pierre Chevènement et ses amis changent le CERES en Socialisme et République, revenant aux sources de la pensée socialiste ; celle de Jaurès. Après la reconquête du pouvoiren 1988- je devrais dire l’exercice pour parler comme Léon Blum- Jean Pierre Chevènement est tout naturellement investi d’un grand portefeuille : celui de la Défense Ce n’est pas surprenant puisque depuis très longtemps il oeuvre avec Charles Hernu pour une politique de dissuasion et a su faire adopter ce principe avant l’arrivée de la Gauche au pouvoir. La stratégie gaullienne de la sanctuarisation de notre territoire est cohérente avec la stratégie du refus de la politique des blocs. Elle autorise la France à rester hors du commandement intégré de l’OTAN.
La première guerre du Golfe se dessine. Nous sommes dans le début des années quatre vingt dix (période de l’écroulement du bloc soviétique). Jean Pierre Chevènement se désolidarise et refuse l’alignement de la France sur les Etats Unis. Ce n’est pas la guerre du droit mais celle du pétrole qui annonce la seconde guerre impérialiste de G.W. Bush (et entre temps l’embargo et ses milliers de morts). Jean Pierre Chevènement prend le risque de s’isoler. Sa démission est finalement acceptée par F Mitterrand.
Avec le traité de Maastricht, il faut tout le tempérament de Jean Pierre pour s’opposer à F. Mitterrand et au parti socialiste. L’Europe libérale est devenue l’horizon des socialistes ! Le mouvement des citoyens rassemble des militants qui refusent cette allégéance au libéralisme et veulent relever la France, la Gauche et la République. Avec la Gauche plurielle Jean Pierre Chevènement reprend du service à l’Intérieur. Il agit avec équilibre sur les questions de sécurité (cf les récents compliments de Ségolène Royal), promeut l’inter-communalité et règle la question des sans papiers. Advint alors la question Corse. Dans son dos, Jospin et son directeur de cabinet préparent la partition de la République (l’histoire leur donnera tort avec le référendum en Corse). Jean Pierre Chevènement démisionne. Emile Zucarelli est d’accord avec lui.
Nous voici dans la campagne des présidentielles en 2002. Au dessus de la Gauche et de la Droite il y a la République ! C’est toujours vrai ! Sauf pour Monsieur Sarkozy, peut être avec ses penchants communautaristes et sa fascination pour l’Amérique. A l’extrême gauche, sous réserve d’inventaire, les approches évoluent dans le bon sens (C Piquet de la LCR publie »La République dans la tourmente » et Monsieur Mélenchon -qui ne sait pas toujours où il habite- reconnaît des vertus à la République). En 2002, disais-je Jean Pierre Chevènement entend relever la France « en faisant en tous points retour à la République ». Quelle ringardise pour tous nos pourfendeurs de cet ordre juste cher à Ségolène Royal. Traversée du désert face aux conservatismes des bien-pensants. Jean Pierre Chevènement et ses amis tiennent bon. Un aveu : ils font bien de se délester des soi disants souverainistes qui ont su brouiller les cartes (à la différence des éléments sincères possédant cette sensibilité forte sur la souveraineté populaire). Jean Pierre Chevènement mène tout naturellemnt une campagne énergique et crédible pour le « Non républicain » au référendum du 29 mai 2005. Son argumentation s’inscrit dans le droit fil de son action contre l’Europe de Maastricht. En joignant l’acte à la parole, le mouvement de Jean Pierre Chevènement a préparé de longue date cette grande victoire populaire.
Et nous voici dans le temps présent de cette nouvelle campagne présidentielle. Dans le droit fil de sa pensée exprimée dans son dernier et riche ouvrage « La faute de M. Monnet » et en phase avec la ligne du Mouvement Républicain et Citoyen, Jean Pierre Chevènement repart à l’assaut du libéralisme dans une élection majeure pour la France. Il ouvre sa campagne avec brio dans un grand meeting à la salle Japy. Ruse de l’Histoire : les socialites un peu déboussolés par la liberté de ton de leur candidate se résignent à négocier avec le MRC. On connaît le résultat et il faut s’en réjouir car Jean Pierre Chevènement qui veut être « l’instituteur républicain » dans cette campagne (discours de Japy) est aujourd’hui encore mieux entendu. Quelle constance ! Quelle détermination ! Quelle abnégation ! Avec une intelligence et une cohérence reconnues de tous, Jean Pierre Chevènement est à mes yeux l’honneur de la Gauche. Il se situe « du point de vue le plus élevé c’est à dire le moins encombré, « . Il y a du Jaurès et du Mendes-France dans cet homme. Avec lui, il reste un avenir.
DUMOULIN – 10.12.2006 – 06h44