Bilan de la campagne présidentielle
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Créé par sr07 le 30 juil 2007 | Dans : Bilan de la campagne présidentielle
Les difficultés du ménage ont largement pesé sur la campagne socialiste.
Par D’ALLONNES DAVID REVAULT
QUOTIDIEN LIBERATION : lundi 30 juillet 2007
C’est Ségolène Royal qui l’a expliqué, début juillet : la politique n’abîme «pas forcément» la vie d’un couple. Quant au couple, peut-il abîmer la vie politique ? Si les bisbilles entre le candidat et le parti restent un grand classique des campagnes présidentielles socialistes, la relation entre Ségolène Royal et François Hollande a donné un tour inédit à cette prise de distances. L’association politique premier secrétaire-candidate pouvait-elle s’affranchir de leur lien privé ? Tout au long de la campagne, la question a accompagné la conduite des opérations électorales. Sans être jamais officiellement posée. Dans Une élection imperdable (l’Archipel), Claude Bartolone a situé l’impact de «cette part d’ombre» dans cette présidentielle : «Les relations personnelles de Ségolène et François, c’est le triangle des Bermudes ! Tout le monde au PS préfère faire un détour de peur d’y disparaître.» Un proche de Royal en reste persuadé : «La lutte entre les deux a été la grande faille politique de cette campagne.»
Plage. Depuis leur rencontre à l’ENA à la fin des années 70, Royal et Hollande avaient toujours mené leurs carrières politiques en parallèle, voire de concert. En apparence, à l’approche des primaires de 2006, tout est calme. Fin juin, Royal évoque même la possibilité d’un «mariage». Plus tard, la presse people montre le couple à la plage, avec un de leurs enfants. En surface, l’unité est parfaite. Et son pendant politique ne fait guère de doute. Mais le patron du parti pense toujours à se présenter. Affaibli par le ralliement de certains proches, impuissant face à l’ascension sondagière de sa compagne, il renonce fin septembre. L’entourage de Hollande loue alors son «sacrifice». Mais la déception a laissé des traces.
Très vite, des divergences politiques se font jour. «Ce n’était pas simplement un couple qui se défaisait, mais deux lignes qui se choquaient», dit un royaliste. La tension apparaît d’emblée autour de questions d’organisation. Dès le congrès d’investiture, l’entourage de Royal accuse celui de Hollande d’avoir saboté le micro. Une proche de la candidate en convient : «François Hollande ne se réveillait pas tous les matins en se disant : Comment je vais nuire à Ségolène ? Mais c’est sûr qu’il y a eu des moments où ça n’a pas dû être facile pour lui.» Le patron du parti cherche des espaces. En janvier, il affirme qu’il veut revenir sur les baisses d’impôt. Les proches de Royal l’accusent de sabotage. «La guerre était larvée, dit un ses fidèles. Elle a été déclarée à ce moment-là.» Méfiante à l’égard de sa famille politique, elle joue perso. «Ségolène a continué son combat contre le parti. Et, au premier rang, contre son premier secrétaire», estime un proche de DSK. «Femme libre», elle multiplie les initiatives. Son compagnon s’inquiète de ses écarts programmatiques. «Il faut protéger Ségolène. Y compris d’elle-même», lâche-t-il.Est-il ici seulement question de politique ? Quoiqu’assez discrète, Royal se laisse aller à des confidences : «Cela aurait été follement romantique, un mariage en pirogue à l’autre bout du monde [.] Mais nous n’avons pas besoin de ça pour nous aimer», écrit-elle en mars dans son livre, Maintenant (Hachette Littératures).
Déception . Le divorce politique est consommé avec l’appel à Bayrou, dans l’entre-deux tours. L’annonce de leur rupture privée, elle, tombera plus d’un mois plus tard. Entre les deux, un livre : celui de Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin . La thèse de la Femme fatale (Albin Michel), une déception personnelle de la candidate a nourri son dessein présidentiel, lui vaut un succès de librairie. Quelques semaines plus tard, Royal décide leur rupture : «J’ai demandé à François Hollande de quitter le domicile, de vivre son histoire sentimentale de son côté», confie, sous réserve d’embargo, l’ex-candidate à Christine Courcol et Thierry Masure, qui terminent un livre (1). Mais le scoop est dégainé la soirée du deuxième tour des législatives. L’annonce écrase les résultats, plutôt bons, du PS. Le timing est désastreux. «Elle veut le tuer», enrage l’entourage de Hollande. Des partisans de Royal : «On pensait que dès lors qu’elle annonce publiquement qu’elle n’a plus de lien privé, c’est qu’elle n’avait plus d’attaches personnelles et qu’elle pouvait s’attaquer à la fonction de premier secrétaire. On a rapidement été détrompés.» Royal, certes, ambitionne bien le leadership. Un proche précise : «Je ne sais pas si leur concurrence sera avivée. Mais il y a une histoire personnelle qui, obligatoirement, tricote une histoire politique.»
(1) Les Coulisses d’une défaite, l’Archipel.
Créé par sr07 le 27 juil 2007 | Dans : Bilan de la campagne présidentielle
Dans un entretien à Paris-Match, Michel Rocard confirme qu’il a demandé à Ségolène Royal de se retirer de la course présidentielle en mars dernier… pour lui laisser la place. Selon lui, la candidate, désignée en novembre par plus des 60% des militants socialistes, n’avait plus aucune chance de gagner l’élection suprême. Il se montre par ailleurs très dur à l’égard de Royal et du PS.
« Il n’y avait plus rien à faire, elle était fichue, c’était visible« . C’est par ce diagnostic cruel que Michel Rocard justifie sa proposition indécente, faite à Ségolène Royal, au mois de mars dernier. Se désister en sa faveur, dans la course à l’élection présidentielle, à quelques semaines du premier tour. L’information avait déjà filtré dans plusieurs livres d’après campagne présidentielle. Et c’est le principal intéressé qui la confirme, revenant sur les détails de l’entrevue dans un entretien accordé à Paris-Match à paraître jeudi. « C’était à la veille du blocage des parrainages des maires pour la liste des candidats (…) C’était une possibilité d’éviter la défaite. Je savais que je restais toujours parmi les cinq ou six socialistes en tête des sondages… Mais il était peu probable qu’elle dise oui« , admet l’eurodéputé, qui se remet d’une opération au cerveau subie en Inde il y a peu.
En mars dernier, la campagne de la candidate socialiste commençait alors à connaître ses premiers ratés, plombée par les diverses polémiques suscitées lors de ses voyages au Proche-Orient ou en Chine, et les trous d’air dans les sondages. Rocard, à qui Royal avait confié une mission sur le numérique, n’a donc que tenté d’éviter le désastre annoncé. De fait, Ségolène Royal, sans surprise, a refusé le marché. Michel Rocard précise que la candidate PS lui a répondu que « si elle se désistait, ce serait au profit du premier secrétaire« , François Hollande. « Une sottise« , prend soin de commenter cet apôtre du franc-parler.
Rocard pousse la candidature d’Elisabeth Guigou pour la présidentielle 2012
Au passage et tout en souhaitant ne pas « (s’)exprimer sur Ségolène Royal« , il fait valoir que « le charme et l’innovation ne jouent en rien (…) pour aider à la paix au Moyen-Orient ou à la stabilisation du dollar et de l’euro« , mettant ainsi en cause, de manière allusive, les compétences de l’ex-candidate. Et avance que si Dominique Strauss-Kahn avait été le champion choisi par les socialistes, « au moins, la défaite n’aurait pas été certaine« . Une pierre de plus dans le jardin de la présidente du Poitou-Charentes, qui a toujours dit que les attaques venues de son propre camp – très nombreuses, d’ailleurs – avaient été les plus blessantes.
« En France, on ne peut pas parler d’une femme politique si elle est jolie. Quand on aura usé beaucoup de femmes politiques médiocres, on pourra reparler normalement des talents entre hommes et femmes« , ajoute étrangement Michel Rocard durant cet entretien. Avant de souffler le nom d’Elisabeth Guigou comme candidate à l’élection présidentielle de 2012. « Il faut en passer par l’idée qu’une femme incarne le changement. Les Français le veulent, il faut le faire« , et l’ancienne ministre de la Justice « présente la combinaison idéale de l’intelligence, de l’expérience et d’un caractère avenant« .
« L’appartenance de socialistes à une commission (…) est un devoir«
Se plaçant au dessus de la mêlée, Rocard se fait également observateur et commentateur acerbe de la vie d’un parti qu’il a brièvement présidé (1993-1994). « Compte tenu de ce que l’on a osé appeler un programme, je ne peux pas dire que la défaite ait été une surprise. Tout candidat appuyé sur un projet insortable aurait subi la même« , relève t-il. Ce qui constitue au moins un point d’accord avec Ségolène Royal. L’ancien député des Yvelines estime que le PS « a produit un discours collectif inconséquent et disparate » car « la gauche française ne s’est toujours pas défaite de son rêve d’économie administrée« . Et d’ajouter, fataliste: « Il faudra des années pour construire une pensée critique de l’économie de marché« .
L’ancien Premier ministre de François Mitterrand a également donné son avis sur ce qui agite actuellement la vie du PS : l’ouverture prônée Nicolas Sarkozy. « L’appartenance de socialistes à une commission de sages représentant la société civile dans son ensemble n’a rien d’une trahison, c’est un devoir« , estime-t-il, évoquant clairement Jack Lang. « Quant au fait qu’un socialiste français, Dominique Strauss-Kahn, soit reconnu comme un candidat crédible à une haute fonction internationale, c’est une promotion, en aucun cas une désertion« , assure-t-il. Un jugement sans surprise, venant de la part de celui qui avait appelé, à quelques jours seulement du premier tour, à une alliance entre le PS et l’UDF de François Bayrou.
Créé par sr07 le 26 juil 2007 | Dans : Bilan de la campagne présidentielle
L’ancien Premier ministre confirme avoir demandé à Ségolène Royal de retirer sa candidature à l’élection présidentielle de 2007, et qualifie le discours du PS d’«inconséquent et disparate».
Par Liberation.fr/AFP
LIBERATION.FR : mercredi 25 juillet 2007
Michel Rocard a vraiment voulu piquer la place de Ségolène Royal, en pleine campagne présidentielle. Dans un entretien à Paris-Match à paraître jeudi, l’ancien Premier ministre confirme avoir demandé à Ségolène Royal de retirer sa candidature à l’élection présidentielle de 2007 pour la remplacer, au motif qu’«elle était fichue».
Interrogé par l’AFP pour savoir si ces faits sont exacts, l’ancien Premier ministre répond: «Bien sûr! C’était à la veille du blocage des parrainages des maires pour la liste des candidats (en mars 2007, ndlr). Il n’y avait plus rien à faire, elle était fichue, c’était visible. Je savais que je restais toujours parmi les cinq ou six socialistes en tête des sondages… C’était une possibilité d’éviter la défaite. Mais il était peu probable qu’elle dise oui». Selon lui, la candidate lui a répondu «que si elle se désistait, ce serait au profit du premier secrétaire» François Hollande. «Une sottise», ajoute-t-il.
L’anecdote avait été rapportée dans Une élection imperdable, un livre d’entretiens avec le journaliste Gérard Leclerc, du député PS Claude Bartolone, paru fin juin.
L’ex-Premier ministre de François Mitterrand dit ne pas vouloir s’exprimer sur Ségolène Royal, mais il glisse que «le charme et l’innovation ne jouent en rien (…) pour aider à la paix au Moyen-Orient ou à la stabilisation du dollar et de l’euro» et estime que si Dominique Strauss-Kahn avait été le candidat socialiste, «au moins, la défaite n’aurait pas été certaine».
Parlant de manière allusive du projet du PS pour la présidentielle et de celui de la candidate, l’eurodéputé, déclare: «Compte tenu de ce que l’on a osé appeler un programme, je ne peux pas dire que la défaite ait été une surprise.» Selon lui, le PS «a produit un discours collectif inconséquent et disparate» car «la gauche française ne s’est toujours pas défaite de son rêve d’économie administrée». «Il faudra des années pour construire une pensée critique de l’économie de marché», ajoute-t-il.
Michel Rocard dit par ailleurs retrouver «une vie normale» après son accident vasculaire cérébral au début du mois.
Créé par sr07 le 25 juil 2007 | Dans : Bilan de la campagne présidentielle
Dans un entretien à Paris-Match à paraître jeudi 26 juillet, l’ancien premier ministre Michel Rocard a confirmé avoir demandé à Ségolène Royal de retirer sa candidature à la présidentielle pour prendre sa place, au motif qu’« elle était fichue ». Aux journalistes qui l’interrogeaient sur la réalité de ce qui était jusqu’à présent une rumeur, Michel Rocard a répondu : « Bien sûr ! C’était à la veille du blocage des parrainages des maires pour la liste des candidats [en mars 2007]. » Selon M. Rocard, « il n’y avait plus rien à faire, elle était fichue, c’était visible ». « Je savais que je restais toujours parmi les cinq ou six socialistes en tête des sondages, ajoute-t-il. C’était une possibilité d’éviter la défaite. Mais il était peu probable qu’elle dise oui. »
A en croire le député européen, la candidate lui a répondu que « si elle se désistait, ce serait au profit du premier secrétaire » François Hollande. « Une sottise », a t il ajouté. L’anecdote avait été rapportée dans un livre d’entretiens, avec le journaliste Gérard Leclerc, du député PS Claude Bartolone, paru fin juin (Une élection ‘imperdable’, éditions de l’Archipel).
« JE NE PEUX PAS DIRE QUE LA DÉFAITE AIT ÉTÉ UNE SURPRISE »
Si l’ex-premier ministre de François Mitterrand a dit ne pas vouloir « s’exprimer sur Ségolène Royal », il a glissé que « le charme et l’innovation ne jouent en rien (…) pour aider à la paix au Moyen-Orient ou à la stabilisation du dollar et de l’euro ». Il a aussi estimé que si Dominique Strauss-Kahn avait été le candidat socialiste, « au moins, la défaite n’aurait pas été certaine ».
Parlant de manière allusive du projet du PS pour la présidentielle et de celui de la candidate, Michel Rocard a déclaré : « Compte tenu de ce que l’on a osé appeler un programme, je ne peux pas dire que la défaite ait été une surprise. Tout candidat appuyé sur un projet insortable aurait subi le même sort. » Selon lui, le PS « a produit un discours collectif inconséquent et disparate » car « la gauche française ne s’est toujours pas défaite de son rêve d’économie administrée ». « Il faudra des années pour construire une pensée critique de l’économie de marché », a-t-il ajouté.
Le Monde
Créé par sr07 le 20 juil 2007 | Dans : Bilan de la campagne présidentielle, Ségolène Royal
Le porte-parole du Parti socialiste, proche de Ségolène Royal, aurait décidé de donner sa version chronologique de la campagne présidentielle. Il publierait chez Hachette à la rentrée un livre qu’il aimerait bien intituler Quel gâchis !