Bilan de la campagne présidentielle

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Pourquoi elle a perdu

Créé par le 17 juil 2007 | Dans : Bilan de la campagne présidentielle, Parti socialiste, Ségolène Royal

L’ex-candidate socialiste à la présidentielle a tiré hier avec ses fidèles les leçons de son échec. Et entend bien jouer les premiers rôles dans la rénovation du PS.

Par ÉCOIFFIER MATTHIEU

QUOTIDIEN LIBERATION : mardi 17 juillet 2007

Après la «saine colère», le bilan «dynamique». Ségolène Royal s’est dit prête hier à faire «sans complaisance mais sans masochisme» le bilan de sa campagne présidentielle. A condition que ce soit «un exercice dynamique» pour contribuer à la refondation du PS.

A l’issue d’une journée d’autocritique à l’Assemblée nationale face à ses collaborateurs, ses amis socialistes mais aussi à des historiens et des politologues l’ex-candidate a surtout trompeté sa volonté d’asseoir son leadership sur le PS. «Je suis là et bien là, a-t-elle martelé. L’espoir qui s’est levé ne doit pas être perdu.» L’opération est cousue de fil blanc : concéder quelques faiblesses pour prendre les devants. Continuer à jouer la base du parti en s’adressant aux militants: «C’est pour eux que je fais ce travail.» Et faire durer la séquence «du bilan» au maximum pour rappeler que la présidentiable socialiste, c’est elle: «J’ai beaucoup appris au cours de cette campagne. Je ne suis plus la même après qu’avant. Avec mes forces et mes propres faiblesses que j’ai bien identifiées», a-t-elle assuré.

Cette séance de travail sera suivie d’autres réunions. Royal en présentera une première synthèse le 25 août lors de la fête de la Rose à Melle dans son fief des Deux-Sèvres. Soit une semaine avant la rentrée des éléphants socialistes à l’université d’été du PS à La Rochelle. Une seconde synthèse sera rendue publique à l’automne. Et il y aura aussi un livre sur lequel la candidate travaille. Bref, le PS n’en a pas fini avec elle: «Je suis là et bien là avec ma parole libre de femme libre et je viendrai régulièrement devant le bureau national pour mettre au patrimoine commun le produit de ce travail».

La réunion d’hier, en présence des députés Jean-Louis Bianco, Arnaud Montebourg, Manuel Valls, Julien Dray et Delphine Batho avait aussi pour but de faire la démonstration de la fidélité des troupes royalistes. Deux mois après la victoire de Nicolas Sarkozy, Royal semble avoir enfin atterri : «Elle redescend doucement. On est plus dans le coq à l’âne mais dans les questions essentielles», explique un élu. Après avoir écouté, le matin, les «réflexions de haut niveau» – selon Royal – des collaborateurs de son QG de campagne et, l’après-midi, les interventions «sans concessions» – toujours selon elle – de l’historien Jacques Julliard, du politologue Brice Teinturier et du constitutionnaliste Olivier Duhamel, Royal a reconnu «avoir beaucoup appris sur les explications de cette défaite». Prononçant pour la première fois le mot, sans aller pourtant jusqu’à se l’attribuer. De fait l’après-midi «c’est surtout le PS qui en a pris plein la gueule», notait un député royaliste. «Duhamel a été ultra-violent contre Hollande, il a expliqué que le bureau national ne travaille pas et étouffe le débat de fond sous une cloche.» Brice Teinturier, directeur adjoint de TNS Sofres a été moins tendre avec Royal, mettant en évidence les «retards à l’allumage» de sa campagne et le trou noir du mois de janvier. Seul politique a s’exprimer, Vincent Peillon a appelé à «liquider dans le parti le guesdisme et le sinistrisme (gauchisme, ndlr)». Eprouvant quelques difficultés à respecter son propre plan de com et l’embargo qu’elle s’est imposée sur les raisons de son échec, Royal s’est d’abord confiée à un journaliste de l’AFP dans un ascenseur: «C’est moi qui aurais dû faire les points presse tous les jours. J’ai fait une campagne de terrain. Résultat, ma réactivité sur les chaînes de télé a été moins opérationnelle.» Reconnaissant aussi que «la greffe avec le parti dans la seconde phase de la campagne n’a pas fonctionné».

A 18 heures, elle proposait lors du point presse, un mélange de langue de bois et d’examen critique : «Il y a eu un problème de calage du rythme. Cela, c’est de la mécanique interne de la campagne [.] L’élaboration du pacte présidentiel est intervenu très tard par rapport à celui de Nicolas Sarkozy, ça c’est vrai», a-t-elle concédé. Mais sur le fond, elle ne lâche rien: «La démocratie participative, cette façon moderne faire de la politique reste pertinente.» Idem pour «les valeurs de l’ordre juste, de la valeur travail ou de l’éducation pour tous ou de la réhabilitation de l’entreprise auxquelles les Français ont massivement adhéré». Et le hic alors? «Ces valeurs ont besoin de déboucher sur des propositions concrètes». Cela aurait pu être le cas si le PS s’était rénové bien avant. Mais Royal «veut continuer le travail».

Royal publiera à la rentrée « l’autocritique » de sa campagne présidentielle

Créé par le 09 juil 2007 | Dans : Bilan de la campagne présidentielle

PARIS (AFP) – Ségolène Royal publiera à la rentrée « l’autocritique » de sa campagne présidentielle et pense toujours pouvoir un jour accéder à la présidence de la République, a-t-elle déclaré dans une interview diffusée dimanche par TF1.

« Je la ferai à la rentée (cette autocritique). Je l’écris actuellement, je la publierai dans toutes ses dimensions, dans toutes ces facettes », a déclaré l’ex-candidate socialiste à l’Elysée dans l’émission « Sept à huit ».

Elle a affirmé n’avoir pas voulu se livrer immédiatement à une analyse de sa défaite en raison des « attaques » qu’elle estime avoir subies, notamment de son propre camp, après l’élection. « Je n’ai pas entendu d’autres candidats battus subir ce type d’attaques très condescendantes. Donc comme ils ont fait déjà cette critique, si en plus moi je faisais une autocritique… »

Elle a toutefois reconnu « une improvisation dans l’organisation » de sa campagne, tout en estimant une fois de plus que les attaques venues de son propre camp avaient constitué « le principal point de faiblesse ».

Elle a assuré qu’au soir du premier tour, distancée de près de 6 points par Nicolas Sarkozy (31,18% contre 25,87%) elle espérait quand même une victoire. « Je pensais que je devais, que je pouvais gagner. Mais c’est vrai que l’écart était rude », a-t-elle dit, relevant notamment pour expliquer son retard « la façon dont Nicolas Sarkozy avait réussi à capter les voix d’extrême droite dès le premier tour ».

Interrogée pour savoir si elle pensait pouvoir un jour être élue à la présidence en dépit de cet échec, elle a répondu: « Présidente: ça n’est pas impossible. Ca reste une possibilité, je le sens intimement. Je le pense. Ca veut dire que cette fois il faudra que je me prépare bien plus tôt ». « Ce qui est extraordinaire c’est que les gens ne me reprochent rien, ils me disent merci », a-t-elle assuré.

Tout en reconnaissant sa « très lourde déception » au soir de la défaite, elle assure avoir « immédiatement pensé aux millions de gens qui se mettent à pleurer » et réaffirme qu’il est de sa « responsabilité de continuer ».

Elle ajoute ne pas avoir eu elle-même « les larmes aux yeux ». « Moi je devais rester solide, comme une mère de famille qui tient ses enfants debout, qui doit rassurer, qui doit rester le phare, la solidité ».

Interrogée sur sa rupture avec François Hollande, récemment annoncée, et le fait de savoir si l’engagement dans la vie politique contribuait à l’éloignement au sein d’un couple, elle a estimé que « pas forcément, elle peut aussi rapprocher ».

« En même temps il y a des circonstances privées qui font qu’à un moment les choses ne sont plus tenables. Quand on aime et qu’on est trahi, je crois qu’il faut reprendre sa vie en main et dire à un moment c’est plus comme ça que je vois les choses, c’est plus supportable », a-t-elle dit.

Royal, bonapartiste de gauche par Alain Duhamel

Créé par le 29 juin 2007 | Dans : Bilan de la campagne présidentielle

QUOTIDIEN LIBERATION : jeudi 28 juin 2007

Le temps de Ségolène Royal est loin d’être passé. La présidente de la région Poitou-Charentes vient certes de commettre une série estomaquante d’erreurs et de fautes, comme si son honorable défaite au second tour de la présidentielle l’avait surprise, choquée et désemparée au point de lui faire perdre toute perspicacité, tout réalisme et jusqu’à sa fameuse intuition. Il est cependant plus que vraisemblable que, après quelques semaines de vacances, Ségolène Royal aura soigné ses bleus à l’âme et recouvrera ses esprits. Elle demeure la figure politique la plus populaire à gauche. Même si Dominique Strauss-Kahn réussit un spectaculaire rétablissement dans l’opinion et si Bertrand Delanoë y effectue une intéressante percée, les électeurs socialistes conservent une prédilection particulière pour celle qui a porté leurs couleurs et incarne une forme baroque de rénovation. Par ailleurs, à la base du PS, elle continue d’inspirer une ferveur mystérieuse entre politique et psychologie des profondeurs. Enfin, même si plus d’un de ses lieutenants a été échaudé par son comportement récent, la plupart d’entre eux croient toujours en son destin. La réélection de Jean-Marc Ayrault à la tête du groupe socialiste de l’Assemblée nationale – un royaliste précoce – et le choix du mirobolant Arnaud Montebourg, lionceau aussi ardent que vorace, ségolénien de choc comme porte-parole de ce groupe, prouvent au moins qu’elle n’est pas isolée. Quant à ses atouts personnels, ils demeurent intacts : Ségolène Royal possède une audace, une ambition, une énergie, une dureté, un charisme, une soif de revanche, une confiance en elle, un aplomb toujours impressionnants. Personne n’a souri lorsqu’elle a annoncé, à peine battue, qu’elle serait de nouveau candidate. Reste que son comportement durant la campagne, pendant l’entre deux tours et depuis l’élection de Nicolas Sarkozy a beaucoup appris sur sa personnalité, sur sa méthode et sur ses convictions. Après un an et demi sous les feux constants des projecteurs, des caméras et des photographes (elle attire la lumière autant que la lumière l’attire, ce qui n’est pas peu dire), on constate qu’elle place les techniques les plus modernes au service d’une très vieille tentation, celle du bonapartisme de gauche. Au premier regard, on est frappé par le professionnalisme avec lequel elle recourt à toutes les ressources de la très ambiguë démocratie d’opinion. Elle a bâti, elle n’a cessé de bâtir et elle bâtit encore son image en s’appuyant inlassablement sur la télévision et sur les sondages. Ainsi prend-elle d’assaut son propre parti par l’extérieur, construit-elle un lien personnel et direct avec l’opinion, en appelle-t-elle sans désemparer aux Français contre les appareils politiques, à la base contre le sommet, aux militants contre les dirigeants (élus), au peuple contre les gouvernants. Comme elle ne manque ni d’habileté ni de cynisme, elle fustige violemment au passage les instruments même qu’elle emploie. Elle dénonce l’hostilité de la télévision, ce qui ne l’empêche pas de passer en trois jours sur France 2, Canal + et TF1 – objectif totalement inaccessible pour un autre socialiste -, d’y être interrogée deux fois sur trois avec les précautions empathiques d’un jardinier japonais soignant une orchidée, de faire savoir froidement qu’au même moment son calendrier l’empêche d’assister au conseil national du PS, puis de lâcher tout à trac qu’elle préfère la compagnie «des gens paisibles».  Logique ostensiblement populiste et plébiscitaire : bonapartiste de gauche. De même se plaint-elle amèrement d’une presse qui l’a pourtant longtemps encensée et critique-t-elle les sondages sur lesquels elle grimpait naguère pour s’imposer aux socialistes. Rien de ce qui participe à la fabrication de l’opinion ne lui échappe, elle en connaît toutes les recettes. Cette méthode – la démocratie d’opinion -, elle la place au service d’une personnalité dominatrice, égotiste et autoritaire : bonapartiste. Ségolène Royal est une Lætitia qui aurait lu Simone de Beauvoir. Elle a des revanches à prendre et du mérite à y parvenir. Elle a des intuitions, des convictions et des postures toutes organisées cependant en fonction d’elle-même. Son tempérament (énergie, voracité médiatique, opportunisme, comme à propos de l’Europe) la porte clairement vers le blairisme. Sa marque est avant tout l’autodétermination. Ségolène Royal prône la démocratie de participation, mais pratique la décision solitaire. Elle ne s’encombre ni des statuts, ni des procédures, ni des marchandages. Elle tranche en fonction d’elle-même et de ses intérêts, sans hésiter, sans trembler, sans ménager quiconque, avec une hardiesse tantôt judicieuse et tantôt aveugle, en ce sens plutôt Second Empire que Premier Empire. Le PS a le culte (peut être erroné) des alliances à gauche ? Elle opère une théâtrale volte-face vers les centristes, allant jusqu’à envisager de faire de François Bayrou son Premier ministre. Le projet socialiste, dont elle est coresponsable, puisqu’elle appartenait à la commission qui l’a élaboré et qu’elle a contribué à son adoption, avait deux mesures phares : le Smic à 1 500 euros et la généralisation des 35 heures ? Elle les récuse publiquement, sans crier gare. Elle se montre ainsi absolument logique avec elle-même, traçant sa voie en toute indépendance, en toute indifférence vis-à-vis d’autrui. Bonapartiste.

Rebsamen contre-attaque

Créé par le 29 juin 2007 | Dans : Bilan de la campagne présidentielle

Après que Laurent Fabius a évoqué, dans le Monde, le «triple déficit de présidentialité, crédibilité, collégialité» de Ségolène Royal, François Rebsamen, directeur de campagne de l’ex-candidate, a dégainé, hier, contre «les procès en crédibilité qui sont une injure faite à 17 millions d’électeurs, les procès en présidentialité qui ne sont que l’expression de l’amertume personnelle [...] créée par le choix des 250 000 militants socialistes, et enfin les procès en collégialité difficiles à admettre venant de ceux qui se sont affranchis de nos règles collectives». 

David REVAULT D’ALLONNES de LIBERATION

Rebsamen dénonce « les procès intentés » à Ségolène Royal par des socialistes

Créé par le 28 juin 2007 | Dans : Bilan de la campagne présidentielle

PARIS (AFP) – Le numéro 2 du PS François Rebsamen a dénoncé jeudi « les règlements de compte aussi partiels que partiaux » et « les procès intentés » à Ségolène Royal, ex-candidate socialiste à la présidentielle.

Dans un communiqué, François Rebsamen, son ex-directeur de campagne, reprend les arguments avancés par Laurent Fabius qui parlait dans le Monde daté de jeudi de « déficit de présidentialité, crédibilité, collégialité », en se livrant à une analyse critique de la campagne présidentielle.

Il reprochait aussi à la candidate d’avoir « choisi de tenir à l’écart les principaux responsables socialistes » pendant sa campagne.

« Il faut que cessent les procès intentés à notre candidate : les procès en crédibilité qui sont une injure faite à 17 millions d’électeurs, les procès en présidentialité qui ne sont que l’expression de l’amertume personnelle créée par le choix fait par les 250.000 militants socialistes, et enfin les procès en collégialité difficiles à admettre venant de ceux qui se sont affranchis de nos règles collectives », affirme le maire de Dijon.

Laurent Fabius était en concurrence avec Ségolène Royal pour l’investiture socialiste et avait fait campagne pour le non au référendum européen de 2005 alors que le PS s’était prononcé pour le oui par référendum interne.

Soulignant que « la rénovation » du PS devait se faire « collectivement, avec l’ensemble des adhérents du PS », François Rebsamen ajoute qu’elle n’est possible que si « cessent les attaques individuelles et les règlements de compte aussi partiels que partiaux ».

Plusieurs députées socialistes proches de Ségolène Royal ont déjà protesté mercredi soir contre les critiques faites à Ségolène Royal, estimant que les déclarations « hâtives et brutales ne peuvent en aucun cas tenir lieu d’analyse sincère du bilan de l’élection ».

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