Bilan de la campagne présidentielle
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Créé par sr07 le 25 juin 2007 | Dans : Articles de fond, Bilan de la campagne présidentielle, Projet politique
Rappel des faits La gauche vient une nouvelle fois de vaciller sur son socle idéologique. Battue. Et en mal de projet. La rupture est-elle consommée avec ceux qui constituaient jadis le coeur de son électorat ?
La France s’enrichit considérablement, mais les Français pensent que leurs enfants auront une vie plus difficile que la leur. Ils n’ont pas tort. L’écart de revenus entre les trentenaires et les quinquagénaires est passé de 15 % il y a trente ans à 40 % aujourd’hui. De même, si l’on en croit les plus récentes études de l’INSEE, près d’un quart de la population française se trouve en situation de pauvreté. Un taux qui ne fléchit plus vraiment depuis quinze ans et affiche au contraire un nouveau visage : aux populations marginalisées et/ou exclues s’ajoutent désormais les travailleurs pauvres. Sachant par ailleurs que l’ascenseur social s’est totalement grippé, que les inégalités d’accès aux statuts supérieurs s’accroissent et que les « classes moyennes », dans le même mouvement, sont elles aussi éclatées et tirées vers le bas, la situation des couches dites « populaires » a rarement été aussi précaire.
Historiquement, le champ social a toujours été labouré par la gauche. C’est sa « fonction », sa raison d’être. Pourtant, les classes populaires ne se sentent plus portées par une dynamique de la gauche, notamment vis-à-vis de la gauche de transformation sociale. Refondation, rénovation, reconstruction, redéfinition, etc, depuis l’élection présidentielle les mots ne manquent pas pour évoquer l’avenir de la gauche dans son ensemble, plus que jamais au pied du mur. Idées fondamentales, programmes, stratégies, activités militantes, tout est désormais sur la table et pas seulement au PS ou au PCF. Beaucoup pensent que l’« ouverture au centre » ou la voie sociale-libérale sont les seuls chemins possibles. D’autres, pas moins nombreux, affirment au contraire que le réalisme n’est pas dans l’acceptation de la norme de l’économie libérale, mais dans sa contestation et dans la recherche patiente de son dépassement. Car le coeur du débat, lui, ne varie pas : il s’agit bien toujours de la question sociale. Si la gauche ne sait plus répondre à cet enjeu-là, elle n’est plus la gauche. Et si la gauche la met de côté, en renonçant à elle-même, peut-elle seulement redonner confiance et espoir à ces couches populaires ?
Jean de Leyzieu
Créé par sr07 le 22 juin 2007 | Dans : Bilan de la campagne présidentielle, Débats autour de la refondation de la gauche, Non classé
PARIS (Reuters) – Le Parti socialiste tentera samedi de trouver un modus vivendi pour les mois à venir lors d’un Conseil national sous-tendu par la compétition désormais plus visible entre Ségolène Royal et François Hollande.
Depuis la divulgation de leur séparation, en pleine soirée électorale dimanche, le premier secrétaire et l’ex-candidate se sont opposés par médias interposés.
Dernière pomme de discorde en date, le smic à 1.500 euros et la généralisation des 35 heures – deux mesures-phares du projet du PS – que la présidente de Poitou-Charentes aurait intégrées à reculons dans son « pacte présidentiel ».
« Il y a toujours eu des problèmes de liaison entre la candidate et le parti lui-même », a déploré l’ex-compagnon de trente ans sur France Inter, pour qui cette « contradiction » plaide en faveur du « calendrier de la refondation » qu’il s’apprête à présenter aux quelque 300 membres du Conseil national.
La composition interne du « Parlement » du parti, décalque du congrès du Mans, lui est favorable. En novembre 2005, Ségolène Royal figurait dans le courant majoritaire qu’il emmenait.
Le député de Corrèze, qui a annoncé qu’il ne briguerait pas un nouveau mandat à la tête du PS lors du prochain congrès, proposera, après l’université d’été de La Rochelle fin août, des Etats généraux du PS à l’automne puis des Assises de la gauche en décembre, selon son entourage.
Le congrès, seule instance habilitée à changer la ligne idéologique, serait organisé au lendemain des municipales, à l’été 2008, la désignation du prochain candidat à l’Elysée du PS dès 2010 et ce pour que « lui ou elle » organise le projet présidentiel, a déclaré François Hollande.
Il faut « éviter demain qu’il puisse y avoir cette contradiction » entre le parti et le postulant, comme cela a été le cas cette année, a-t-il fait valoir.
ROYAL, ROCARD, MÊME TRAJECTOIRE?
A l’approche de la réunion, les proches de Dominique Strauss-Kahn se retrouvent alliés de circonstance avec ceux de Laurent Fabius et du Nouveau parti socialiste de Benoit Hamon et Henri Emmanuelli. Pour eux, pas question de se passer de François Hollande, meilleur rempart contre les tentations de Ségolène Royal.
Pour les Strauss-Kahniens, un calendrier étalé sur la longueur joue en faveur de l’ancien ministre de l’Economie. « Les choses se décantent, les responsabilités apparaissent », explique-t-on après la publication de deux sondages donnant l’ancien ministre de l’Economie en pole position de la refondation.
Un ancien collaborateur de Ségolène Royal pendant la campagne présidentielle déplore que se mette en place un « tout sauf Ségo » sur le modèle du front anti-Sarkozy pendant la course à l’Elysée. « Ils ne vont pas plus loin dans l’analyse mais il serait sain que les caciques socialistes reconnaissent que le score du 6 mai était assez remarquable » et donc une base de rénovation, estime-t-il.
Mercredi, tout en affirmant qu’elle ne voulait pas « faire un conflit sur un calendrier », la présidente de Poitou-Charentes a de nouveau défendu une accélération du rythme.
« C’est aux militants de trancher les choix et la ligne politique (…) et plus les militants auront la parole tôt plus le PS pourra se remettre en mouvement et se réformer », a-t-elle expliqué sur LCP.
Ségolène Royal pourrait ne pas assister à la réunion de samedi. « Rien n’est encore calé », explique son entourage. L’agenda officiel de la présidente de région comporte des « obligations » picto-charentaises dans l’après-midi et une grande réunion de Désirs d’avenir, son mouvement monté à côté du PS, mardi prochain.
Jeudi, en sa qualité d’ancienne candidate présidentielle, elle a été reçue par Nicolas Sarkozy à l’Elysée dans le cadre des consultations précédant le sommet de Bruxelles.
Devant cette volonté de bousculer les échéances, un ancien de la rue de Solférino dresse un parallèle peu flatteur entre Ségolène Royal et Michel Rocard.
En 1993, dans la foulée de la défaite socialiste aux législatives, l’ancien Premier ministre devient premier secrétaire, pour un an seulement, jusqu’à l’échec des européennes au printemps suivant. « Il n’y avait pas d’envie idéologique et au premier coup de vent il a sauté », rappelle l’ancien ministre qui veut « qu’on gagne mais pas seulement sur le culte de la personnalité ».
Créé par sr07 le 22 juin 2007 | Dans : Bilan de la campagne présidentielle, Débats autour de la refondation de la gauche
PARIS (AFP) – Marie-George Buffet a invité vendredi les communistes à un débat « sans tabou » sur les causes de l’échec électoral du parti et son déclin, en vue d’un Congrès extraordinaire en décembre, mais sa méthode est rejetée par des minoritaires qui la trouve insuffisante face à la gravité de la situation.
« L’esprit avec lequel j’ouvre ce Conseil national est celui d’une grande ouverture », a déclaré la secrétaire nationale dans son discours inaugural devant les délégués du Conseil national (parlement du parti) qui achèvera ses travaux tenus à huis clos samedi.
« Tout doit être examiné, réexaminé, sans tabou, ni a priori », affirme-telle dans un discours fleuve rendu public.
Le point de départ de sa réflexion est la séquence électorale: « Nous nous réjouissons du résultat des législatives, mais ils n’effacent pas ceux de la présidentielle », a-t-elle précisé lors d’un point de presse. Après un score calamiteux (1,93%) le 22 avril, Mme Buffet a été réélue dans sa circonscription de Seine-Saint-Denis, comme 14 autres députés communistes.
Le numéro un du PCF plaide pour un « débat d’idée » qu’il faudra mener « dans la durée » pour préparer une « contre offensive idéologique » et parvenir à un « projet alternatif ».
La secrétaire nationale reconnaît l’échec de sa stratégie de rassemblement avec les antilibéraux – « il faut revoir notre copie puisque cela a échoué » – mais elle reporte à plus tard les décisions sur les alliances ou sur l’organisation du parti: « on ne peut pas parler d’outil avant de fixer l’objectif », dit-elle.
Ce sont toutefois ces sujets qui divisent le PCF où certains courants proposent la création d’un nouveau parti, d’autres le retour à l’identité communiste, et d’autres encore des stratégies d’alliances.
Pour organiser la réflexion interne, Mme Buffet veut dépasser les tendances et propose la mise en place d’une « Commission d’animation du débat » constitué notamment de cadres du parti.
Quant à la question d’un changement de direction, elle est reportée au 34e Congrès ordinaire, dont elle propose la tenue fin 2008. D’ici là, Mme Buffet entend rester à la tête du PCF.
Par ailleurs, la situation financière du parti qualifiée de « tendue » par son trésorier doit faire l’objet d’un examen de la direction lundi.
Dans l’immédiat, la secrétaire nationale entend mener le combat pour un « groupe à l’Assemblée nationale » de députés communistes ouvert « à d’autres députés qui le souhaiteraient à gauche ». Elle demande donc l’abaissement du seuil réglementaire pour former un groupe (actuellement de 20).
Les propositions de la direction sont « en decà de la situation », a affirmé à l’AFP, Pierre Zarka, l’un des chefs de file des « Refondateurs » (minoritaires).
« Le rapport de Mme Buffet est lénifiant, comporte une bonne dose de généralités », selon lui. « Le débat sans tabou on en parle depuis 1984, avec Pierre Juquin, quant au changement nécessaire on l’évoque depuis le 22ème Congrès du parti en 1974″, ironise-t-il.
Selon lui, « on ne peut pas séparer le débat d’idée » que propose la direction « du débat sur l’orientation et sur les stratégies de rassemblement ».
La direction veut préparer ce Congrès extraordinaire « sans tendance, sans texte et sans ténors », c’est pourquoi « ni l’exécutif actuel, ni une Commission comme nous en faisons à chaque Congrès ne seront en état d’animer ce travail », estime-t-il.
Créé par sr07 le 22 juin 2007 | Dans : Bilan de la campagne présidentielle
PARIS (AP) – « Nous n’étions pas prêts ». Après la prise de distance de Ségolène Royal avec le projet socialiste, son ancien porte-parole Arnaud Montebourg critique vendredi « l’incapacité » du PS « à travailler collectivement » pour expliquer l’échec socialiste à la présidentielle.
« Je peux dire que nous n’étions pas prêts », affirme le député de Saône-et-Loire dans un entretien au « Parisien/Aujourd’hui en France ». « Les sempiternels rituels des congrès, motions de synthèse, déchirures sur le référendum, luttes fratricides entre les écuries ont constitué les conditions d’une incapacité à travailler collectivement, qui nous aura été fatale », analyse le candidat à la présidence du groupe PS à l’Assemblée.
« Il nous faut maintenant en tirer la leçon », souhaite Arnaud Montebourg, à la veille du conseil national du PS. AP
Créé par sr07 le 07 juin 2007 | Dans : Articles de fond, Bilan de la campagne présidentielle
Nicolas Sarkozy a été choisi par 18 983 138 électeurs (53,06 % des suffrages exprimés, 42,68 % des électeurs inscrits) au second tour de l’élection présidentielle, le 6 mai, avec 2 192 698 voix d’avance sur sa rivale socialiste (soit une avance de 6,12 % des suffrages exprimés et de 4,93 % des inscrits). Cette victoire nette a entraîné une dynamique politique sensible à la fois dans l’ouverture politique du gouvernement Fillon, la popularité de la nouvelle équipe au pouvoir et des mesures qu’elle avance et, enfin, la forte majorité législative que laissent présager les sondages à l’issue de la consultation des 10 et 17 juin.
Les principaux éléments explicatifs de cette étonnante dynamique sont à chercher dans l’analyse du moment fondateur qu’a été la victoire électorale du 6 mai. Celle-ci a été d’une ampleur peu commune, elle s’est fondée sur une capacité à unifier au fond des urnes toutes les droites, à en dépasser ensuite les limites pour renouer, au-delà des décennies, avec la dimension syncrétique du gaullisme.
Une forte victoire. L’ampleur de la victoire est évidente au regard des affrontements passés entre gauche et droite au second tour de l’élection présidentielle sous la Ve République. Le niveau atteint par Nicolas Sarkozy est le deuxième meilleur niveau atteint par un candidat de droite face à un candidat de gauche : seul Charles de Gaulle, avec 55,20 % des suffrages, avait fait mieux en 1965. Cette large victoire, qui peut donner l’impression que le sarkozysme électoral renoue avec certaines des caractéristiques du gaullisme électoral, a été construite par une étonnante dynamique sensible dès le premier tour de l’élection présidentielle et qui s’est amplifiée au second.
L’unification des droites. Au premier tour, avec 31,18 % des suffrages, le candidat de l’UMP reprend pied au coeur du dispositif électoral des droites, alors que, depuis 1974, le candidat du gaullisme ou de son héritage oscillait entre 15,11 % (Jacques Chaban-Delmas en 1974) et 20,84 % (Jacques Chirac en 1995). Cette émancipation par rapport à une droite néo-gaulliste condamnée à n’attirer jamais plus que le cinquième des électeurs du premier tour a constitué la base de la dynamique sarkozyste. Ce passage d’un cinquième à presque un tiers de l’électorat s’est fait grâce à une captation d’une partie non négligeable des électeurs de l’UDF et à une conquête massive d’électeurs du Front national. Dès le premier tour, Nicolas Sarkozy est au centre d’une coalition des droites allant du centre droit à la droite extrême en passant par la droite néo-gaulliste. Il parachèvera cette coalition au second tour en s’attaquant à ce qui reste du lepénisme électoral et aux nouveaux adeptes du centrisme autonome de François Bayrou. Comment Nicolas Sarkozy est-il passé de 11 448 663 voix au premier tour à 18 983 138 au second, soit une progression de 7 534 475 voix ?
Au second tour, Nicolas Sarkozy continue son recyclage des électeurs lepénistes en attirant une forte majorité – environ 75 % – des électeurs restés fidèles lors du premier tour au président du FN : les trois départements où sa dynamique est la plus forte sont le Bas-Rhin, le Haut-Rhin et le Vaucluse, trois bastions du lepénisme. Il ajoute à cela la reconquête d’électeurs villieristes (la Vendée est un des cinq départements où la hausse de Nicolas Sarkozy est la plus forte) et de vieilles terres de l’UDF (comme l’Alsace, les deux Savoies et la Haute-Loire).
Au fond, la dynamique électorale personnelle de Nicolas Sarkozy s’enracine dans la capacité après laquelle couraient tous les candidats de droite depuis un quart de siècle : celle d’être le « patron » électoral de toutes les droites prises dans leur ensemble.
L’ouverture électorale au-delà des droites. Mais cela ne suffisait pas. Aucune victoire de Nicolas Sarkozy n’était possible sur le seul socle des droites traditionnelles, qu’elles relèvent de la tradition légitimiste-organiciste du type villieriste et lepéniste ou de la tradition bonapartiste mâtinée de libéralisme du type de l’UMP sarkozyste. En effet, cet ensemble de droites traditionnelles ne rassemblait que 43,85 % des suffrages au premier tour : il manquait 6,16 % pour dépasser la barre des 50 % et 9,21 % pour atteindre le niveau de 53,06 %.
L’apport décisif est venu essentiellement de l’électorat du centre autonome de François Bayrou. La carte de la dynamique électorale de Nicolas Sarkozy par rapport aux droites de premier tour (Le Pen, de Villiers, Sarkozy) est tout à fait éclairante. Les terres de la dynamique décisive pour la victoire sont les terres du « bayrouisme électoral » triomphant (Alsace, Yvelines, grand Ouest, le Pays basque et le Béarn, le sud du Massif central et Rhône-Alpes). Le tropisme électoral de ces terres est allé de manière préférentielle vers Nicolas Sarkozy, lui faisant franchir la barrière électorale décisive pour la victoire et ratifiant
ainsi presque trente ans de compagnonnage électoral avec le RPR puis l’UMP.
Le département où Nicolas Sarkozy progresse le plus par rapport à la droite du premier tour est la terre d’élection de François Bayrou : les Pyrénées-Atlantiques (+ 15,17 % pour une progression nationale de + 9,34 %). Nicolas Sarkozy réussit donc à entamer fortement le socle électoral naissant d’un centrisme aux velléités d’autonomie mais qui n’a pas totalement oublié son histoire d’apparentement avec la droite depuis le ralliement de Jean Lecanuet à celle-ci en 1974.
A ce dépassement électoral des limites de la droite pour y agréger nombre d’électeurs centristes, Nicolas Sarkozy a ajouté, de manière plus marginale mais significative, des électeurs de gauche dissidents.
L’enquête post-électorale réalisée par l’IFOP du 9 au 23 mai pour le compte du Cevipof et du ministère de l’intérieur montre que sur l’ensemble des électeurs de Nicolas Sarkozy au second tour, plus de 8 % ont une proximité partisane avec des partis de gauche. Chez plusieurs sympathisants de petites formations de la gauche, l’écho du « gaucho-sarkozysme » est loin d’être négligeable : 33 % des sympathisants de Lutte ouvrière, 51 % de ceux du Mouvement républicain et citoyen, 16 % de ceux des Radicaux de gauche et 20 % de ceux des Verts ont choisi Nicolas Sarkozy. Ce syncrétisme électoral rappelle, à certains égards, les structures électorales du gaullisme et montre comment le sarkozysme est en rupture avec le chiraquisme.
Une rémanence électorale du gaullisme ? Du 7 mai 1995 au 6 mai 2007, le candidat de droite a gagné 0,42 % de suffrages exprimés mais 3,25 % d’électeurs inscrits. L’évolution de la performance de Nicolas Sarkozy par rapport à celle de Jacques Chirac est très contrastée territorialement. Sur toute la façade atlantique et dans les terres du « chiraquisme personnalisé » (Limousin et sa périphérie, Paris et sa région), Nicolas Sarkozy perd ou stagne par rapport à Jacques Chirac.
Ce n’est qu’à l’est d’une ligne Cherbourg – Clermont-Ferrand que la dynamique sarkozyste est forte et même parfois très forte. Ces terres sont certes celles d’un lepénisme électoral que Jacques Chirac n’avait jamais réussi à reconquérir mais, sur la longue période, elles sont aussi celles du gaullisme électoral de 1958 qui s’enracinait dans la tradition d’un nationalisme républicain dont Maurice Barrès disait que les soutiens français réservaient « pour le principe républicain ces puissances de sentiment que d’autres nations accordent au principe d’hérédité ».
On peut ajouter à cela le fait que Nicolas Sarkozy renoue avec un interclassisme que la droite ne connaissait plus depuis plus de quarante ans : il pénètre aussi bien les milieux d’ »en haut » (54 % chez les cadres supérieurs et professions intellectuelles) que les milieux d’ »en bas » (55 % chez les employés, 52 % chez les ouvriers).
Ce sont ces bases électorales larges et profondes qui constituent le fondement du sarkozysme électoral et éclairent sa capacité dynamique dans la période préparatoire des élections législatives. Cette nouvelle force électorale solidement installée au coeur des diverses traditions de la droite peut prétendre à une position hégémonique servie par le jeu des institutions de la Ve République et l’état de grâce qui suit les victoires amples et claires.
Pascal Perrineau dans le journal Le Monde