Débats autour de la refondation de la gauche
Articles archivés
Articles archivés
Créé par sr07 le 04 fév 2011 | Dans : Débats autour de la refondation de la gauche, Gauche anti-libérale
Le 3 février 2011.
Plus d’une centaine de délégués ont participé au 1er congrès du M’PEP qui s’est tenu à Saint-Denis (93) du 28 au 30 janvier 2011. Ils ont adopté la résolution suivante :
Dans le cas où le Front de gauche ne s’ouvrirait pas à d’autres forces politiques de la gauche radicale, qu’il ne clarifierait pas sa position sur la crise de l’Union européenne, et n’engagerait pas un large débat sur la nécessaire sortie de l’euro, laissant ainsi le chemin libre au Front national et à des gaullistes de droite, le M’PEP n’écartera pas l’hypothèse de présenter ses propres candidates et candidats aux élections présidentielle et législative de 2012. Il prendra la décision lors d’un congrès extraordinaire début 2012.
La lutte pour la sortie de l’euro est la suite logique du « non » de gauche au référendum sur le traité de Maastricht en 1992 qui avait notamment pour but d’adopter le principe de la monnaie unique. Elle est également dans la continuité du « non » de gauche au référendum sur le traité constitutionnel européen en 2005 qui a donné le traité de Lisbonne. Toutes les raisons qui avaient justifié le « non » de gauche à l’euro en 1992 se confirment aujourd’hui : remise en cause de la souveraineté populaire et nationale, l’euro n’avait pas qu’une vocation monétaire mais il était aussi un prétexte pour forcer la main aux États et les contraindre à s’engager dans une voie fédéraliste ; nivellement par le bas des salaires, de l’emploi et de la protection sociale ; accélération de la circulation des capitaux, alimentant le développement de la bulle financière au détriment de l’économie réelle ; complication dans la mise en œuvre de politiques de gauche ; retrait de la politique et des institutions monétaires du champ de la sphère politique et leur remise entre les mains des marchés financiers au motif de leur « indépendance »…
Dix ans après la mise en place de l’euro, son bilan est accablant. Les plans d’austérité qui frappent la quasi-totalité des pays membres de l’Union européenne, particulièrement dans la zone euro, sont présentés pour « sauver » la monnaie unique alors que cette dernière devait être un « bouclier » contre la spéculation. Jamais le niveau de vie des populations n’avait été si brutalement attaqué.
Face à cette situation lourde de menaces sur les plans social, économique, environnemental, démocratique, la gauche de gauche reste ambigüe vis-à-vis de l’Union européenne. Elle ne propose que de « changer les statuts de la Banque centrale européenne » pour, notamment, lui permettre d’acheter des titres des États sur le marché primaire obligataire. Cette perspective n’est pas réaliste ni crédible, en tout cas dans un délai bref. Car pour changer les traités européens il est nécessaire d’obtenir l’accord unanime des vingt-sept pays membres de l’Union européenne. Comment imaginer un seul instant que ces pays, dirigés pour la plupart par la droite ou la « gauche » social-libérale, se transmutent brutalement pour mener une politique monétaire de gauche à l’échelle européenne alors qu’ils mènent une politique très à droite dans leurs pays respectifs ? Il est particulièrement démobilisateur de faire croire que la seule issue à la crise de l’Union européenne serait une modification des traités, en refusant par principe et sans débat toute initiative nationale unilatérale comme, par exemple, la désobéissance européenne.
Le M’PEP ne laissera pas la bataille pour la sortie de l’euro dans les seules mains de l’extrême droite et des gaullistes de droite. Le Front de gauche doit combattre clairement et frontalement l’Union européenne qui fait partie des piliers de l’ordre néolibéral mondial, au même titre que l’OTAN, la Banque mondiale, le Fonds monétaire international, l’Organisation mondiale du commerce et l’OCDE. La sortie de l’euro est une revendication de gauche, elle permet de sortir de l’ordre monétaire néolibéral et de restaurer la souveraineté monétaire. Il existe en effet des politiques monétaires de gauche et des politiques monétaires de droite. En cas de victoire électorale de la gauche – quel que soit le pays -, il n’y a aucune raison de laisser la politique monétaire aux mains de la droite et des marchés financiers en épargnant la Banque centrale européenne et son « indépendance ». Il faudra au contraire s’émanciper de la Banque centrale européenne et renationaliser la politique monétaire autour de la Banque de France.
Mais il y a plus, car si la sortie de l’euro est un acte politique fondateur nécessaire, ce n’est pas suffisant. Une véritable politique de gauche, s’engageant dans la perspective d’un socialisme du XXIe siècle, doit également mener la lutte sur trois autres fronts principaux :
1.- La gravité de la crise a rendu obsolète la simple revendication de la « régulation » des marchés financiers ou de taxes sur les transactions financières. Il faut, aujourd’hui, s’attaquer réellement à la domination des marchés financiers et organiser leur démantèlement, arrêter le financement des États par les marchés financiers en supprimant le marché obligataire, organiser le dépérissement de la Bourse, etc. Le M’PEP dispose de propositions solides qu’il met à la disposition du débat public.
2.- Aucune politique salariale ambitieuse, ni le redressement de la protection sociale, ne seront possibles dans un univers qui restera dominé par la guerre commerciale et la concurrence entre les travailleurs qu’est le libre-échange. Des mesures protectionnistes aux frontières de l’Union européenne, telles qu’elles sont parfois évoquées, seraient inefficaces puisque les deux tiers du commerce de l’Union européenne sont intra-européens, l’ « élargissement » ayant précisément été décidé pour offrir des bases de délocalisations à des pays comme la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni… Il faut des mesures protectionnistes unilatérales, dans le cadre universaliste de la Charte de La Havane de 1948. La gauche doit le dire clairement et se libérer du tabou du protectionnisme.
3.- La suppression du chômage et de la précarité, et non leur simple diminution, doivent devenir des perspectives crédibles. C’est en effet pour rediscipliner le salariat des pays occidentaux, après les grandes luttes syndicales des années 60 et 70, que les classes dirigeantes ont organisé consciemment le chômage et la précarité de masse. Le M’PEP met en débat le droit opposable à l’emploi. Ce n’est pas le travail qui manque, c’est l’emploi. Il existe en effet suffisamment de besoins individuels et collectifs non satisfaits pour y répondre par la création d’emplois, en particulier dans le secteur non-marchand : éducation, santé, culture, transports, logements, environnement, agriculture, sport, loisirs… Grâce à la mise en place de tuteurs en entreprise, ces emplois seront notamment un moyen efficace d’insérer socialement et professionnellement les centaines de milliers de jeunes sortis du système éducatif sans diplôme ni qualification et qui végètent sans aucun espoir. Dans le secteur marchand, il faudra interdire les délocalisations et généraliser la relocalisation industrielle et agricole de la France, tout en organisant la mutation écologique du mode de production de ces secteurs. Le financement de ces emplois reposera sur un partage plus juste des richesses : ce sont dans un premier temps 10% du PIB qui devront être mobilisés (170 milliards d’euros chaque année) pour financer au moins 4 millions de salaires.
Malgré toutes ses réticences vis-à-vis des institutions de la Ve République et particulièrement de l’élection du Président de la République au suffrage universel direct, le M’PEP n’écartera donc pas l’hypothèse de présenter ses propres candidates et candidats aux élections présidentielle et législative de 2012 si le Front de gauche ne s’ouvre pas à d’autres forces de la gauche radicale et ne clarifie pas sa position sur la crise de l’Union européenne et la nécessaire sortie de l’euro. Le M’PEP prendra la décision lors d’un congrès extraordinaire au premier trimestre 2012. Il conduira une réflexion approfondie sur une nouvelle République.
Le M’PEP rappelle qu’il est favorable à la construction d’une grande force politique de gauche, rassemblant toutes les sensibilités de la gauche de gauche. Il se veut un partenaire du Front de gauche dans la mesure où ce dernier préfigurera cette grande force politique, ouverte, pluraliste, démocratique, efficace, dynamique.
Résolution adoptée par le Congrès du M’PEP le 29 janvier 2011.
Créé par sr07 le 13 sept 2010 | Dans : Débats autour de la refondation de la gauche, Front de gauche, Non classé
Pour réveiller la gauche et apporter des réponses à la hauteur de la crise et des aspirations populaires !
Par le Mouvement politique d’éducation populaire (M’PEP).
Le 13 septembre 2010.
La gauche a besoin du M’PEP…
Dès sa création en mai 2008, le M’PEP s’est fixé pour objectif de contribuer à la création d’une grande force politique de gauche. C’est-à-dire une force politique qui porte un véritable programme de gauche et qui devienne majoritaire en France. Une force politique qui passe devant le Parti socialiste dont la politique n’est plus à gauche depuis le tournant de la rigueur en 1983.
Le M’PEP ne prétend donc pas rassembler la gauche de gauche autour de lui, ni être un « parti creuset », mais entend apporter sa contribution aux débats… voire les provoquer.
En l’état actuel des choses, aucune organisation politique ne peut se prévaloir de rassembler autour d’elle. Et d’ailleurs serait-ce souhaitable ? En outre, une grande force politique de gauche ne peut s’envisager que par la mise en débats de ce qui rassemble mais aussi de ce qui divise la gauche. En d’autres termes, la création d’une grande force politique de gauche ne peut se fonder sur la recherche d’un consensus à minima, mais seulement sur l’acceptation des divergences idéologiques qui la traverse.
C’est pourquoi le M’PEP agit de manière simultanée sur plusieurs points :
Prendre le recul nécessaire sur l’histoire de la gauche et du mouvement social dont nous faisons partie, pour en faire une autocritique (interroger les expériences de participation au pouvoir, nos façons de militer, de débattre, etc.).
Travailler à la reconstruction de repères idéologiques sans lesquels toute action politique est vouée à l’impuissance.
Soutenir et participer à toute action que nous estimons allant dans le sens de la construction d’une grande force politique de gauche (c’est pourquoi le M’PEP a soutenu et a participé aux élections européennes et régionales aux côtés du Front de Gauche).
Interpeler sans faux fuyants les partis politiques de gauche pour les mettre face à leurs contradictions notamment sur des questions que nous estimons centrales telles que l’Union européenne, le libre-échange et l’emploi.
Travailler de manière rigoureuse à l’élaboration de propositions concrètes pour participer à l’élaboration d’un véritable programme de gauche, prenant en compte les aspirations populaires et qui ouvre la voix à un socialisme du XXIe siècle.
Telle est l’originalité du Mouvement politique d’éducation populaire dont l’approche est aujourd’hui indispensable à la construction d’une grande force politique de gauche majoritaire.
Face à la crise du capitalisme et aux conséquences sociales et écologiques qui l’accompagnent, à l’absence d’une alternative forte à gauche, il y a urgence à renforcer le M’PEP !
Les enjeux sont immenses. Nous devons amplifier l’apport du M’PEP dans le débat idéologique et politique. Seul le M’PEP propose de réidentifier la gauche sur la base d’une analyse et de propositions cohérentes et systémiques. Elles concernent l’Union européenne et la nécessité de sortir de l’euro et de désobéir à l’Union européenne, d’un protectionnisme universaliste basé sur la Charte de La Havane de 1948, du droit opposable à l’emploi, etc.
Le M’PEP a besoin de toi !
Les nombreux encouragements dont vous nous avez fait part suite à nos interventions dans les débats publics auxquels nous avons participé ou que nous avons organisés, les retours très positifs que nous recevons suite à l’envoi de nos textes via Internet en témoignent.
il est indispensable pour le M’PEP d’avoir davantage d’adhérents afin de peser encore plus dans les débats et trouver les ressources nécessaires à la démultiplication de son action.
C’est pourquoi nous vous invitons à passer du stade des encouragements à celui de l’engagement et de l’action. Nous vous invitons à nous rejoindre afin de contribuer à faire du M’PEP une force politique incontournable face aux enjeux sociaux, écologiques et politiques de demain !
Pour cela, vous pouvez remplir le bulletin d’adhésion en ligne à l’adresse :
http://www.m-pep.org/IMG/pdf/BulletinAdhesion2010.pdf
Rappel : contrairement aux partis traditionnels, le M’PEP accepte la double appartenance. C’est ainsi que certains adhérents de notre Mouvement sont, entre autre, adhérents au MRC, au NPA, au PCF, au PG, à des associations comme Attac ou à des syndicats comme la CGT ou Solidaires, etc. Ils partageant nos idées et nos perspectives.
Créé par sr07 le 14 mai 2010 | Dans : Débats autour de la refondation de la gauche
Oui, un espoir est né depuis la belle victoire de la gauche et des écologistes aux élections régionales : celui de mettre fin à la politique actuelle de la droite, dont les dégâts deviennent insupportables à un nombre de plus en plus grand de Français.
Malgré une abstention et un doute politique alarmants qui touchent d’abord les milieux populaires et les jeunes, il devient clair que nos concitoyens souhaitent un changement radical, qui doit notamment prendre la forme d’un nouveau modèle de développement. L’urgence sociale et environnementale, la crise, avec ses graves conséquences, rendent indispensables des transformations profondes de la société et des conditions de vie des Français. A deux ans de l’élection présidentielle et des élections législatives qui suivront, le temps presse pour imaginer les contours de ce modèle et organiser un passage à l’acte économique, écologique et social.
Pour être au rendez-vous de cette attente, la gauche et les écologistes doivent non seulement préparer l’alternance, mais aussi proposer une véritable alternative. Pour cela, deux exigences s’imposent à eux : celle du rassemblement de l’ensemble des forces de gauche et écologistes, sans lequel aucune victoire électorale n’est possible, celle de la formulation d’une véritable alternative de pensée et de gouvernement.
L’idée du rassemblement a fait du chemin, comme celle d’accords législatifs ou d’une plate-forme commune avant la prochaine élection présidentielle. L’unité est largement défendue, mais il faut maintenant passer aux actes, sous peine de réduire la politique à de l’incantation.
C’est pourquoi nous estimons essentiel de définir, ensemble, les moyens d’aboutir au nécessaire rassemblement pour l’alternative. Ensemble, c’est-à-dire, au-delà des partis, avec celles et ceux qui, engagés dans les syndicats, les associations, la vie citoyenne, constituent les forces vives de la gauche et de l’écologie.
Nous refusons d’être prisonniers des institutions actuelles de la Ve République, qui tendent à réduire la démocratie à des choix de personnes. Tout montre les faiblesses et les dangers de cette hyperprésidentialisation, tant pour le pays que pour la gauche. C’est par un projet et des propositions de changements réels que l’on pourra mobiliser largement les électeurs et les citoyens. C’est en donnant au travail des idées la place qui doit être la sienne – première – qu’on pourra ramener vers les urnes tous ceux qui ne croient plus à l’exemplarité et à la sincérité de leurs dirigeants. C’est aussi la seule manière de créer une dynamique entre les élections présidentielle et législatives qui permette de dépasser la seule logique du fait majoritaire présidentiel.
Aussi, nous considérons que toute dynamique unitaire doit partir de l’établissement d’un manifeste, d’orientations partagées, d’une base commune en vue d’une nouvelle majorité législative et gouvernementale. Dans cet esprit, nous, militants, responsables issus de différentes sensibilités de la gauche et de l’écologie, lançons une adresse pour la tenue d’états généraux en vue d’un rassemblement pour l’alternative. Au cours de cette confrontation large et constructive, seront débattues et élaborées les grandes orientations d’une politique de gauche et écologique pour la France, qui devront s’inscrire dans une vision de long terme.
Il ne s’agit en rien de nier les différences, voire les désaccords, mais de clarifier quel peut être le socle commun d’une action transformatrice et de privilégier la coopération à la stricte concurrence entre les diverses cultures. L’éducation, les modes de production et la création d’emplois dans un modèle qui préserve l’avenir des hommes et de la planète, la place du travail, les choix en faveur d’une société fondée sur la solidarité et la confiance sont les principaux thèmes qui sont devant nous.
Pour préparer ces états généraux, il faut un lieu de rencontre. C’est pourquoi nous demandons la constitution immédiate d’un comité de préparation des états généraux, qui en précisera la forme, l’organisation et les finalités et qui pourra également valoriser les initiatives associatives ou locales, dans la perspective d’un manifeste commun pour 2012.
Le temps n’est pas à choisir un ou des candidats à la présidentielle et à se focaliser sur leur mode de désignation. Notre adresse – qui peut être signée sur le site www.gauche2012.org – est un appel à tous ceux qui veulent être acteurs de ce mouvement d’unité, hors duquel il ne peut y avoir ni rénovation ni reconquête. Telle est aujourd’hui l’urgence absolue pour la gauche.
Jean Auroux, ancien ministre ; Jean-Paul Bachy, président de la région Champagne-Ardenne ; Etienne Butzbach, maire de Belfort ; Gérard Charasse, député de l’Allier ; Augustin Dumay, violoniste ; Maxime Dumont, responsable syndical CFDT ; Jacques Duron, responsable syndical UNSA ; Daniel Fontaine, maire d’Aubagne ; Caroline Fourest, essayiste ; Eric Gautier, président du conseil général des Deux-Sèvres ; Daniel Goldberg, député de Seine-Saint-Denis ; Rémi Lefebvre, universitaire ; Jérôme Lambert, député de Charente ; Marie-Noëlle Lienemann, ancienne ministre ; Alain Lipietz, les Verts ; Jean Michel, député du Puy-de-Dôme ; Stéphane Peu, vice-président de la communauté d’agglomération de Plaine Commune ; Paul Quiles, ancien ministre ; Lucile Schmid, Europe Ecologie.
Article paru dans l’édition du Monde du 28.04.10
Créé par sr07 le 19 oct 2009 | Dans : Débats autour de la refondation de la gauche, Parti socialiste
«L’essentiel, ce sont les idées, le retour des valeurs de la gauche et c’est le projet que nous voulons préparer ensemble», a lancé la première secrétaire du PS devant quelque 200 personnes réunies samedi à Paris.
Martine Aubry, a estimé samedi que le coup d’envoi était donné pour « travailler ensemble sur l’essentiel » avec les partenaires de gauche du PS.
« Nous devons travailler ensemble sur l’essentiel, l’essentiel, ce sont les idées, le retour des valeurs de la gauche et c’est le projet que nous voulons préparer ensemble », a-t-elle affirmé, concluant la journée de débat et de réflexion sur l’emploi avec ses partenaires de gauche.
« Après les ateliers de la gauche du PCF auxquels nous avons tous participé, après cette journée que nous avons organisée, après les rencontres que les Verts organisent, je crois qu’on peut dire « c’est parti », a-t-elle lancé devant quelque 200 personnes réunies à La Bellevilloise à Paris (XXème arrondissement).
Une table ronde a réuni Jean-Vincent Placé (Verts), Roger-Gérard Schwartzenberg (PRG), Patrick Quinquenton (MRC), Pierre Laurent (PC) et Alain Vidalies (PS).
La première secrétaire a jugé que l’expression « maison commune » de la gauche « n’aurait de sens qu’avec des fondations solides ».
« Ces fondations solides, ce sont les valeurs de la gauche que parfois nous avons un peu oubliées, ces murs, c’est le nouveau modèle de société qu’il nous faut mettre en place avec un nouveau modèle de développement qui remet l’économie devant la finance et qui porte à la fois un projet social et écologique », a-t-elle ajouté.
Sur la croissance, pierre d’achoppement possible avec les Verts, Martine Aubry a affirmé: « il faut se poser la question de la croissance. Je n’emploie pas le terme de décroissance. Je veux une croissance durable où nous sommes capables de dire: qu’est-ce qu’une société doit produire? Où doit-on mettre nos richesses? ».
A l’issue de la réunion, Martine Aubry, interrogée par la presse sur l’absence du Front de gauche et du NPA, a répondu: « je sais que vous avez l’habitude de regarder les petites choses qui ne vont pas, moi j’ai l’habitude de regarder ce qui va ».
Elle a jugé que « ce qui va », outre les ateliers du PCF, la journée sur l’emploi, et celle à venir des Verts sur le développement durable, c’est « la volonté de porter haut les valeurs de la gauche et d’être capables de construire un autre projet de société tout en étant près des Français aujourd’hui et notamment de tous ceux qui souffrent ».
(Source AFP)
Créé par sr07 le 21 sept 2009 | Dans : Débats autour de la refondation de la gauche
Combien de temps faut-il pour faire accepter une idée neuve par les appareils de gauche ? Cinq ans. En 2004, j’avais, au nom du Parti radical de gauche (PRG), préconisé un nouveau type de primaires présidentielles, à la fois ouvertes aux sympathisants – au-delà des seuls adhérents – et communes aux divers partis de gauche, au lieu des procédures de désignation séparées actuellement en usage.
L’objectif : parvenir dès le premier tour de la présidentielle à une candidature d’union, bénéficiant d’une forte légitimité. A l’époque, la direction du PS, en fait peu désireuse de rompre avec les habitudes, avait exprimé son intérêt pour cette réforme, mais invoqué les difficultés matérielles de sa mise en œuvre. J’avais alors déposé à l’Assemblée nationale, en février 2006, une proposition de loi détaillant les modalités juridiques et techniques de ces primaires.
Si on demeure en l’état, l’élection présidentielle sera très déséquilibrée entre la droite – qui s’est regroupée dans l’UMP et dans un comité de la majorité allant du Nouveau Centre au Mouvement pour la France – et la gauche de gouvernement – qui reste morcelée en cinq partis, susceptibles de présenter chacun son propre candidat. Avec le risque de voir le camp progressiste évincé dès le premier tour, comme le 21 avril 2002.
Même si cela n’arrive pas, une gauche dispersée verra son principal candidat obtenir entre 20 à 25 %, alors que le représentant de l’UMP disposera d’un socle de 35 à 40 %. Or, l’écart du premier tour prédétermine l’issue du second. Une certaine unité de candidature est donc nécessaire. Et celle-ci ne sera rendue possible que par l’organisation de primaires conciliant pluralisme et partenariat. Dans ce cas, plusieurs candidats à la candidature, appartenant au PS mais aussi aux formations proches (PCF, PRG, MRC, Verts), participeraient ensemble à ce processus pour investir un challenger commun à l’Elysée.
La gauche doit renoncer à l’immobilisme et aux routines. Le patriotisme de parti est certainement estimable, sauf s’il tourne à l’esprit de boutique. Le repli sur soi est assurément confortable, sauf s’il pérennise la balkanisation de l’espace progressiste. L’idée de primaires de toute la gauche a mis longtemps à être admise. En août 2008, la fondation Terra Nova l’écartait, avant de changer récemment d’avis.
Désormais, le PS est favorable à des primaires de ce type, comme le sont le PRG et le MRC. Martine Aubry a fait approuver cet objectif par le conseil national du 12 septembre. Pour le PCF et les Verts, en revanche, le premier tour de l’élection présidentielle leur permet, par sa forte médiatisation, de diffuser leur message. L’objection ne vaut guère. Car cet effet d’audience existerait tout autant avec des élections primaires certainement aussi médiatisées qu’un premier tour de présidentielle.
Par ailleurs, le scrutin présidentiel n’obéit pas à la même logique que les élections européennes qui, se déroulant à la proportionnelle et ne portant pas sur un enjeu de gouvernement, tendent souvent à favoriser les petits mouvements. Le PCF et les Verts risquent d’obtenir au premier tour de 2012 des scores limités, comme en 2007 où ni Marie-George Buffet ni Dominique Voynet n’avaient atteint les 2 %.
Que gagneraient-ils à recommencer une expérience qui, au lieu de les renforcer, sous-évaluerait probablement leur poids réel ? Il faut lever ces réserves en tenant une rencontre au sommet des partis de gauche spécialement consacrée à ce projet de primaires communes, qui créerait un nouvel élan civique et redynamiserait la démocratie.
Par ROGER-GÉRARD SCHWARTZENBERG ancien ministre, président d’honneur du Parti radical de gauche (PRG), Libération du 18 septembre 2009