Front de gauche
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Créé par sr07 le 22 oct 2009 | Dans : Front de gauche, Santé-social-logement
Une atteinte aux droits fondamentaux des personnes âgées est dans les tuyaux du gouvernement. Un projet de décret du ministère du Travail modifie les dotations accordées aux établissements publics et associatifs et prévoit de leur laisser une plus grande liberté pour fixer le tarif hébergement, une des trois composantes du prix de journée, avec les soins et la dépendance. Allons-nous vers un système à deux vitesses ? Cette révision tarifaire est imposée par la loi de financement de la Sécurité Sociale de 2009. Il s’agit en pratique de laisser la maison de retraite fixer elle-même son prix de journée pour les personnes qui ne bénéficient pas de l’aide sociale. Le vieillissement de la population est tout à la fois une chance et un défi majeur pour notre société, qui appelle une vision politique et sociétale ambitieuse et volontaire. La politique menée par l’Etat envers nos aînés les plus vulnérables présente malheureusement des contradictions avec les dernières lois censées favoriser l’accompagnement de la perte d’autonomie et avec les plans nationaux en cours (plan solidarité grand âge, plan alzheimer, soins palliatifs…) Cette politique risque de conduire à une baisse sensible de la qualité des prestations et à un rationnement des soins envers les personnes âgées. République et Socialisme condamne les mesures qui tendent à la maîtrise purement comptable des enveloppes budgétaires des structures. République et Socialisme fait le constat suivant pour le maintien à domicile : Le soutien à domicile des personnes âgées recouvre un champ de prestations très vaste, tel que l’accompagnement dans les gestes de la vie courante ou dans les activités domestiques, le transport accompagné ou encore le portage de repas, les activités sociales, les soins… Pourtant, les pouvoirs publics ne proposent pas de solutions structurantes face aux difficultés financières que rencontrent actuellement les services d’aide, de soins ou d’accompagnement à domicile et les personnes âgées accompagnées. Les services d’aide et d’accompagnement à domicile ayant fait le choix de la qualité des prestations et de la qualification de leur personnel se voient aujourd’hui pénalisés par une tarification ne prenant pas en compte ces coûts. L’allocation personnalisée d’autonomie (APA) se révèle bien souvent insuffisante pour financer le maintien à domicile des personnes âgées les plus fragilisées : « l’importance du reste à charge pour les personnes les plus démunies et les plus dépendantes limite fortement les possibilités de maintien à domicile. » – rapport public annuel de la cour des comptes du 4 février 2009. Quant aux avantages fiscaux, ils restent hors de portée de cette même population, le crédit d’impôt destiné aux personnes ne payant pas l’impôt sur le revenu excluant les personnes âgées. République et Socialisme constate également dans les établissements : L’abandon progressif de la qualité au profit de choix exclusivement budgétaires dans la contractualisation entre l’Etat et les établissements Jusqu’à présent, la loi instituant les conventions tripartites (Etat – département – établissement) et le cahier des charges de ces mêmes conventions (avril 1999) prévoyaient que les moyens des établissements devaient être corrélés d’une part au besoin d’aide des résidents, et d’autre part à des objectifs de renforcement de la qualité. En instituant une méthode de calcul de l’allocation de moyens des établissements totalement déconnectée de la qualité, et basée uniquement sur des indicateurs de pathologie et de perte d’autonomie, l’Etat donne un coup d’arrêt à la dynamique de qualité contractualisée développée dans les établissements depuis 10 ans. Les négociations budgétaires et tarifaires prennent désormais le pas sur la qualité basée sur les projets de vie des personnes accompagnées. Une baisse de moyens inexplicable pour certains établissements Cette nouvelle méthode de calcul des dotations aux établissements arrêtée par l’Etat est plafonnée à des niveaux très inférieurs aux objectifs fixés par ailleurs dans les plans gouvernementaux tels que le plan solidarité grand âge ou le plan alzheimer 2008-2012… « expérimenter la présence d’infirmières de nuit formées aux soins palliatifs » dans le plan de développement des soins palliatifs 2008-2012. Alors que ces plans prévoient de renforcer les effectifs en personnel qualifié pour améliorer l’accompagnement de nos aînés, l’Etat a plafonné les dotations relatives aux soins au niveau des dotations moyennes actuelles des établissements. Ce sont ainsi plusieurs centaines d’établissements qui sont considérés comme « sur-dotés » ; ces établissements vont-ils être contraints de licencier une partie de leur personnel soignant ? En outre, les plafonds fixés par l’Etat correspondent à un ratio global d’encadrement d’à peine plus de 1 salarié pour 2 résidents. Or cet objectif est insuffisant au regard des besoins et des ratios actuellement observés sur le terrain. (le plan Alzheimer prévoit 1 salarié pour 1 résident) Ce sont les mêmes qui promettent dans des plans ambitieux et qui font des « coupes sombres » dans la réalité budgétaire ! ! ! ! allez comprendre…. Les conventions tripartites devaient être un moyen d’allouer équitablement des moyens aux établissements, or le nivellement se fait par le bas. Les démarches qualité et de prévention mises a mal Outre la suppression de toute référence qualité dans ses calculs, le nouveau système de convergence tarifaire risque de conduire à un abandon forcé des démarches de prévention dans les établissements. Les récents évènements de la maison de retraite de Bayonne atteste que le gouvernement devrait être encore plus vigilant. Même si l’Etat enjoint les établissements d’appliquer les recommandations de bonnes pratiques publiées par l’ANESM (agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services médico-sociaux), et notamment celles portant sur l’accompagnement alzheimer, dont la mise en œuvre doit conduire à une amélioration de l’état de santé des résidents. Or, comment mettre en œuvre ces recommandations sans les moyens correspondants ? La certification des établissements médico sociaux feraient ressortir des manques en matière de prise en charge, de sécurité…et engendrerait des fermetures de structures, véritable mouroir… Plutôt fermer les yeux… les projets de l’ANESM sont de la poudre aux yeux… Un coût toujours plus élevé a la charge des résidents et de leurs familles La réduction des dotations soins organisée et la libéralisation (du tarif hébergement) risquent fort de se répercuter sur le coût de l’hébergement payé par les résidents, lequel devient alors la seule variable d’ajustement pour pallier les carences du dispositif. Ce que République et Socialisme exige pour le maintien à domicile : ¨ Un droit opposable du vivre décemment à domicile pour les personnes ¨ Un vrai financement de l’aide à domicile comprenant la qualité des prestations et la professionnalisation des personnels ¨ Des tarifs décents pour les services de soins infirmiers à domicile (ssiad), pour notamment permettre d’assurer une continuité de service à l’égard des personnes les plus fragilisées. Ce que République et Socialisme exige pour l’amélioration de la prise en charge dans les établissements : ¨ Allégement de la part de financement pour les résidents et les familles ; aujourd’hui le coût d’un établissement, supporté par le résident et sa famille, est en moyenne de 1800 euros par mois. il dépasse ainsi très souvent les possibilités financières des personnes puisque le montant moyen des retraites est de l’ordre de 1000 euros par mois. ¨ Création de 500.000 emplois prévus au service des personnes âgées ; l’aide aux personnes âgées est un formidable vivier d’emplois pour l’avenir ; il s’agit en outre d’emplois non délocalisables et équitablement répartis sur l’ensemble du territoire. L’aide à l’autonomie doit être considérée non plus seulement comme une charge et une source de dépenses publiques incontrôlables, mais davantage comme un engagement éthique et un investissement économique générant un formidable retour sur investissement pour l’ensemble de l’économie du pays, vecteur de l’aménagement du territoire et de solidarité intergénérationnelle. ¨ Modernisation des établissements et professionnalisation les équipes ; il faut que les établissements restent des lieux de vie, de prévention et de soins. ¨ Application de la réglementation et les recommandations de l’Etat ; nous demandons l’application du plan solidarité Grand Age et du Plan Alzheimer, avec les moyens nécessaires correspondants ; la possibilité de mettre en œuvre toutes les recommandations de bonne pratique initiées ou publiées par les professionnels et les pouvoirs publics ; ¨ Ajustement des politiques aux discours prononcés ; le gouvernement doit donner aux établissements et services les moyens de leurs ambitions. République et Socialisme exige la reconnaissance de la gérontologie comme une spécialité pour tout le personnel soignant (IDE, AS, animateur, AMP…) pas uniquement pour les médecins et que les démarches qualité initiées par les établissements soient reconnues et encouragées par les pouvoirs publics. République et Socialisme demande au gouvernement d’engager un grenelle de la solidarité envers nos anciens.
Bruno VALENTIN Secrétaire National à la Santé République et Socialisme
Créé par sr07 le 28 sept 2009 | Dans : Front de gauche, Gauche anti-libérale
POLITIQUE – Rassembler la gauche n’est pas mince affaire, le Parti de gauche et le Parti communiste en font la délicate expérience…
«Poursuivre et élargir le Front de gauche», tel était le vœu formulé début juin par Marie-George Buffet, après le bon score obtenu aux élections européennes par l’alliance du PCF, du Parti de gauche et de la Gauche unitaire… Elargir, d’accord, mais à qui? Un véritable numéro d’équilibriste, tant le grand écart entre le NPA d’Oliver Besancenot d’un côté, le PS de l’autre, semble périlleux. Ce vendredi soir, la secrétaire nationale du Parti communiste retrouve ses camarades Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche, PG) et Christian Picquet (Gauche unitaire) pour un forum-débat. En coulisses, les tractations ont déjà commencé pour les régionales de 2010.
Entre le Parti de gauche et le NPA, l’affaire semble rouler. Jean-Luc Mélenchon et Olivier Besancenot se sont rencontrés mardi et ont assuré que, quelles que soient leurs «divergences», leurs formations respectives «souhaitent œuvrer à la préparation d’une contre-offensive du monde du travail pour faire valoir ses exigences».
Mélenchon le cul entre deux chaises
«Nous préparons ensemble la rentrée sociale, mais aussi les régionales de 2010», a confirmé à 20minutes.fr Pierre-François Grond, membre du comité éxécutif du NPA. Les anticapitalistes sont prêts à présenter des listes «autonomes et indépendantes» aux régionales avec le PG, mais aussi avec Lutte ouvrière et les Alternatifs. Mais ils n’en démordent pas: «avec le PS, c’est impossible». Voilà qui douche les espoirs de Benoît Hamon, qui appelait à l’unité quelques jours plus tôt dans «Libération», estimant qu’il était temps de poser «la question de listes communes».
Voilà qui met aussi Jean-Luc Mélenchon dans une position délicate par rapport à ses alliés du PCF, qui ont une longue tradition d’alliance avec le PS, notamment pour les régionales. «La balle est dans le camp du PCF», lâche Pierre-François Grond. Le NPA ne ferme pas la porte aux communistes, à condition qu’ils acceptent de ne discuter avec le PS qu’au cas par cas, au second tour des régionales, mais pas avant.
«Le PCF n’a pas dit non, il se prononcera en octobre», assure à 20minutes.fr Eric Coquerel, secrétaire national du PG, chargé des relations extérieures et unitaires. Un proche de Marie-George Buffet confie pourtant au «Monde», ce vendredi, ne pas comprendre «la précipitation de Mélenchon» à discuter avec le NPA dès maintenant, perçue comme «une marque de manque de confiance».
«Un Front de gauche durable»
«Le PG, comme le PCF, veulent construire un Front de gauche durable, avec pour ambition d’être majoritaire à gauche dans les années à venir», annonce Eric Coquerel. Pourtant, Pierre-François Grond (NPA) l’affirme: «il n’est pas question que le NPA entre dans le Front de gauche».
Le Front de gauche n’est donc pas mort, et une nouvelle alliance se profile. François Delapierre, délégué général du PG, veut rassurer son monde: «Personne ne pense que le PS va rejoindre le Front de gauche». Olivier Besancenot et Marie-George Buffet auront l’occasion de discuter alliances dès lundi, au cours d’une réunion entre leurs partis respectifs.
Julien Ménielle dans 20 minutes
Créé par sr07 le 28 sept 2009 | Dans : Front de gauche
La guerre des faux-semblants continue entre le PCF et le NPA. Lundi 28 septembre, le parti d’Olivier Besancenot convie le PCF, le Parti de gauche, la Fédération, les Alternatifs, mais aussi Lutte ouvrière et… le Parti communiste des ouvriers de France (ex-maoïstes) à préparer les élections régionales. Pour le PCF, pas question de lui laisser le flambeau de l’unité : vendredi, les amis de Marie-George Buffet ont rendu public une déclaration commune avec le Parti de gauche et la Gauche unitaire, annonçant que leur alliance pour mars 2010 est d’ores et déjà scellée.
Le texte était dans les tuyaux depuis la Fête de L’Humanité mais Jean-Luc Mélenchon, soucieux de ne pas s’engager trop vite alors que Mme Buffet entretenait le flou sur sa stratégie en recevant Martine Aubry en majesté, avait refusé de le signer. Ses exigences ont, depuis, été satisfaites. La déclaration commune annonce ainsi la création d’un « comité de liaison permanent » du Front de gauche – alliance électorale issue des européennes – chargé d’élaborer au plus vite « une plate-forme partagée » et d’« enraciner le Front de gauche dans la durée ».
« Rassemblement »
Pour Mme Buffet, il s’agit de montrer, alors que la direction du NPA continue à faire la fine bouche, que la priorité c’est le « rassemblement » avec ses partenaires des européennes. Pour enfoncer le clou, les signataires annoncent même la tenue de ce « comité de liaison » dès la semaine prochaine.
L’accord avec le NPA semble, lui, plus hypothétique. Affichant toujours une « volonté d’unité », sa direction multiplie les signes inverses. Dimanche, elle a durci ses conditions de ralliement – en excluant toute participation à un exécutif régional avec le PS et les Verts. Et lundi, elle envisageait, dans un projet de « communiqué commun » déjà rédigé, de demander qu’un éventuel accord électoral de listes autonomes au premier tour soit appliqué dans les vingt-deux régions de l’Hexagone. Une manière de poser une condition difficilement acceptable par le PCF qui, s’il dit vouloir dans une majorité de régions présenter le Front de gauche, a prévu dans quelques cas, comme en Bretagne, Pays de la Loire ou les Ardennes, de s’allier dès le premier tour avec le PS. « Ce n’est pas très bien parti », commente Pierre Laurent, numéro deux du PCF.
Ces négociations en trompe- l’oeil se déroulent alors qu’au sein du PCF une autre bataille, plus sourde, se mène sur la désignation des têtes de liste. Ainsi en Ile-de-France, la candidature de Patrick Braouezec rencontre de fortes réticences de Mme Buffet. Difficile d’envisager de laisser un opposant de longue date conduire la liste dans « sa » région.
Depuis quelques jours, le nom de Pierre Laurent est avancé comme celui qui « peut rassembler les communistes ». Mais la partie est compliquée : M. Braouezec, député de Seine-Saint-Denis, dispose d’une notoriété certaine parmi les élus. « Beaucoup considèrent que sa candidature est légitime « , assure Daniel Brunel, vice-président du conseil régional. Mais « attention de ne pas nous faire le coup de la présidentielle où le PCF a décidé seul, sans tenir compte de ses partenaires ». Décidément, l’unité est un combat.
Article paru dans l’édition du Monde du 27.09.09.
Créé par sr07 le 09 sept 2009 | Dans : Front de gauche
Le fondateur du Parti de gauche réaffirme sa volonté de présenter des listes du Front de gauche, autonomes du PS, au premier tour, et refuse de participer à un «comité permanent» avec les socialistes.
LAURE EQUY dans Libé du8/09/09
A quelques jours de la Fête de l’Humanité, ce week-end à la Courneuve, où le PCF fait traditionnellement sa rentrée, le billet posté par Jean-Luc Mélenchon – doublé d’un communiqué de son Parti de gauche – a bien vocation à mettre les points sur les i avec son partenaire du Front de gauche. Un titre qui ne trompe pas: «Hum! ça cahote»…
L’eurodéputé y appelle la direction du PCF à lever une «ambiguité». Alors que le parti de Marie-George Buffet est favorable à l’installation d’un «comité permanent» du Front de gauche et à «la mise au point d’une plateforme partagée», les communistes entendent aussi tenir des «ateliers avec la participation du PS», résume Mélenchon. A ces tables rondes thématiques (banques, services publics, nouveaux modes de développement, sommet de Copenhague, démocratie des institutions, éducation), prévues dès la fin septembre, le PCF a, en effet, convié «toutes les forces de gauche», PS compris. Lequel «a répondu favorablement à notre invitation», s’est réjoui Buffet, qui a rencontré mercredi dernier Martine Aubry et la croisera de nouveau dimanche prochain, à la Fête de l’Huma.
Des relations PCF-PS cordiales qui font tiquer Mélenchon. «Il y a problème.» Le PG écartant l’idée de participer à une «plateforme» ou à un «comité permanent» avec les socialistes. Un refus que Mélenchon justifie par l’attitude de ces derniers à l’égard du Modem et le pas de deux de François Bayrou, le week-end dernier. «Le PS roule vers le Modem comme la rivière vers la mer», soupçonne-t-il. D’où cet avertissement: au cas où le PCF songerait à proposer à ses ex-camarades de la rue de Solférino de rejoindre le rassemblement: «Pour nous, le PS n’a pas sa place dans le Front de Gauche.»
En demandant des précisions à son allié des européennes, Mélenchon assure ne pas vouloir «mettre au pied du mur» mais entend «pouvoir s’organiser en connaissance de cause». En vue: les élections régionales. Sur son blog, le fondateur du PG, appelant à «assumer la compétition entre deux lignes à gauche», réaffirme sa statégie pour le scrutin de mars 2010: listes de «l’autre gauche» totalement hérmétiques au PS, au premier tour, puis au second, «on se rassemble pour battre la droite», via «des fusions démocratiques».
Une «ambiguité» persistante risquerait, par ailleurs, de faire fuir le NPA, qui soupçonne justement le PCF d’être tenté de revenir dans le giron socialiste pour sauver ses élus régionaux. Le contact avait fragilement repris, fin juin, entre le PG et le NPA, mais les discussions avaient été plus houleuses entre Besancenot et le PCF.
Mélenchon, lui, veut y croire: «Nous sommes certains qu’il existe de nombreux partenaires pour cette ligne. Le NPA, La fédération, combien de groupes localement se disent disponibles. Nous pensons que les communistes le prendront en compte.» Et de se radoucir: «Nous voudrions mener cette nouvelle bataille la main dans la main» avec le PCF.
Si lui reste optimiste sur l’avenir du Front de gauche, le leader du PG, qui avait proposé un «paquet de 3 élections sur 3 ans», ne veut pas d’embrouilles: puisque la direction du PCF n’a pas dit banco, il lui propose donc de soumettre son offre ficelant régionales, présidentielle et législatives, à leurs militants respectifs.
Créé par sr07 le 30 août 2009 | Dans : Front de gauche
Dans l’Huma du 28/08/09 :Gauche . Le président du Parti de gauche propose aux partenaires du Front de gauche de « faire un seul paquet de la question des scrutins régional, présidentiel et législatif »… Entretien.
Que pensez-vous du ralliement de Martine Aubry, la secrétaire nationale du PS, au principe des primaires ?
Jean-Luc Mélenchon. Il y a des débats plus urgents face à la crise. Reste que le PS se doit de préciser s’il entend organiser les primaires entre ses membres – ce qui ne regardera que lui -, ou instaurer ce système électoral entre toute la gauche ? Cette option-là me semble très dangereuse. Outre la complexité à le mettre en oeuvre, le mécanisme des primaires constitue une machine à diviser. Car, habituellement, en présentant des candidats de gauche séparés, le premier tour de la présidentielle sert aux uns et aux autres à formuler des propositions face à la droite. Là, les primaires instaureront une confrontation des candidats de gauche les uns contre les autres. Quel cadeau pour la droite ! De plus, avant le vote pour ces primaires, serait encouragée une surenchère permanente des ego, du type de celle que nous constatons actuellement au Parti socialiste. Enfin, ce système est une machine à niveler vers le plus petit commun dénominateur. Cela déplace le centre de gravité de la gauche complètement vers le centre gauche, voire vers le centre droit, comme ce fut le cas en Italie, avec le résultat désastreux que l’on sait.
Vous rappelez dans Le Monde (1) que votre parti souhaite que « l’autre gauche » présente des listes autonomes au premier tour des élections régionales. Pouvez-vous développer cette position ?
Jean-Luc Mélenchon. Précisons ceci : nous ne partons pas de rien. Le Front de gauche est un acquis par rapport à la prochaine échéance. C’est un bien précieux que nous devons enraciner et élargir. Se pose donc à présent la question de l’intégration du NPA à cette coalition. Et, plus largement, son élargissement aux personnalités du monde syndical, intellectuel ou associatif. C’est cette proposition que je formule pour les régionales. Pour moi, présenter des listes autonomes au premier tour est un bon moyen pour faire valoir les propositions de l’autre gauche et ne pas se laisser embarquer dans les aventures des socialistes avec le centre. Notre objectif doit être d’impulser une dynamique populaire, pas de cautionner des combines politiciennes. Donc, compte tenu de l’évolution du paysage politique, il est temps d’aller plus avant.
Qu’entendez-vous par là ?
Jean-Luc Mélenchon. L’initiative du PS en faveur de l’organisation de primaires est une machine à marginaliser le Front de gauche et, plus généralement, l’offre politique de l’autre gauche. Nous sommes donc devant une situation nouvelle. Je propose aux composantes du Front de gauche d’être à la hauteur du défi. C’est le moment d’affirmer un Front durable pour être attractifs. Soyons proposants. Faisons entre nous un seul paquet de la question des scrutins régional, présidentiel et législatif. Ainsi, nous formulerons vraiment une proposition alternative à l’autre paquet que constitue l’alliance à la carte aux élections régionales, les primaires et l’alliance au centre.
Votre proposition de « prendre dans un seul paquet les élections régionales, présidentielle et législatives » sera-t-elle mise en discussion ce week-end, lors de votre « remue-méninges », à Clermont-Ferrand, où sont invités des dirigeants du PCF, du NPA et de la Gauche unitaire ?
Jean-Luc Mélenchon. Nous préciserons évidemment les contours de cette proposition. J’estime que, en face du dispositif qui est en train de s’organiser autour du Parti socialiste et du MoDem, notre responsabilité au Front de gauche est considérable. C’est notre devoir de faire une proposition constructive. Les partis du Front de gauche et ceux qui accepteraient de s’y associer pourraient ainsi s’entendre sur une plate-forme commune englobant les trois étapes électorales. Très concrètement, je propose qu’ensemble nous annoncions que nous sommes d’accord pour présenter des candidats communs pour les listes régionales, avec les têtes de listes, et des candidats communs à la présidentielle et aux législatives. Cette proposition commune pourrait être soumise au vote de nos adhérents respectifs.
En reprenant dans Le Monde la formule de « fusions techniques » au second tour des régionales, n’est-ce pas une manière de vous rallier au NPA, qui conditionne l’union au refus des responsabilités dans la gestion des régions de gauche ?
Jean-Luc Mélenchon. Précisons : ce qui d’emblée est un principe incontournable, c’est que les listes de gauche doivent se désister au second tour pour celles qui arrivent en tête. Le parti qui tournerait le dos à cette obligation d’alliance devrait être fermement combattu à gauche. Ceci dit, dans le camp de l’autre gauche, nous sommes confrontés à la position du NPA, qui ne veut en aucun cas participer aux exécutifs, et à celle du PCF, qui estime que cette question se juge programme à la main. Il faut donc chercher à rapprocher ces deux points de vue. C’est ce que je voudrais faire. Cela implique que le NPA ne pose pas de préalable à la discussion. Il faut limiter les divergences et amplifier les convergences. Pas le contraire ! Nous devons donc discuter sérieusement des positions de chacun, ne pas les contourner ou les régler par médias interposés. Aucun défi n’est insurmontable si le but est bien d’être le plus efficace possible face à la droite.
(1) Le Monde du 27 août 2009.
Entretien réalisé par Mina Kaci