Indiens Guarani

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« La Terre des hommes rouges » : au coeur de la révolte des Indiens Kaiowa

Créé par le 20 déc 2008 | Dans : Indiens Guarani

Une scène du film italo-brésilien de Marco Bechis, « La Terre des hommes rouges » (« La Terra degli uomini rossi »).

Au bord d’un fleuve où glisse une barque emplie de touristes apparaît un groupe d’Indiens, masqués par un bosquet. Ils sont quasi nus, maquillés, apparemment stupéfaits de cette intrusion sur leur territoire. Ils lancent mollement une flèche qui tombe à l’eau. La scène suivante les montre ôtant leurs déguisements et percevant leur salaire de figurants, avant de s’en retourner dans la réserve où ils sont parqués.

Beaucoup de choses sont dites dès cette première scène : l’obligation, pour ces Indiens de la tribu kaiowa du Brésil, de mimer ce qu’ils furent, jusqu’à la caricature. De leur identité, leur image, il ne leur reste plus que cette dérisoire mise en spectacle, une mascarade comme symptôme de ce que le monde attend d’eux, à l’issue de laquelle ils n’ont plus qu’à revêtir le jean et le tee-shirt des inféodés à la société de consommation.

Birdwatchers, le titre original du film de Marco Bechis, donne une autre clé de lecture à ce qui n’est ni fiction ni documentaire : une histoire jouée par d’authentiques Guarani du Brésil, étayée par des faits vrais, par une enquête sur les humiliations subies, la spoliation de leurs terres par les fermiers blancs et la dissipation de leur culture.

Ce titre ironique, Birdwatchers – ceux qui observent les oiseaux – désigne aussi bien les touristes guettant le pittoresque d’un indigène local que les indigènes eux-mêmes, qui ont tant perdu de leurs coutumes dans une forêt dévastée qu’ils savent à peine chasser… sinon le propriétaire, cet oiseau impérialiste.

PRÉDATEUR RACISTE

La chasse la plus pratiquée et la plus efficace, ici, est d’ordre sexuel, c’est celle des garçons lorgnant les filles. D’un côté, un flirt indigne aux yeux des Blancs : l’idylle entre l’adolescent indien et la fille à la Vespa, fille d’un riche fermier. De l’autre, un rapport de force entre prédateur raciste et sauvage affamé : l’acte de luxure qu’un fermier ivre veut imposer à une Indienne qui le traite d’« homme à la belle queue », et qui en profite pour lui dérober son revolver. Ainsi les étreintes se font-elles dorénavant entre occupants et occupés, et sans procréation. C’est la fin des Guarani qui n’ont plus rien à transmettre, et plus personne à initier.

Marco Bechis tourne délibérément le dos aux films ayant déjà montré ces Indiens du Mato Grosso, avec vedettes hollywoodiennes : Fitzcarraldo de Werner Herzog, La Mission de Roland Joffé, Le Nouveau Monde de Terence Malick. Plutôt que de faire de l’explorateur blanc la figure centrale du récit, il peint la révolte de cette tribu qui, contestant la légalité des possessions agricoles, viole les terres qui lui furent volées, dresse un campement hors du périmètre qui lui est dévolu et impose l’intervention du chaman.

La mort qui guette ces Indiens assiégés et brimés est d’autant plus rapide que nombre d’entre eux (les jeunes surtout) se suicident pour échapper à leur souffrance d’ici-bas et revivre ailleurs, dans une autre dimension. Ils croient aux esprits, aux présences maléfiques, à l’éternité de leur âme. Mais ils sont alors maudits par les survivants pour lesquels ils ont déserté, abandonné le combat collectif. La tribu s’éloigne au plus vite des cadavres des pendus, ensevelis avec leur téléphone portable et leurs chaussures de sport, ces fétiches de la société ennemie, signes de leur trahison.

La musique de ce film qui se termine par un cri de fauve est l’ingrédient qui transcende ces strophes de rébellion. Elle est due à Domenico Zipoli, un missionnaire de l’ordre des jésuites mort en 1726. Baroque, majestueuse, tempête de choeurs, elle octroie une dimension mystique.



Film italo-brésilien de Marco Bechis avec Abrisio da Silva Pedro, Ambrosio Vilhalva, Claudio Santamaria, Chiara Caselli. (1 h 46.)

Jean-Luc Douin

N.B : La stratégie du réalisateur pour « dénoncer les forfaits »

En 1977, à 20 ans, Marco Bechis était instituteur, cinéphile et militant politique. « Je voulais enseigner aux Indiens du nord de l’Argentine pour m’opposer aux prêtres, raconte-t-il, mais j’ai été compté parmi les disparus de la dictature, puis expulsé. » Né au Chili, de père italien, il a dû son salut à cette ascendance et a quitté l’Amérique du Sud pour l’Italie. Au long de ses pérégrinations, il n’a « jamais cessé de penser au thème de la conquête, du génocide ».

Devenu cinéaste – il a évoqué le massacre des opposants argentins par les militaires dans Garage Olimpo (2000) -, il a d’abord songé à situer son film dans les communautés indiennes argentines : « Mais ce sont des populations mortes spirituellement. La région indigène (au nord du pays) sert de réservoir à images pour les films sur les Indiens de la forêt, un peu comme ce qu’on voit au début de La Terre des hommes rouges.« 

Après avoir parcouru les pays de la Cordillère, Marco Bechis est arrivé chez les Guarani Kaiowa du Mato Grosso do Sul, au Brésil. « Ils descendent des guerriers qui ont refusé de s’intégrer aux « réductions », ces communautés que les jésuites avaient établies au Paraguay au XVIIe siècle. J’ai tout de suite rencontré Ambrosio (qui joue Nadio, le dirigeant des Kaiowa dans le film). Trois mois plus tôt, il était entré sur les terres dont son clan avait été chassé cinquante ans plus tôt. Avec les siens, il avait passé quatre ans sur le bas-côté de la route. Mais à cette époque c’était de la forêt. Aujourd’hui, tout est défriché, occupé par des champs de soja transgénique Monsanto. » Marco Bechis écrit un scénario, puis cherche une méthode de tournage.

TROIS SECONDES DE NOIR

Lorsque le metteur en scène a demandé aux Kaiowa s’ils étaient prêts à jouer dans un film, ceux-ci ont eu du mal à appréhender le concept de jeu. Mais le réalisateur a persévéré : « Je m‘étais rendu compte en assistant à leurs réunions, entre eux et avec les autorités, qu’ils avaient une grande facilité rhétorique, et un penchant pour la mise en scène. A chaque confrontation avec les représentants brésiliens, l’un des leurs, généralement une femme, commençait par dénoncer avec véhémence les forfaits de leur interlocuteur. Puis l’imprécateur se retirait et la négociation commençait. « 

Pendant les essais, les acteurs pressentis parlaient tellement devant la caméra que Marco Bechis dut organiser une projection d’extraits sans dialogue des Oiseaux d’Hitchcock et d‘Il était une fois dans l’Ouest de Sergio Leone, séparant chaque plan par trois secondes de noir, histoire d’inculquer les notions de montage, de gros plan et de jeu à ses néophytes.

La Terre des hommes rouges a été tourné, pour l’essentiel, sur un champ loué à des fazendeiros, à une centaine de kilomètres de l’endroit où Ambrosio menait son combat. Les producteurs du film avaient promis à l’exploitant que tout cela n’était qu’une fiction et que leurs terres ne risquaient rien. Et puis, à la fin du tournage, « la femme qui joue Lia (le principal personnage féminin) m’a dit qu’il fallait bien nettoyer le champ, parce que c’était celui de sa famille et qu’ils reviendraient bientôt ».

C’est elle aussi, Alicia Batista Cabreira, qui a désamorcé la campagne que certains dirigeants guarani avaient lancée lors de la projection du film en octobre dans la ville de Dourados. « Ils avaient fait courir le bruit que nous avions traité les femmes comme des prostituées. Alicia a demandé publiquement à tous ces notables s’ils avaient aimé le film. Ils n’ont pas osé dire non. « 

Marco Bechis est alors retourné sur les terres qu’Ambrosio et son clan avaient occupées avant le tournage : « Plus de bâches en plastique : les habitations sont en matériau végétal. Il y a des cultures, des bêtes, menées par une quarantaine d’indigènes qui occupent 80 hectares et en revendiquent 10 000 de plus. Un millier de Guarani sont prêts à les rejoindre. « 

Thomas Sotinel

Argentine : le génocide silencieux des Mbya Guarani

Créé par le 23 sept 2007 | Dans : Indiens Guarani

Dans le bulletin du WRM http://www.wrm.org.uy/bulletinfr/87/AF.html

Les Mbya Guarani sont un peuple forestier ancien d’origine amazonien. Dans la province de Misiones du Nord-est argentin, ils ont 74 communautés et une population totale d’environ 3 000 personnes. Leur culture est aussi riche que la biodiversité de la forêt de Paraná qu’ils ont toujours utilisée et protégée.

Le cas de deux de ces communautés, appelées Tekoa Yma et Tekoa Kapi’i Yvate et constituées par une vingtaine de familles, résume le dur combat mené par les Mbya Guarani pour préserver leur identité et continuer de vivre dans la forêt. Leurs rapports avec la société occidentale n’ont commencé à être importants que vers 1995. Comme dans beaucoup d’autres communautés indigènes, la défense de leur indépendance et la protection de leur culture résident surtout dans les femmes et l’Opygua (prêtre) de Tekoa Yma, Artemio Benítez. Ils continuent de lutter pour que leur isolement volontaire des yerua (les blancs) soit compris et respecté. Mais les entreprises forestières, les tronçonneuses et l’insensibilité du gouvernement de Misiones les poursuivent sans arrêt.

Ils habitent à l’heure actuelle dans la Réserve de Biosphère de Yabotí, où ils trouvent leur nourriture, leurs plantes médicinales et leurs matériaux de construction dans la mosaïque d’écosystèmes de la forêt de Paraná, d’une étendue de 6 500 hectares. Malheureusement, leur territoire coïncide avec le « Lot nº 7 » et le « Lot nº 8 » que les tenanciers actuels considèrent comme leur propriété privée : l’entreprise Moconá Forestal S.A. (voir bulletin nº 86 du WRM) et Marta Harriet. L’entreprise Moconá, avec l’accord du gouvernement, a récemment essayé de les bloquer sur 300 hectares, ce qui représente moins de 5% du territoire qu’ils utilisent aujourd’hui pour vivre.

S’étant attribué le rôle de propriétaire et de gouvernant, l’homme blanc a rétréci leur territoire et leur forêt pour élargir les cultures et les bonnes affaires de ceux qui se disent « civilisés ». Il ne reste à présent que 5% de la superficie totale que couvraient à l’origine la forêt de la Mata Atlántica et celle de Paraná. La perte de biodiversité et de continuité est particulièrement aiguë dans les régions où se trouvent les communautés Tekoa Yma et Tekoa Kapi’i Yvate. Le manque de médicaments et de nourritures naturelles provoqué par l’extraction effrénée d’arbres menace leur santé et leur survie. La situation est particulièrement grave, non seulement du point de vue des droits humains mais aussi en termes de démographie.

Les communautés Mbya de Tekoa Yma et Tekoa Kapi’i Yvate sont le résultat d’un long processus de cycles sédentaires précédés par des migrations ponctuelles, qui s’est produit pendant des siècles. A mesure que la forêt subtropicale évoluait suivant des fluctuations dues à des facteurs intérieurs et extérieurs, les Mbya s’établissaient dans des territoires provisoires successifs. Lorsque les ressources disponibles et leur utilisation étaient en équilibre, ils restaient longtemps au même endroit, à moins que les rêves de leurs leaders ne leur conseillent de partir. Lorsqu’une crise quelconque rompait cet équilibre, la communauté émigrait pour s’installer encore de manière à peu près sédentaire à un endroit plus favorable.

La stratégie de vie des groupes de chasseurs-cueilleurs qui pratiquent une agriculture de subsistance ou de chaîne alimentaire longue a des particularités mal comprises par d’autres groupes humains dont la stratégie est fondée, en revanche, sur des systèmes de production agricole de chaîne alimentaire très courte.

Lorsque les populations humaines inventèrent l’agriculture il y a 5 000 à 10 000 ans, elles raccourcirent en fait les longues chaînes alimentaires préalables, en éliminant les formes de vie du sol et en plantant, à la place des forêts ou des prairies, une unique espèce protégée. Le succès des activités agricoles alimenta par ses excédents la première révolution urbaine et la croissance massive de la population humaine.

Depuis des décennies, ces deux stratégies de vie mènent un combat inégal dans la province de Misiones.

Il y a d’une part les habitants les plus anciens du territoire, les Mbya, dont plusieurs communautés telles que celle de Tekoa Yma et Tekoa Kapi’i Yvate maintiennent une stratégie de chaîne alimentaire longue. Ils sont chasseurs, cueilleurs et pêcheurs, et leurs pratiques agricoles sont délibérément limitées.

D’autre part, il y a les populations blanches d’origine européenne, arrivées dans la forêt de Paraná à des époques récentes. Ces groupes ont apporté une stratégie de production de chaîne courte, tout à fait différente de celle que pratiquent les Mbya. Il leur fallait des surfaces déboisées pour planter leurs espèces protégées.

Les communautés Mbya sont intégrées à la forêt de Parana depuis plus de 3 000 ans, sans avoir jamais développé la notion de propriété privée que les populations blanches, arrivées à partir du XVIe siècle, adoptèrent en revanche. Depuis le XVIe siècle donc, leur « territoire total » a été envahi par des groupes blancs, d’origine européenne en général, dont les stratégies d’appropriation de la terre et de production étaient tout à fait différentes. C’est ce qui explique la disparition rapide de la forêt subtropicale, l’établissement de systèmes agricoles de chaîne courte et la prolifération des établissements urbains persistants.

A mesure que les blancs se sont appropriés l’espace en délimitant des territoires de propriété privée, les Mbya expulsés ont dû s’établir en marge des établissements des blancs ; ceux qui habitent encore la forêt ont de moins en moins de possibilités de vivre à la manière traditionnelle, même à Yabotí. En effet, cette Réserve de Biosphère reconnue par l’UNESCO continue d’être vidée, légalement ou illégalement, de ses ressources. La biodiversité locale en a été gravement réduite, parfois de manière irréversible, ainsi que les possibilités des Mbya de vivre uniquement de la forêt.

Pour beaucoup de blancs, le succès d’une culture se mesure à la splendeur et à la durée des bâtiments et des objets qu’elle produit. Pour la nature, la mesure du succès est donnée par le temps qu’une population telle que les Mbya a pu passer dans la forêt sans que la forêt ni les Mbya disparaissent. Il y a des peuples dont l’héritage est presque immatériel mais qui ne sont pas pour autant « moins évolués » ou « moins développés ». Ce sont des peuples et des cultures qui ont réussi là où beaucoup de nos civilisations ont échoué : dans leur adaptation au milieu et à elles-mêmes.

Les communautés Mbya de Tekoa Yma et Tekoa Kapi’i Yvate ont le droit naturel de continuer à vivre où elles vivent, et ce pour deux raisons fondamentales : premièrement, parce que la surface qu’elles occupent est celle qu’il faut à un peuple chasseur, cueilleur et pêcheur qui ne pratique qu’une agriculture à petite échelle ; deuxièmement, parce que cette surface fait partie du territoire mobile que leurs ancêtres ont utilisé pendant des siècles.

Ceux qui ont le plus de droit à la « propriété » de la forêt sont les peuples qui, des siècles durant, en ont fait partie sans avoir besoin d’en être propriétaires.Raúl Montenegro (FUNAM, Prix Global 500 de l’ONU). Extrait de : “El silencioso genocidio de los Mbya Guaraní en Argentina (o la lucha de las cadenas alimentarias cortas contra las cadenas alimentarias largas)”, adresse électronique : montenegro@funam.org.ar, http://tinymce.moxiecode.cp/mce_temp_url. L’article complet, résultat du travail conjoint d’ENDEPA et FUNAM, est disponible (en espagnol) sur : http://tinymce.moxiecode.cp/mce_temp_url

Bibliographie sur les indiens Guarani

Créé par le 23 sept 2007 | Dans : Indiens Guarani

Cadogan Léon
1959 Ayvu Rapyta : textos míticos de los mbyá-guaraní del Guairá, Universidade de São Paulo, São Paulo.

Clastres Hélène
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1974a La Société contre l’État, Minuit, Paris.

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Clastres, Hélène
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            Guaraní, Indios, Paraguay, Religion
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Clastres, Hélène
La tierra sin mal: El profetismo tupí-guaraní. Buenos Aires, Eds. del Sol, 1993
            Guaraní, Paraguay, Religion, Tupi (Lu)

Clastres, Pierre
Crónica de los indios Guayaquis: Lo que saben los Aché, cazadores nómadas del Paraguay. Barcelona, Alta Fulla, 1986
            Guaraní, Magie, Mitos y creencias, Paraguay

Clastres, Pierre
La palabra luminosa: Mitos y cantos sagrados de los guaranies. Buenos Aires, Eds. del Sol, 1993
            Anthologien und Textsammlungen, Guaraní, Mythos, Religion

Clastres, Pierre
La société contre l’État: Recherches d’anthropologie politique. Paris, Eds. Minuit, 1974
            Ethnologie, Guaraní, Paraguay,

Clastres, Pierre
Le grand parler: Mythes et chants sacrés des indiens Guarani. Paris, 1974
            Guaraní, Mitos y creencias, Paraguay
             --> 12.3: Am VIII 94

Combes, Isabelle
La tragédie cannibale chez les anciens Tupi-Guarani. Paris, Presses Univ. de France, 1992
            Ethnologie, Guaraní, Paraguay
             --> UB: 167.796

Combes, Isabelle
« Yaci: mythes et représentations tupi-guarani de la lune », in: Homme, 31:120, (1991), 5-19
            Guaraní, Mythos

Duviols Jean-Pierre
1986 L’Amérique espagnole vue et rêvée, Ed. Promodis, Paris [voir, notamment, le chapitre intitulé « Contribution des récits de voyage à la formation de l’image européenne du “bon sauvage” américain »].

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Melià, Bartomeu
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Elogio de la lengua guaraní: Contextos para una educación bilingüe en el Paraguay. Asunción, CEPAG, 1995
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            Guaraní, Lehrbücher

Melià, Bartomeu
La agonía de los Aché-Guayakí: Historia y cantos. Asunción, 1973
            Guaraní, Indios, Literatura oral/popular, Paraguay

Melià, Bartomeu
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            X Guaraní, Sprachwissenschaft, Bilingüismo, Jopara, Paraguay, Geschichte
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            Guaraní, Paraguay, Sprachwissenschaft /
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Melià, Bartomeu / Vinícios de Almeida Saul, Marcos / Muraro, Valmir Francisco
O guarani: Uma bibliografia etnológica. Santo Angelo (RS), Fundames, 1987
            Bibliographien, Ethnologie, Guaraní, Paraguay

Melià, Bartomeu
« Os mil rostos do guarani », in: Khipu, 19, (1987), 33-36
            Ethnologie, Guaraní, Paraguay

Melià, Bartomeu
Una nación – dos culturas. Asunción, 1990
            Guaraní, Indios, Kirche, Paraguay

Melià, Bartomeu
La lengua guaraní en tiempos de la colonia: Versión castellana, corregida y aumentada de:. Asunción, 1993
            Christentum und Kirche, Guaraní, Jesuiten, Kolonialzeit, Paraguay
 

Necker, Louis
Indiens guarani et chamanes franciscains. Paris, Anthropos, 1979
            Guaraní, Indios, Indoamérica, Kirche, Paraguay
Nimuendajú Curt Unkel
1914 « Die Sagen von der Erschaffung und Vernichtung der Welt als Grundlagen der Religion der Apapocúva-Guaraní », Zeitschrift für Ethnologie, 46, pp. 284-403 [traduction espagnole par J. Barnadas : Los mitos de creación y de destrucción del mundo como fundamentos de la religión de los Apapokúva-Guaraní, CAAAP, Lima, 1978. Traduction portugaise par C. Emmerich et E. Viveiros de Castro : As lendas de criação e destruição do mundo como fundamentos da religião dos Apapocúva-Guarni, Editora Hucitec/USP, São Paulo, 1987].

Staden Hans
1979 Nus, féroces et anthropophages, Métailié, Paris.

PUEBLO

Créé par le 23 sept 2007 | Dans : Amérique Latine, Indiens Guarani

Los indígenas guaraníes de Argentina, Bolivia, Brasil y Paraguay están reunidos en la aldea Tey Kue, de Mato Grosso do Sul, para discutir una peculiar temática. Según los indígenas, hay 225.000 guaraníes en las naciones representadas por 300 delegados. Parte del temario es la problemática de un pueblo con cuatro nacionalidades, todas dentro del Mercosur.

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Los indios guaranies (suite)

Créé par le 07 sept 2007 | Dans : a-le quartier libre de XD, Amérique Latine, Indiens Guarani

Les indiens cultivent le manioc, la patate douce et le maïs dont ils extraient l’alcool. Ils élèvent aujourd’hui des poules. Mais l’indien Guarani aime toujours chasser et utilise encore de nombreux pièges. Il prélève dans la jungle – la « selva »- de nombreuses plantes médicinales qu’il sait fort bien utiliser. Le chamane, guide spirituel et guérisseur, est présent dans chaque village. Les indiens Guarani ne vivent plus en autarcie. Ils fabriquent des produits artisanaux avec les bois de la « selva » qui entoure leurs villages et dont ils reproduisent les animaux. Ce sont les crocodiles, serpents, coatis, tatous, singes macaques, pumas, toucans et perroquets que nous avons surpris et observés de nos propres yeux, dans les sentiers de la « selva » – parcourus à pied et à cheval – et dans les grandes étendues d’eaux aux abords des fameuses chutes d’Iguazu – les plus réputées du monde avec celle du lac Victoria et du Niagara. Les produits artisanaux de la communauté – armes fabriquées par les hommes : arcs, flèches, lances, harpons, sarbacannes ; instruments de musique, colliers, bracelets,  et autres ornements confectionnés par les femmes et les enfants – sont revendus sur place et beaucoup plus largement à la ville sur les trottoirs. Là, femmes et enfants abordent les passants pour leur proposer ces articles. Compte tenu des nombreux points de vente et de leur fréquentation ( les indiens offrent leurs produits aux visiteurs des « misiones » et du parc naturel d’Iguazu), on peut en déduire une abondante production qui reste cependant d’un très modeste rapport.

Dans cette économie et ce mode de vie, les indiens Guarani mènent une existence misérable. Exhibés à des fins publicitaires, les aborigènes de « la tierra sin mal » qui décorent les dépliants, affiches et panneaux publicitaires, restent relégués dans un statut de dominés et de discriminés. Dans les deux villages visités, les enfants scolarisés sur place pourront peut être accéder au collège et plus exceptionnellement à l’université. Mais à ce jour, beaucoup vont par les rues des villes quémander quelques « moneditas ».

La vie communautaire entretient la culture orale des Guarani. Elle présente cependant de graves inconvénients pour ces jeunes filles – trop vite mères de familles nombreuses et misérables – qui  mettent au monde leur progéniture avec l’aide de leurs mères et aînées. Leurs enfants souffrent de malnutrition et de conditions de vie précaires qui expliquent la surmortalité infantile. L’alcoolisme se répand chez les hommes attirés par la consommation de la bière achetée à la ville quand ils savaient, il y a encore peu de temps, modérer leurs besoins avec leur propre alcool de maîs fabriqué sur place. La tuberculose reste une pathologie fréquente.

Dans un des villages, l’expérience de rénovation de l’habitat, promue par les pouvoirs publics, semble tourner court. Aux dires de notre accompagnateur d’origine Guarani, cet échec s’expliquerait par le nomadisme des aborigènes.

Attaché à sa culture et à son mode de vie, l’indien Guarani se bat pour la reconnaissance de son identité et de ses droits  au travers de l’action de ses représentants. Ces droits sont aujourd’hui formellement mieux reconnus. Mais dans cet univers paranéen en butte au désatre écologique de la déforestation, le message utopique Guarani résonne comme une alerte. Il mériterait cependant plus de considération qu’une furtive attitude condescendande de touristes émotionnés. C’est dans cet esprit que nous écrivons ce billet sous l’emprise d’une certaine fascination pour le prophétisme Guarani à peine entrevu. Puisse-t-il forcer les « bonnes consciences » pour contribuer à l’avènement d’un monde plus harmonieux !

Xavier DUMOULIN, depuis l’Argentine, ce 6 septembre 2007.

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