Le Che
Articles archivés
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Créé par sr07 le 08 jan 2007 | Dans : a1-Abc d'une critique de gauche. Le billet de XD, Blog du Che, Le Che
Posté par Xavier DUMOULIN le 08/01/2007 22:22 (à propos d’une réflexion du Che sur les enjeux de l’élargissement de l’Europe)
C’est une belle démonstration qui pousse haut et loin le raisonnement. Merci de nourrir ce blog de vos analyses toujours audacieuses, Jean Pierre Chevènement. En suivant vos pensées et vos pas, on est assuré d’aller à l’essentiel. Et reconnaissons le volontiers, il nous arrive de dire beaucoup de bêtises en parlant à votre place. Pour ma part sur des questions aussi importantes que l’Europe, le monde arabe, la vision économique… mon esprit citoyen vous doit beaucoup et attend plus encore de vous pour l’avenir. Et n’oubliez pas Gramsci, vous qui êtes aussi « l’instituteur républicain ».
Créé par sr07 le 08 jan 2007 | Dans : Blog du Che, Le Che
« L’Irak fut le dernier pays dans lequel je me rendis à la fin janvier 1990 sur mandat du président de la République et du Premier ministre. Le contentieux financier (25 milliards de francs d’impayés) dominait et obscurcissait nos relations. Saddam Hussein, qui me reçut deux heures, répondit en politique aux observations que je lui fis. Ses vrais soucis étaient ailleurs : l’évolution du prix du pétrole, la normalisation, trop rapide à son gré, des relations de l’Occident avec l’Iran, dont l’esprit de revanche, me dit-il, ne s’éteindrait jamais, et enfin l’affaissement de l’Union soviétique et les risques d’isolement qui ne manqueraient pas d’en résulter pour l’Irak, si celui-ci ne trouvait pas en Europe et au Japon de nouveaux partenaires. Il fut davantage question du rééquilibrage de notre coopération en vue de reconstruire l’économie irakienne que de coopération militaire : aussi bien, les ressources étaient-elles limitées au montant des remboursements.
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Créé par sr07 le 08 jan 2007 | Dans : Blog du Che, Le Che
« Voilà donc Saddam Hussein. Cette vie pleine de bruit et de fureur ne prend sens qu’à la lumière du rêve arabe de forcer les passages de l’Histoire, à partir de ce pays forgé par la violence. Entrevoyant et le rêve fracassé et le bilan désastreux pour l’Irak de quinze années de guerre, je suis frappé par la diction mesurée et précise de l’homme, sa maîtrise de soi, le regard distancié qu’il paraît garder sur la marche du monde. Il me réitère la volonté de l’Irak de privilégier sa relation avec la France, pour autant que celle-ci en aura elle-même la volonté. Je crois deviner que ce temps ne durera pas toujours : Saddam Hussein sait désormais ce que sont les rapports de forces, dans le monde de l’après-guerre froide.
Une des premières questions que je posai à Saddam Hussein fut de savoir la raison des mouvements de troupes irakiennes aux approches du Koweit, au début d’octobre. N’avait-il pas fourni un prétexte aux Américains ?
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Créé par sr07 le 23 déc 2006 | Dans : a1-Abc d'une critique de gauche. Le billet de XD, a2-Blog-notes politique de XD, Articles de fond, Le Che
L’honneur de Jean Pierre Chevènement
par Xavier Dumoulin (IP:xxx.x03.98.246) le 16 décembre 2006 à 11H01
Qu’ils sont sévères ces pourfendeurs de la chevènementie ! Pas de mots assez durs pour stigmatiser la posture du Che et de ses amis. Aucun argument ne sera épargné. Amalgames, inexactitudes, jugements péremptoires…Il faut hurler avec les loups ! Comme ils ont la mémoire courte ces blancs-becs arrogants et donneurs de leçons.
Tout a commencé bien avant la fatwa de Lionel Jospin, ce mal aimé des français. Nous sommes à Epinay en 1971. Un jeune statège travaille avec ses amis qui ont investi la vieille maison de la SFIO. Il est prêt à soutenir un certain François Mitterrand sur une ligne de rupture avec le capitalisme et d’Union de la Gauche. C’est chose faite en 1971 à Epinay grâce à l’appui du CERES. Jean Pierre écrit le projet socialiste et négocie aux côtés de F Mitterrand le programme commun. Tout ceci reste incontestable. Nous voici à Metz en 1979 avec l’affrontement des deux lignes: celle de Rocard (la société civile,contre le jacobinisme et l’étatisme,contre les nationalisations franches, le plan etc.) et celle de la fidélité à l’Union de la Gauche (« entre le plan et le marché il y a le socialisme » disait alors Fabius). A votre avis où se situe Jean Pierre Chevènement ? La victoire interne de « la ligne de Metz », toujours avec le CERES, permet ensuite celle de 1981 par le rassemblement des forces de gauche. Jean Pierre Chevènement qui avait été chargé de l’élaboration du projet socialiste (à l’origine des cent dix propositions de François Mitterrand), devient Ministre d’Etat (Industrie et Recherche). Il mène une action vigoureuse pour la recherche. 1983. Mitterrand hésite puis choisit d’ouvrir la parenthèse libérale avec l’arrimage du franc au SME et la politique de l’offre. Démission de Jean Pierre Chevènement qui mène la bataille au congrès de Bourg en Bresse. Ce diable de CERES est toujours bien vivant. En toute responsabilité, il choisit la synthèse. 1984 ; rappel de Jean Pierre Chevènement après l’échec du GSPULEN (A Savary échoue dans sa tentative d’unifier le service public de l’éducation nationale). Chevènement relève le défi de l’intelligence: « lire, écrire et compter » , « quatre vingt pour cent d’une classe d’âge au niveau du baccalauréat ». Une impulsion forte qui remet les vrais enjeux au centre du débat. Jean Pierre Chevènement et ses amis changent le CERES en Socialisme et République, revenant aux sources de la pensée socialiste ; celle de Jaurès. Après la reconquête du pouvoiren 1988- je devrais dire l’exercice pour parler comme Léon Blum- Jean Pierre Chevènement est tout naturellement investi d’un grand portefeuille : celui de la Défense Ce n’est pas surprenant puisque depuis très longtemps il oeuvre avec Charles Hernu pour une politique de dissuasion et a su faire adopter ce principe avant l’arrivée de la Gauche au pouvoir. La stratégie gaullienne de la sanctuarisation de notre territoire est cohérente avec la stratégie du refus de la politique des blocs. Elle autorise la France à rester hors du commandement intégré de l’OTAN.
La première guerre du Golfe se dessine. Nous sommes dans le début des années quatre vingt dix (période de l’écroulement du bloc soviétique). Jean Pierre Chevènement se désolidarise et refuse l’alignement de la France sur les Etats Unis. Ce n’est pas la guerre du droit mais celle du pétrole qui annonce la seconde guerre impérialiste de G.W. Bush (et entre temps l’embargo et ses milliers de morts). Jean Pierre Chevènement prend le risque de s’isoler. Sa démission est finalement acceptée par F Mitterrand.
Avec le traité de Maastricht, il faut tout le tempérament de Jean Pierre pour s’opposer à F. Mitterrand et au parti socialiste. L’Europe libérale est devenue l’horizon des socialistes ! Le mouvement des citoyens rassemble des militants qui refusent cette allégéance au libéralisme et veulent relever la France, la Gauche et la République. Avec la Gauche plurielle Jean Pierre Chevènement reprend du service à l’Intérieur. Il agit avec équilibre sur les questions de sécurité (cf les récents compliments de Ségolène Royal), promeut l’inter-communalité et règle la question des sans papiers. Advint alors la question Corse. Dans son dos, Jospin et son directeur de cabinet préparent la partition de la République (l’histoire leur donnera tort avec le référendum en Corse). Jean Pierre Chevènement démisionne. Emile Zucarelli est d’accord avec lui.
Nous voici dans la campagne des présidentielles en 2002. Au dessus de la Gauche et de la Droite il y a la République ! C’est toujours vrai ! Sauf pour Monsieur Sarkozy, peut être avec ses penchants communautaristes et sa fascination pour l’Amérique. A l’extrême gauche, sous réserve d’inventaire, les approches évoluent dans le bon sens (C Piquet de la LCR publie »La République dans la tourmente » et Monsieur Mélenchon -qui ne sait pas toujours où il habite- reconnaît des vertus à la République). En 2002, disais-je Jean Pierre Chevènement entend relever la France « en faisant en tous points retour à la République ». Quelle ringardise pour tous nos pourfendeurs de cet ordre juste cher à Ségolène Royal. Traversée du désert face aux conservatismes des bien-pensants. Jean Pierre Chevènement et ses amis tiennent bon. Un aveu : ils font bien de se délester des soi disants souverainistes qui ont su brouiller les cartes (à la différence des éléments sincères possédant cette sensibilité forte sur la souveraineté populaire). Jean Pierre Chevènement mène tout naturellemnt une campagne énergique et crédible pour le « Non républicain » au référendum du 29 mai 2005. Son argumentation s’inscrit dans le droit fil de son action contre l’Europe de Maastricht. En joignant l’acte à la parole, le mouvement de Jean Pierre Chevènement a préparé de longue date cette grande victoire populaire.
Et nous voici dans le temps présent de cette nouvelle campagne présidentielle. Dans le droit fil de sa pensée exprimée dans son dernier et riche ouvrage « La faute de M. Monnet » et en phase avec la ligne du Mouvement Républicain et Citoyen, Jean Pierre Chevènement repart à l’assaut du libéralisme dans une élection majeure pour la France. Il ouvre sa campagne avec brio dans un grand meeting à la salle Japy. Ruse de l’Histoire : les socialites un peu déboussolés par la liberté de ton de leur candidate se résignent à négocier avec le MRC. On connaît le résultat et il faut s’en réjouir car Jean Pierre Chevènement qui veut être « l’instituteur républicain » dans cette campagne (discours de Japy) est aujourd’hui encore mieux entendu. Quelle constance ! Quelle détermination ! Quelle abnégation ! Avec une intelligence et une cohérence reconnues de tous, Jean Pierre Chevènement est à mes yeux l’honneur de la Gauche. Il se situe « du point de vue le plus élevé c’est à dire le moins encombré, « . Il y a du Jaurès et du Mendes-France dans cet homme. Avec lui, il reste un avenir.
DUMOULIN – 10.12.2006 – 06h44