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Créé par sr07 le 01 fév 2012 | Dans : Battre campagne, Blog du Che, Le Che, Non classé
1) Pour réindustrialiser le pays, condition de la survie du modèle républicain, il faut, chose non suffisante mais indispensable, une monnaie moins chère que l’euro actuel.
2) Il est nécessaire, en second lieu, d’organiser la croissance en Europe et non pas la récession à perte de vue, comme nous y conduirait le projet de traité européen dont les grandes lignes ont été entérinées hier, le 30 janvier 2012, à Bruxelles. Si le gouvernement de Mme Merkel, qui prétend dicter sa loi au suffrage universel, n’acceptait pas la révision du traité pour étendre les missions de la Banque Centrale européenne et organiser la relance en Europe, mieux vaudrait alors transformer l’euro de monnaie unique en monnaie commune.
3) La souveraineté budgétaire et fiscale de la France doit rester dans les mains du Parlement français. Sa préservation est la condition, à tous égards, de notre indépendance future, y compris diplomatique et militaire.
4) Il est temps de redresser l’Europe à partir de ses nations. Celles-ci sont le cœur vivant de la démocratie. Le but est d’édifier une « maison commune européenne », ou comme disait le général de Gaulle, une « Europe européenne », ouverte vers la Russie à l’Est et vers la Méditerranée et l’Afrique, au Sud. Cette construction se fera avec les peuples, c’est-à-dire par la force des choses, à géométrie variable, avec ceux qui le veulent.
Ayant pu exercer, autant que je le pouvais, le rôle pédagogique que je m’étais assigné, et n’ayant plus aujourd’hui les moyens de continuer ma campagne, je décide de retirer ma candidature à l’élection présidentielle. Je continuerai cependant, demain comme hier, à faire entendre ma voix pour servir la République.
Dans les temps difficiles qui sont devant nous, rien n’est plus important que de maintenir un recours républicain.
J’indiquerai bien sûr, le moment venu, le candidat à l’élection présidentielle auquel, les yeux ouverts, j’apporterai mon soutien.
Créé par sr07 le 30 jan 2012 | Dans : Battre campagne, Blog du Che, Le Che
Treize ans après son introduction, où sont passées les promesses de ceux qui l’avaient portée sur les fonds baptismaux ? Car si la France vient de perdre son triple A, c’est en réalité toute la zone euro qui, année après année, se trouve déclassée dans la mondialisation. Seule zone au monde marquée par une stagnation économique de longue durée, elle donne en outre l’étrange spectacle d’une construction à la dérive. Ses élites célèbrent le « printemps arabe » avant d’organiser le remplacement plus ou moins subreptice de gouvernements démocratiquement élus par des technocrates européens imprégnés de néolibéralisme dogmatique. L’Europe « post-démocratique » pointée par Hubert Védrine devient l’ultime projet de ces élites pour ne pas avoir à reconnaître leurs erreurs.
Ce qui mine pourtant la zone euro, ce n’est pas son niveau d’endettement public, comparable à celui des Etats-Unis et inférieur à celui du Japon. Ce sont les écarts de compétitivité entre les pays européens, qui se traduisent par l’accumulation d’excédents commerciaux en Allemagne et aux Pays-Bas et de déficits partout ailleurs. En 2011, le déficit commercial de la France aura atteint plus de 70 milliards d’euros. Sur cette somme, notre déficit est de 25 milliards avec l’Allemagne, soit six fois plus qu’en 1982 ! Comment parler d’égal à égal sur la base d’un tel déséquilibre ? L’euro a agi pendant la décennie 2000 comme un accélérateur des divergences économiques, creusant l’écart entre un centre industriel compétitif et une périphérie sous-industrialisée et déficitaire, dopée au crédit et aux subventions. Ce sont les déséquilibres internes de l’euro qui portaient en eux l’inéluctabilité de la dérive budgétaire.
Les politiques d’austérité budgétaire ne règleront en rien ces déséquilibres de compétitivité. Pire, mises en œuvres ensemble, elles vont accélérer le déclin relatif de l’Europe en la plongeant dans une dépression de longue durée, alors même que la montée en puissance des pays émergents s’accélère. A l’impéritie économique s’ajoute ainsi la myopie géopolitique.
Les acteurs de l’économie ont d’ores et déjà intégré la possibilité d’un naufrage de la zone euro. La Grèce ne pourra sans doute se relever qu’en recouvrant sa souveraineté monétaire et en dévaluant très fortement. A bien y réfléchir, comment le Portugal et l’Espagne pourraient-ils renouer avec le dynamisme économique sans l’aide d’une dévaluation qui leur donnerait l’oxygène qui leur fait aujourd’hui défaut ? Elargissons le raisonnement : pouvons-nous nous-mêmes assumer le coût gigantesque du statu quo sur notre économie en termes de chômage, de retard d’investissement, de déficits publics? De surcroît, le FESF est une pompe à incendie insuffisante et deviendrait vite un tonneau des Danaïdes, s’il fallait l’activer à la mesure des difficultés prévisibles.
Dans Sortir la France de l’impasse (Fayard, octobre 2011), je me faisais l’avocat d’une refonte complète de l’architecture de la zone euro. Intervention massive de la Banque centrale européenne sur le marché de la dette et extension de ses missions, abaissement du cours de l’euro face au dollar et au yuan, gouvernement économique de la zone privilégiant la coopération à la compétition. Malheureusement l’actuel gouvernement allemand ne veut pas de cette solution, pourtant la seule à pouvoir préserver la monnaie unique et offrir un répit d’au moins quelques années. Thomas Mann a écrit que l’Allemagne était trop grande pour ne pas chercher à dominer l’Europe, mais aussi trop petite pour y parvenir. C’est pourquoi il préconisait une »Allemagne européenne ».
L’Europe, elle-même, si elle veut continuer à exister comme un pôle entre l’Amérique du Nord et l’Asie, ne peut être qu’européenne. L’intuition du général de Gaulle reste pleinement valable. Il n’y a plus de place pour un leadership allemand ou français en Europe, mais il y a une responsabilité particulière de nos deux pays, à l’articulation de l’Europe germanique et de l’Europe latine.
Plutôt que d’assister passivement à l’effondrement de l’euro et aux catastrophes économiques et sociales qui s’ensuivraient, je propose d’étudier de manière concertée un plan B et d’organiser la mutation de l’euro en monnaie commune réservée aux transactions extérieures. Dans chaque pays de la zone, des euros nationaux verraient le jour à la même date. Ceux-ci ne pourraient être convertibles qu’avec l’euro monnaie commune. La parité des euros nationaux entre eux serait établie de manière concertée, afin de prendre en compte les différentiels de compétitivité creusés au cours des treize dernières années. Cette flexibilité retrouvée des monnaies serait infiniment moins coûteuse qu’un ajustement déflationniste par voie de réduction des salaires, des pensions et des dépenses publiques. Pour mener à bien cette mutation qui n’est envisageable que pour parer à une catastrophe probable, il faudrait envisager la réquisition de la Banque de France car nous aurions besoin d’une banque centrale qui distribue du crédit aux entreprises et aux particuliers si la menace de faillites bancaires venait à se préciser. Sous la pression des événements, il faudra bien enfreindre les tabous. Le coût de cette mutation serait bien moindre que le coût du maintien à tout prix d’un système pénalisant pour la croissance et aujourd’hui à bout de course.
En tout état de cause, il n’est pas besoin d’être un grand stratège pour comprendre qu’il n’y a pas de plan A qui puisse réussir, sans l’alternative d’un plan B seul moyen de lever les réticences à la mise en œuvre du plan A.
Si nos élites n’ont pas le courage de revenir sur leurs choix, alors le désordre appellera l’ordre. Il serait préférable qu’il existe alors un recours républicain et qu’une voie raisonnable se dessine en Europe afin de préserver la cohérence du marché « européen » et d’y maintenir un cap conforme à l’intérêt de tous ses peuples.
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Créé par sr07 le 29 jan 2012 | Dans : Battre campagne, Blog du Che, Le Che
Créé par sr07 le 27 jan 2012 | Dans : Battre campagne, Blog du Che, Le Che, Non classé
Verbatim de Jean-Pierre Chevènement dans son entretien du jour à France-Bleu
Créé par sr07 le 14 jan 2012 | Dans : Battre campagne, Blog du Che, Le Che