Monde arabe, Proche et Moyen-Orient
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Créé par sr07 le 20 jan 2008 | Dans : Monde arabe, Proche et Moyen-Orient
Samedi 19 Janvier 2008
Les affrontements israélo-palestiniens se sont intensifiés cette semaine, et menacent clairement le processus de paix relancé depuis la conférence d’Annapolis. Israël veut déstabiliser le Hamas, tout-puissant dans la bande de Gaza, et que Mahmoud Abbas n’a pas su combattre. Mais le Premier ministre israélien Ehoud Olmert est lui aussi dans une situation loin d’être sereine.
En moins d’une semaine, 35 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza, d’où ont été tirées pas moins de 150 roquettes palestiniennes allant s’abattre sur les localités du sud d’Israël. Entre les islamistes palestiniens du Hamas et l’armée israélienne, la guerre fait rage.
Une guerre d’usure. Selon les voeux de George Bush pourtant, 2008 devait être marquée par la conclusion d’un accord de paix et la création d’un Etat Palestinien. Elle a toutes les chances d’être une nouvelle année noire. La seule question désormais est de savoir qui va craquer le premier. L’heure est en effet à l’escalade. Israël a imposé un blocus total à la bande de Gaza. Plus aucun camion transportant l’aide humanitaire et les produits de première nécessité tels que le lait en poudre, l’huile, la farine ou les carburants pour la production d’électricité, ne passe. La situation est telle que des représentants de l’ONU redoutent une « crise humanitaire« .
Sur le plan militaire, l’armée israélienne lésine de moins en moins sur les moyens pour tenter de mettre fin aux tirs de roquettes. Pour la première fois depuis des mois, l’aviation israélienne s’est attaquée vendredi à des « symboles » du pouvoir des islamistes, larguant des bombes contre des bâtiments « officiels » tels des locaux du ministère de l’Intérieur. L’objectif est clair: déstabiliser le Hamas, qui a pris le contrôle total de la bande de Gaza en juin de l’an dernier à la suite d’un coup de force contre l’Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas.
Le « rêve brisé » d’Abbas
Si cette tactique ne suffit pas, les militaires israéliens qui préfèrent pour le moment éviter de réoccuper la bande de Gaza, pourraient reprendre leurs opérations de liquidations visant les chefs politiques du Hamas. Parmi les cibles potentielles figurent notamment Ismaïl Haniyeh, le Premier ministre du gouvernement du Hamas. Le président Mahmoud Abbas se retrouve pris entre deux feux. Lui qui avait relancé fin novembre les négociations avec Israël, sous la pression de George Bush, ne sait plus où donner de la tête. Ce modéré accuse les islamistes d’avoir « brisé le rêve » d’un Etat palestinien et exige, sans grand espoir, que le Hamas renonce à contrôler la bande de Gaza. Tout en dénonçant la « brutalité » d’Israël.
Mais la marge de manoeuvre d’Ehoud Olmert, le Premier ministre israélien, est toute aussi étroite. Sa majorité s’est rétrécie avec la défection cette semaine d’un parti d’extrême-droite. Une autre formation religieuse menace d’en faire autant s’il fait la moindre concession aux Palestiniens. Pour couronner le tout: Olmert est sous pression. Son sort est suspendu à la publication à la fin du mois d’un rapport définitif d’une commission d’enquête sur les ratés de la guerre du Liban durant l’été 2006. Certains commentateurs n’excluent pas qu’il soit poussé à la démission, tout en évoquant des élections anticipées à la fin de l’année. Ainsi, les deux responsables censés négocier au plus vite un accord font figure selon l’expression de médias de « canards boîteux », incapables de prendre le moindre risque politique.
Créé par sr07 le 20 jan 2008 | Dans : Monde arabe, Proche et Moyen-Orient
Par Par Adel ZAANOUN AFP – Samedi 19 janvier, 23h54
GAZA (AFP) – Le bouclage total de la bande de Gaza, imposé par Israël en représailles aux tirs de roquettes, a aggravé la pénurie de carburant samedi dans ce territoire palestinien et a suscité l’inquiétude de l’ONU.
L’armée israélienne a parallèlement poursuivi ses opérations contre les groupes armés palestiniens responsables de ces tirs, tuant deux membres du mouvement islamiste Hamas dans un raid aérien dans la bande de Gaza. Elle a en outre arrêté dix Palestiniens.
Depuis jeudi, l’approvisionnement en carburants, en produits alimentaires et en aide humanitaire est stoppé après la décision israélienne d’accentuer sa pression contre le Hamas, qui contrôle Gaza, pour tenter de faire cesser la pluie de roquettes qui s’est abattue ces derniers jours sur le sud d’Israël.
Conséquence immédiate: de nombreuses stations-services n’avaient plus de carburant, samedi, nécessaire au fonctionnement des générateurs qui fournissent l’électricité lors des coupures de courant, huit heures par jour.
Gaza n’était en revanche pas menacée de crise alimentaire dans l’immédiat, l’ONU disposant de deux mois de réserves.
Israël « a fermé tous les points de passage y compris pour les carburants. Vendredi, il n’y a eu aucune livraison », a dit à l’AFP, sous couvert d’anonymat, un haut responsable de l’Union européenne qui finance l’achat du carburant palestinien.
Les habitants de Gaza, un territoire surpeuplé et pauvre, se sont précipités dans les stations-services après l’annonce du bouclage.
« Nous n’avons plus de diesel. Les gens, surtout les conducteurs de taxi, se sont rués sur les pompes », a affirmé le propriétaire de la station-service Al-Tarazi, l’une des plus importantes de Gaza.
Selon le responsable de l’agence de l’ONU pour l’aide aux réfugiés de Palestine (Unrwa) à Gaza, John Ging, la seule centrale électrique de Gaza, qui ne fonctionne déjà qu’à moitié de sa capacité, pourra cesser sa production sans approvisionnement rapide.
« Nous sommes très inquiets car il y a déjà de très importantes coupures d’électricité » en raison de la réduction en décembre de l’approvisionnement israélien de courant à Gaza, a-t-il dit, précisant que les hôpitaux du territoire avaient du mal à fonctionner. Des quartiers sont sans électricité depuis quatre jours.
Selon M. Ging et le responsable de l’UE, les autorités israéliennes doivent réexaminer lundi leurs mesures.
Face à cette situation, le porte-parole du Hamas, Taher al-Nounou, a appelé l’Egypte à ouvrir le point passage de Rafah pour « faire entrer les produits de base », tout en promettant que son mouvement ne plierait pas face aux sanctions.
La frontière de Rafah, entre le sud de la bande de Gaza et l’Egypte, est fermée depuis la prise du pouvoir à Gaza par le Hamas en juin. L’Egypte n’a autorisé son ouverture que très rarement.
A Ramallah en Cisjordanie, le Premier ministre palestinien Salam Fayyad a appelé la communauté internationale à « offrir une protection internationale à notre peuple (à Gaza) face à la tyrannie de l’occupant qui place injustement sur un pied d’égalité l’affolement des Israéliens et le sang des Palestiniens ».
Il faisait allusion à l’affolement que provoque dans le sud d’Israël la chute de roquettes palestiniennes qui font rarement des victimes et aux représailles israéliennes meurtrières à Gaza, où 36 Palestiniens ont été tués depuis le 15 janvier.
M. Fayyad a de nouveau critiqué les tirs de roquettes, revendiqués notamment par le Hamas et le Jihad islamique.
Ces tirs ont diminué d’intensité, l’armée israélienne n’ayant signalé que huit tirs samedi qui n’ont pas fait de victime.
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a exprimé son inquiétude après le bouclage de Gaza et appelé à la fin à l’escalade des violences qui selon lui pourraient donner un coup fatal à la récente relance des négociations israélo-palestiniennes.
Créé par sr07 le 16 jan 2008 | Dans : Monde arabe, Proche et Moyen-Orient
Elisa Mignot
QUOTIDIEN LIBERATION : mercredi 16 janvier 2008
C’est l’incursion israélienne la plus meurtrière de ces derniers mois dans les territoires palestiniens. 19 personnes – dont 14 membres du Hamas – ont été tuées hier dans une série de raids de Tsahal dans le nord de la bande de Gaza. Plus de 50 Palestiniens, activistes et civils, auraient également été blessés par les tirs des chars de l’armée israélienne.
Impulsion. «Un massacre», s’est indigné Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne et chef du Fatah, qui intervient alors qu’Israéliens et Palestiniens ont repris cette semaine, et sous l’impulsion de la visite de George W. Bush, des négociations pour conclure un accord de paix d’ici à janvier 2009 (la fin de son mandat).
Les soldats israéliens, indique une porte-parole de Tsahal, ont ouvert le feu sur des combattants palestiniens qui s’approchaient d’eux ainsi que sur une «voiture transportant des hommes armés». L’armée israélienne, qui a quitté Gaza depuis 2005, mène actuellement une opération «contre des menaces terroristes», a-t-elle justifié.
Le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza depuis juin 2007, après avoir mis en déroute le Fatah, favorable, lui, au dialogue avec Israël, compte 14 morts dans ses rangs. Parmi eux figurent Hossam, le fils d’un des leaders les plus influents du mouvement, Mahmoud al-Zahar, ainsi que Rami Farahat, enfant d’une députée du Hamas. Tandis que l’Autorité palestinienne présentait ses condoléances à Mahmoud al-Zahar, ce dernier l’a accusée de «comploter avec Bush et Israël pour assiéger [le] peuple [palestinien] et le tuer».
Jours de deuil. Mahmoud Al-Zahar, qui avait déjà perdu son fils aîné dans un raid de Tsahal en 2003, a promis de «répondre à Israël par le seul langage qu’il comprend». Hier, le Hamas a revendiqué onze tirs de roquettes sur le sud d’Israël. Un jeune Equatorien, qui travaillait dans un kibboutz en bordure de la bande de Gaza, a été tué par un sniper du Hamas. Trois jours de deuil ont été décrétés par le Hamas qui a, par ailleurs, appelé à une grève générale aujourd’hui à Gaza.
Créé par sr07 le 23 déc 2007 | Dans : Monde arabe, Proche et Moyen-Orient
Israël a confirmé dimanche sa volonté de poursuivre la construction dans deux colonies en Cisjordanie, à la veille d’une nouvelle séance de pourparlers de paix avec les Palestiniens.
Le ministre des Retraités, en charge des affaires de Jérusalem, Rafi Eitan, a confirmé que le budget de 2008 prévoit la construction de 250 logements dans la colonie de Maalé Adoumim en Cisjordanie et celle de 500 autres logements à Har Homa, un quartier de colonisation dans le secteur oriental annexé de Jérusalem.
Auparavant, le mouvement israélien la Paix Maintenant avait révélé que ces constructions avaient été budgétisées pour un montant de 25 millions de dollars. Le budget de l’Etat pour l’exercice 2008 doit être approuvé cette semaine en deuxième et troisième lectures à la Knesset (Parlement).
«Une paix juste et permanente»
«Nous avons toujours dit que nous pouvons construire à Har Homa, qui se trouve à l’intérieur des limites municipales de Jérusalem» unilatéralement fixées par Israël en 1967 dans un secteur annexé de la Cisjordanie, a réagi Rafi Eitan à la radio militaire. «Il peut y avoir des problèmes pour Maalé Adoumim, mais nous voulons poursuivre l’extension naturelle dans les grands blocs» d’implantations, a-t-il poursuivi.
La ministre travailliste de l’Education, Youli Tamir, a de son côté affirmé à la presse qu’il existe un consensus en Israël pour que les deux implantations de Maalé Adoumim et Har Homa «fassent partie du territoire souverain d’Israël», dans le cadre des grands blocs d’implantations que l’Etat hébreu entend garder sous sa coupe lors d’un règlement permanent.
Yariv Oppenheimer, porte-parole de La Paix Maintenant, s’est de son côté élevé contre «la poursuite de la colonisation, qui menace les pourparlers de paix avec les Palestiniens».
Interrogé par l’AFP, Nabil Abou Roudeina, porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas, a exigé du gouvernement israélien qu’il stoppe «au plus vite» sa politique de colonisation. «Israël continue de créer des problèmes sur la voie de négociations réelles, et ne veut pas d’une paix juste et permanente dans la région» a-t-il ajouté.
Israéliens et Palestiniens ont tenu le 12 décembre une première séance de discussions, conformément aux décisions de la conférence du 27 novembre à Annapolis (Etats-Unis).
Ces pourparlers censés reprendre lundi sont basés sur la Feuille de route, un plan international de paix par étapes prévoyant dans sa première phase le gel de la colonisation et l’arrêt des violences. La poursuite de la colonisation israélienne a déjà été la source de frictions ces dernières semaines avec l’administration américaine, alors que George W. Bush est attendu début janvier en Israël et dans les territoires palestiniens.
avec agence AFP 20Minutes.fr, éditions du 23/12/2007
Créé par sr07 le 28 nov 2007 | Dans : Monde arabe, Proche et Moyen-Orient
HISHAM ABDAlLAH écrivain et journaliste palestinien.
QUOTIDIENLIBERATION : mardi 27 novembre 2007
Vendredi 24 novembre, deux jours avant l’ouverture de la conférence d’Annapolis sur la paix Israël-Palestine, Ziad Abou Awad, un Palestinien de 52 ans originaire de la ville de Birzeit en Cisjordanie, a trouvé une mort tragique. Il venait de subir une opération à cœur ouvert et se trouvait dans sa boutique quand des soldats israéliens ont fait irruption et lui ont demandé d’identifier des jeunes qui avaient lancé des pierres sur leur voiture devant le magasin. Selon les témoins Abou Awad a refusé, et les soldats l’ont frappé à la poitrine avec leur fusil. Abou Awad est tombé, mort.
Le lendemain, des centaines de personnes ont assisté à l’enterrement d’Abou Awad. Elles étaient toutes convaincues qu’Annapolis ne leur apporterait rien. Comme la majorité des Palestiniens (plus de 65 % d’entre eux, selon les derniers sondages), qui sont persuadés que de telles réunions ne mènent nulle part.
En vingt ans, nous avons eu quelques réunions du type d’Annapolis et elles se sont conclues par encore plus de misère et encore plus de sang. Depuis la dernière Intifada, déclenchée en 2000, près de 6 000 Palestiniens ont été tués, des milliers de maisons et de propriétés détruites, et l’économie palestinienne a touché le fond. Les colonies israéliennes se sont multipliées, la construction du mur de séparation divise la Cisjordanie en cantons isolés, et quelque 500 barrages routiers et barrières rendent la vie insupportable. Et pourtant l’occupation israélienne n’est pas à l’ordre du jour à Annapolis.
Les initiateurs de la conférence, le gouvernement américain, ont proposé que les deux parties, les Palestiniens et les Israéliens, arrivent avec un document commun qui servirait de référence et de base pour la négociation qui doit conduire à la création d’un Etat palestinien au côté d’Israël.
Cependant, après huit tournées dans la région de la secrétaire d’Etat Condoleezza Rice et de nombreuses rencontres entre le président palestinien Mahmoud Abbas et le Premier ministre israélien Ehud Olmert, rien n’a abouti.
Et quand les deux côtés ont enfin accepté que leurs équipes travaillent ensemble à l’élaboration de ce document commun pour la conférence, le président Abbas a dû lui-même annoncer publiquement que cela avait échoué. En effet, l’un de ses principaux conseillers lui a expliqué, alors qu’il était en route pour Annapolis, que le seul point d’accord entre les deux camps a été d’inscrire sur le document les noms d’Abbas et Olmert. Ce qui montre l’étendue de la division entre les deux côtés.
Ce ne sont pas les premières discussions israélo-palestiniennes. Depuis la conférence de Madrid en 1992, les deux parties se sont souvent rencontrées, en tête-à-tête ou dans le contexte de forums internationaux, et toujours sans le moindre résultat tangible. Au contraire, les conséquences de ces rencontres en étaient toujours dramatiques et dévastatrices.
La question reste donc ouverte : quelles sont les conditions minimales pour que de telles négociations n’aillent pas à l’échec ? On pourrait penser qu’il faudrait commencer par se mettre d’accord sur les principales causes du conflit, que lorsque l’occupation israélienne de la terre palestinienne cessera, alors cela mettra fin aux problèmes qui en découlent, bien évidemment la violence, les tueries, les colonies, les barrages routiers, les raids, etc.
Ce qui manque à Annapolis est Annapolis. Les deux camps, et le monde entier, ont besoin d’un Annapolis qui aille au-delà d’une célébration internationale et se penche vraiment sur les racines du conflit. Nous n’avons pas besoin d’un autre Madrid ou d’un autre Camp David, ou d’un autre sommet d’Aqaba. Nous n’avons pas besoin d’un Annapolis qui empêche un vrai Annapolis.