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Boris Vallaud, PS.dans un entretien à l’Huma du 8/04/20: « Réaffirmer notre souveraineté et agir sur le réel »

Créé par le 09 avr 2020 | Dans : Non classé

Toute la semaine, l’Humanité interroge les responsables de gauche sur leur vision du « jour d’après ». Boris Vallaud, porte-parole du PS et député des Landes, plaide notamment pour un Parlement fort.

 

Cette crise bouleverse bien des certitudes et les bases de notre société. Quels enseignements en tirez-vous, notamment sur le plan économique et social ?

Boris Vallaud. La crise précède la crise. La pandémie n’en est que la morsure apparente et profonde parce que tout coagule : la crise des services publics, de l’hôpital, qui connaît un mouvement social fort depuis un an. Mais il y a également une crise de la puissance publique, de la mondialisation, de l’environnement. Le néolibéralisme, dans ce qu’il produit depuis des décennies, les inégalités, les violences, la destruction de l’environnement et la disqualification de la puissance publique, peut emporter avec lui le libéralisme politique, c’est-à-dire la démocratie. Nous avons besoin de faire la démonstration que la démocratie est capable de surmonter ce désordre. Nous devons réaffirmer une souveraineté et agir sur le réel, construire un rapport de forces avec la puissance privée. Car si l’État de droit s’est construit au XIX e siècle contre les abus de la puissance publique, il s’agit aujourd’hui de lutter contre les abus de pouvoir de la puissance privée : elle ne paie pas ses impôts, édicte ses normes, influence les opinions, bat sa monnaie et veut même rendre la justice.

Puisque vous abordez la question démocratique, quels problèmes pose, selon vous, la gestion de cette crise ?

Boris Vallaud. Dans la crise, la démocratie n’est pas un problème, elle est même une arme. Plus qu’à tout autre moment, il faut se ranger à ses impératifs, à son exigence. Cette crise montre que nous avons besoin d’un Parlement fort, et non faible comme aujourd’hui. Je plaide pour un rééquilibrage institutionnel. Les démocraties ont besoin de se réarmer.

Cela fait écho à une VI e République…

Boris Vallaud. J’y suis favorable, et depuis longtemps.

Le chiffre de 6 % de PIB en moins est aujourd’hui avancé. Comment éviter une catastrophe sociale ?

Boris Vallaud. La crise sociale est déjà là. Les mesures gouvernementales de soutien financier massif à l’économie étaient nécessaires, mais sont aidés ceux qui ont un travail, pas les familles précaires, les trois millions d’enfants pauvres qui ne mangeaient à leur faim qu’à la cantine… Très concrètement, il faut augmenter dès maintenant tous les minima sociaux, le taux de remplacement du chômage, accompagner les familles qui ont des conditions matérielles difficiles. Sur ces six points de PIB – au minimum – la question est : qui va rembourser ? Certainement pas ceux qui, frappés les premiers par la crise, seront aussi les plus fragilisés. L’UE est au pied du mur, elle a tout à y perdre ou tout à y gagner. Bien sûr, il faut mutualiser la dette, mais également un ISF européen. La BCE a un rôle important, par exemple en monétisant la dette ou même en annulant des dettes, en échange d’investissements dans la transition écologique, car nous devons également changer de modèle tout en redressant le pays. Notre modèle productif, dans son ensemble, est à repenser. On peut imaginer une sorte de Cades (Caisse d’amortissement de la dette sociale – NDLR) de la transition écologique. La place de l’État est centrale : sur ce point, je suis pour un colbertisme vert.

Dans cette place centrale de l’État, il y a la question des services publics. Ils ont été mis à mal depuis deux décennies au moins, notamment dans le domaine de la santé, y compris lors du quinquennat précédent. Pensez-vous qu’il faille en faire à nouveau une priorité ?

Boris Vallaud. Lors de l’examen du PLFSS (projet de loi de financement de la Sécurité sociale), nous attirions l’attention sur la situation à l’hôpital, et nous avions proposé, comme d’autres formations de gauche, un plan d’urgence. Bien sûr, il faut desserrer l’étau, mais penser également à des réformes structurelles de notre système de santé : le partage public-privé, la question de la tarification, de l’accès universel aux services publics, le pilotage non pas sur des critères financiers, mais humains.

Toutes ces problématiques posent également la question de la gauche. Hier, le député insoumis Adrien Quatennens parlait dans nos colonnes de construire autour des causes communes, et d’un « gouvernement de salut commun ». Alors que la situation oblige, êtes-vous prêt à travailler avec l’ensemble de la gauche ? Et comment ?

Boris Vallaud. S’unir autour de causes communes, c’est une proposition que nous avons également formulée : on doit pouvoir travailler ensemble. On aura des désaccords, mais nous devons parler. C’est d’ailleurs le cas : en ce moment, tout le monde parle à tout le monde pour faire face à cette crise profonde. Parmi ces causes communes, il y a la question sociale, la lutte contre les inégalités, qui se joue à tous les niveaux, en particulier dans l’entreprise. Le scandale du versement de dividendes, dans cette période, nous dit ce qu’il faut changer dans notre société. Je pense également à la place de l’État, de l’initiative publique : nous avons besoin d’investissements structurants pour l’avenir. Il faut pouvoir donner des perspectives, un espoir, réconcilier le rêve et l’action.

Lu dans l’Huma : « À l’épreuve du Coronavirus. L’échec de la « mondialisation heureuse », Par André Bellon

Créé par le 22 mar 2020 | Dans : Non classé

À l’épreuve du Coronavirus. L’échec de la « mondialisation heureuse » paru dans l’Humanité du 18 mars 2020

Par André Bellon, ancien président PS de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale.

Il y a quarante ans, un virus idéologique se répandait sur le monde. Un Alain Minc, héraut autoproclamé, l’appelait « la mondialisation heureuse ». Refusant toute contestation, le bienheureux Minc s’inquiétait de voir la France être le mauvais élève de la modernité. Il entraînait d’autant plus facilement l’adhésion que les gouvernements de l’époque, droite et gauche confondus, sollicitaient ses conseils éclairés, qu’il présidait le conseil de surveillance du Monde, était responsable du rapport sur « la France de l’an 2000 » commandé par le premier ministre Édouard Balladur et faisait partie de nombreux cercles d’influence comme la Fondation Saint-Simon.

On ne comptait plus ses disciples, certains pontifiants, d’autres un peu plus ras de terre. La mondialisation devenait une sorte de conte de fées. On sourira en rappelant cette pauvre Laure Adler laissant échapper son émotion enthousiaste devant le « symbole » de tous ces humains, de toutes races, de tous sexes et de toutes conditions, regardant tous dans la même direction : l’éclipse de soleil. Une allégorie de la mondialisation fraternelle en quelque sorte !

Cette volonté béate de magnifier une mondialisation toujours évoquée, mais jamais analysée, que ne nous a-t-elle pas coûté ? Certes, certains cherchaient à prendre des distances en demandant une autre mondialisation – alter ? –, mais ne regardaient-ils pas, comme les autres, vers l’éclipse ? Même Jacques Attali, grand chantre d’un gouvernement planétaire, se croit obligé, depuis quelque temps, de se démarquer du bonheur mondialisé en critiquant une mondialisation financière qu’il a beaucoup aidé à favoriser dans les années 1980.

L’idéologie développée par les mondialistes, largement relayée par les médias, a conduit à considérer tout État comme oppressif et toute idée de frontière comme porteuse de xénophobie et de racisme. Ah, ce fameux gouvernement mondial, source de paix et de bonheur entre les humains !

Et pourtant ! Toute conception de gouvernement mondial se présente comme une transcendance ou, comme le dit Alain Supiot, professeur au Collège de France, comme « un fait de nature ». Il se réfère obligatoirement à des normes communes définies hors de tout contrôle des citoyens. D’ailleurs, il n’y a alors plus de citoyens, il n’y a plus que des individus atomisés, sans pouvoir politique. Un gouvernement mondial ne peut être qu’une expertocratie.

Il est d’ailleurs frappant que les thuriféraires de la mondialisation, ou de son secteur particulier qui s’appelle l’Union européenne, demandent à la fois des règles non contestables, en particulier économiques et financières, et le respect des identités. Mais, par identités, ils signifient des particularités qui caractérisent le genre, l’origine ethnique, les pratiques sexuelles, mais pas la citoyenneté, élément politique de base. La mondialisation détruit l’individu en tant qu’être politique. En ce sens, elle s’oppose à l’humanisme.

Elle peut donc être contestée par l’humain reprenant toute sa place dans l’Histoire, c’est-à-dire par le citoyen reconstitué. La question était largement posée après la Deuxième Guerre mondiale. D’un côté, l’ONU, forum de nations, ou la Déclaration universelle des droits de l’homme, qui rappelait que « la volonté du peuple est le fondement de l’autorité des pouvoirs publics ». De l’autre, une volonté de domination monétaire et financière symbolisée par le FMI ou la Banque mondiale.

Les événements récents ne révèlent-ils pas quel a été le choix, ne font-ils pas apparaître la signification philosophique de la mondialisation ?

La pandémie de coronavirus constitue un double révélateur. Elle a d’abord mis en lumière la ruine des services publics de recherche qui auraient permis d’anticiper une telle catastrophe. Des programmes de lutte contre ce type de virus existaient il y a vingt ans. Ils ont été jugés inutiles parce que ne répondant qu’à des défis qui, n’étant pas immédiats, n’étaient pas prioritaires. Elle a montré la naïveté et l’imprévoyance du mondialisme, qui trouvait normal de déléguer la fabrication de médicaments européens importants en… Chine ou en Inde, créant des pénuries visibles depuis plusieurs années.

Le système mondialisé ne s’intéresse pas au long terme. Un pouvoir éloigné des humains ne raisonne pas à l’échelle de l’humain. Par ailleurs et paradoxalement, la mondialisation financière, censée réguler l’économie, a montré la fragilité des marchés financiers. Ce colosse s’écroule à la moindre secousse. La chose avait pourtant été démontrée, dans l’indifférence générale, en 2008 par la résistance islandaise à la crise financière. Comment ne pas évoquer aujourd’hui le président islandais invitant ses amis européens, à l’issue de ce séisme national, à inverser l’importance des facteurs. Il proclamait alors que les droits de l’humanité étaient supérieurs, dans tous les cas, aux intérêts des marchés financiers. La chose n’est-elle pas aujourd’hui d’actualité ?

Depuis plus de quarante ans, nos gouvernements ne savent plus penser l’intérêt général, qui ne les intéresse plus puisque les marchés sont supposés s’occuper de tout. Ils se soumettent à des logiques d’immédiateté, représentatives d’intérêts volatiles et inhumains qui s’opposent à des perspectives raisonnées. Ils ont abandonné le sens de l’humanité qui se construisait depuis la philosophie des Lumières. Ce n’est pas une crise conjoncturelle que nous vivons, c’est une crise historique qui doit remettre en cause le système économique et politique. L’heure est au retour des valeurs humanistes et du citoyen qui en est l’incarnation.

Lu dans Respublica : « Appel à la mobilisation dès le 5 décembre 2019″ par Evariste

Créé par le 26 nov 2019 | Dans : Non classé

lundi 25 novembre 2019

ReSPUBLICA est de tous les combats pour défendre et promouvoir les services publics, principal outil de cohésion et de justice sociale.

Tous les conquis sociaux sont aujourd’hui attaqués par le mouvement réformateur néolibéral au service du capital. Tous les services publics sont soumis à la privatisation des profits et à la socialisation des pertes. Le président Macron en est le grand ordonnateur et le MEDEF le seul bénéficiaire. Après la forte mobilisation des hospitaliers du secteur santé du 14 novembre qui a vu pour la première fois de notre histoire au coude à coude tous les métiers de l’hôpital – les ouvriers, les paramédicaux, les médecins, les chefs de service, les personnels administratifs –, le dispositif macronien ne répond toujours pas aux besoins des citoyens et de leurs familles. Pire, il se prépare à organiser la plus grande baisse des retraites jamais réalisée dans notre histoire par le régime de retraites par points qui vise à transformer le service public des retraites comme la variable d’ajustement nécessaire à la croissance des dividendes pour le plus petit nombre. Le plus grand nombre que nous sommes devons réagir !

La bataille des retraites devient donc la mère de toutes les batailles qui doit faire reculer Macron et le Medef, car nous avons la possibilité de lier la mobilisation sur les lieux de production aux blocage des flux par la proposition des salariés de la RATP et des cheminots de tenter une grève reconductible. Une partie grandissante des gilets jaunes a décidé de converger vers le mouvement du 5 décembre. Il convient donc pour le plus grand nombre,que tous les travailleurs de toutes les branches rejoignent ce mouvement unitaire.

En considérant les 200 milliards de niches fiscales et la captation de 60 % des richesses produites en France par seulement 10 % de la population et l’enrichissement inacceptable d’une poignée de profiteurs, le financement et l’amélioration du système actuel de retraite sont largement réalisables.

Il s’agit là d’une véritable lutte entre les propriétaires du capital, leurs représentants au gouvernement et à l’Élysée, et le reste de la population qui refuse de voir son avenir par le spectre de la paupérisation.

Personne n’est dupe sur les impacts des réflexions de M. Delevoye et sur leurs traductions dans une hypothétique loi, les pensions vont baisser drastiquement (entre 20 et 30 %) et l’âge de départ en retraite sera en recul permanent.

Pour nous, pour le plus grand nombre, les droits de base du départ en retraite doivent s’appuyer sur un taux de remplacement de 75 % minimum, un âge de départ à 60 ans sans décote et un départ anticipé jusqu’à 5 ans pour les travaux pénibles. Démarrons cette lutte d’ampleur le 5 décembre 2019, pour le maintien du modèle actuel et son amélioration. Une victoire dans ce domaine aura des conséquences positives pour l’ensemble des services publics en lutte.

Compte tenu de la faiblesse de l’écoute du gouvernement et de l’Élysée face aux revendications du monde du travail, Respublica soutiendra le mouvement syndical qui entrera fortement dans la lutte pour peser lourdement sur l’économie et les pouvoirs publics.

De nombreux syndicats ont décidé de revendiquer toutes les actions décidées par les assemblées générales de grévistes dans cette lutte (la liste ci-dessus n’étant pas exhaustive).

Donc, dès le 5 décembre 2019, comme de nombreux travailleurs et retraités du pays, nous vous engageons à entrer dans une lutte pour le maintien et l’amélioration du régime général et des régimes spécifiques de retraite.

Cet article vous a plu, diffusez-le :

Hôpital public : Un plan d’urgence et vite!

Créé par le 11 nov 2019 | Dans : Non classé

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Chevènement l’indomptable

Créé par le 23 oct 2019 | Dans : Non classé

http://www.lcp.fr/emissions/294000-jean-pierre-chevenement-un-prophete

Combien sont aujourd’hui les grands personnages en politiques, ceux dont la voix, les
formules, les éclats ont laissé une trace ?
Au delà, combien sont-ils ceux qui ont, par leur pensée ou leurs idées, incarné une vision
de la France et du monde ?
Ces deux raisons, le personnage et la vision, suffisent à faire de Jean-Pierre
Chevènement un sujet à part.
Mais il y a davantage, et moins reconnu sans doute: dans ces hautes sphères de la vie
publique, combien sont-ils à avoir vu juste, parfois contre vents et marées ?
Qui avait perçu le retour de la Nation et de la République, la revanche des états face a la
mondialisation, l’échec des guerres d’ingérence, ou l’obsolescence du clivage droite
gauche ?
À 80 ans tout juste, Jean-Pierre Chevènement est un survivant.
Survivant d’une époque où les grands hommes politiques n’existaient pas par l’image ou
les bons mots sur Twitter mais par leur culture ou leur plume. Par leur production
intellectuelle.
Survivant d’un monde qui, de la guerre d’Algérie à l’Islam de France, de mai 68 aux
banlieues en passant par Épinay, Mitterrand et les guerres d’Irak ou du Kosovo, raconte
encore l’Histoire avec un grand H.
Survivant tout court, enfin, puisqu’en 1998 il était plongé dans le coma 8 jours après un
grave accident d’anesthésie et que chacun pensait sa carrière terminée.
« Le miraculé de la République » comme il se surnommera lui-même en tirera
l’indépendance et la liberté nécessaires pour porter une candidature à la présidentielle.
Sa vie mêle les derniers grands débats français et une destinée romanesque, ponctuée de
démissions fracassantes -3 en 16 ans ! -, de formules chocs et d’imprécations. Mais elle
se lit d’abord comme une redécouverte. Le « Che » avait perçu beaucoup des contradictions
d’un monde en plein bouleversement alors qu’il semblait immuable

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