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Le grand Motchane et mes années CERES par Philippe Corcuff

Créé par le 04 nov 2017 | Dans : Actualité de la pensée de Didier Motchane, Non classé

31 oct. 201Par Philippe Corcuff

Blog : Quand l’hippopotame s’emmêle…

Humour d’un intellectuel critique, dirigeant de la gauche de gauche
Didier Motchane (17 septembre 1931-29 octobre 2017) est une figure trop méconnue du socialisme français contemporain. Il a d’abord été un maître pour moi dans mes années d’apprentissage militant, puis est devenu un ami…
Cet homme n’était pas situé aux devants de la scène publique. Il fut pourtant un des principaux artisans du congrès d’Epinay, qui a vu la refondation du Parti socialiste en juin 1971 sous la houlette de François Mitterrand, ainsi que de la stratégie d’Union de la gauche, débouchant sur la signature du programme commun de gouvernement signé le 27 juin 1972 par le Parti communiste et le Parti socialiste, rejoints par les Radicaux de gauche le 12 juillet de la même année. Il a été l’inventeur du logo « Le poing et la rose », qui a accompagné ces années de rénovation socialiste à une échelle internationale. Il avait cofondé en 1966 (avec Jean-Pierre Chevènement et quelques autres) le CERES  (Centre d’études, de recherches et d’éducation socialiste, transformé en Socialisme et République en 1986), qui a constitué une petite aile renaissante au sein d’une SFIO en décomposition, puis s’est voulu l’axe de gauche du PS d’Epinay. Il a été secrétaire national du PS de 1973 à 1987 et député européen de 1979 à 1989. Il a quitté le PS en 1993 pour participer à la création du Mouvement des citoyens. Il fut la figure intellectuelle principale du CERES, dont il a animé les revues théoriques successives, Les Cahiers du Ceres (1967-1972), Frontière. Les Cahiers du CERES. Socialisme aujourd’hui (1972-1975) et Repères. Les Cahier du CERES (1975-1979), puis une revue élargie à des figures intellectuelles extérieures au CERES et au PS (1), Non ! Repères pour le socialisme (1980-1982), et, dans son sillage pluraliste (2), un mensuel vendu en kiosque, En Jeu. Pour la République et le Socialisme (1983-1985).

Bien qu’énarque (promotion 1954-1956) – mais formé à une époque où l’esprit de service public tenait encore à distance les séductions du « pantouflage » dans les entreprises privées -, il s’inscrivait davantage dans la tradition des intellectuels-dirigeants de la gauche et du mouvement ouvrier (depuis les grandes figures historiques de Proudhon, Marx, Bakounine, Pelloutier, Jaurès, Rosa Luxemburg…), en cours de disparition, que dans le triomphe actuel des dirigeants-technocrates. Sa culture politique, historique, philosophique et sociologique était impressionnante, encore plus pour un homme plongé quotidiennement dans l’action politique. Son ironie mordante l’éloignait du conformisme des hommes de cour « républicains » et lui permettait de mettre en perspective critique les événements. Deux extraits d’un livre publié en 2011, Les Années Mitterrand (Éditions Bruno Leprince, collection « Archives du CERES »), en témoignent : 

* Á propos de François Mitterrand : « Pétri d’une culture fin de siècle – mais c’était celle de l’autre ! – il revenait à cet excellent élève de rhétorique d’accoutumer en douceur les Français à confondre, réconciliés dans l’indiscernable, l’universalisme du cercle des Lumières et la circulation universelle du capital. » (p. 21) 

* Sur Jacques Delors : « Au lendemain d’un congrès du parti socialiste – c’était au mois de juin 1973, à Grenoble, deux ans après Epinay -, Jacques Delors me raconta au cours d’un très long verre l’esprit du parcours politique de sa vie, du projet de construire la « Nouvelle Société », de Jacques Chaban-Delmas, à la décision de rejoindre les rangs du parti socialiste, dont les militants de la section d’accueil, « tenue » par le CERES, lui ménagèrent d’ailleurs une « bronca » assez indigne. Son paysage n’était décidément pas le mien, bien que j’y reconnusse, dans l’échappée des nuages, les lambeaux du même ciel. » (pp. 14-15)

L’humour chez lui ne tournait pas à vide, il avait un sens politique… et poétique. C’était l’humour d’un intellectuel marxiste ayant mis les mains dans le cambouis de la politique politicienne.

Souvenirs impressionnistes d’un militant

Lycéen en Gironde, j’ai rejoint le CERES en septembre 1976. J’avais écrit au siège du CERES pour me renseigner, l’idée de transformer en une force révolutionnaire un parti de masse comme le PS m’ayant finalement davantage séduit que les groupuscules de mes amis d’extrême gauche qui avaient attirés dans un premier temps mon attention. Patrick Weil (qui deviendra par la suite un historien reconnu des questions d’immigration et de citoyenneté), alors étudiant et animateur (avec notamment Éric Dupin et Laurent Joffrin, futurs journalistes) du journal du CERES étudiant, Le Crayon entre les Dents, m’avait répondu en m’envoyant des revues et des brochures et en me branchant sur le CERES girondin. J’adhérais alors au Mouvement de la jeunesse socialiste et, quelques mois après en 1977, au PS. Nous créâmes à quelques-uns le groupe Rosa Luxemburg du lycée de Bordeaux-Bastide du MJS.

Á l’époque Didier – que l’on appelait avec déférence « Motchane » – constituait une figure encore lointaine qui nous en imposait. Pour ceux comme moi qui prirent dans ce bain bouillonnant le goût du travail intellectuel et de ses liens avec l’engagement politique, il représentait le repère principal du CERES, plus que Jean-Pierre Chevènement, figure davantage publique du CERES. Entre 16 et 21 ans, je définissais volontiers mon profil politique comme « luxemburgiste » et « motchanien ». La direction du CERES fonctionnait alors de manière assez collégiale et le CERES n’était pas fréquemment vécu de l’intérieur comme le courant dirigé par Chevènement. C’est après 1981 que la personnalisation autour de Chevènement l’a emporté et que le CERES a été progressivement perçu en externe et en interne comme son courant.

Énarques marxisants et syndicalistes (de la CGT, de la CFDT et de la FEN) représentaient une part importante de la direction nationale du CERES. C’était souvent des énarques qui, lors des stages nationaux du CERES, nous apprenaient les linéaments du marxisme, de la conception de l’hégémonie chez Antonio Gramsci ou des analyses des rapports entre classes et État de Nicos Poulantzas. Après 1981, ces énarques se sont souvent fondus dans les institutions étatiques, voire les grandes entreprises publiques et privées. Didier est un des rares à être resté profondément marxiste, mais sans dogmatisme, ni sectarisme, avec une large culture extra-marxiste. Il y a peu de dirigeants politiques comme lui avec qui on pouvait discuter sérieusement de la phénoménologie d’Edmund Husserl, de la philosophie politique de Maurice Merleau-Ponty, de l’éthique du visage d’Emmanuel Levinas ou de la sociologie de Pierre Bourdieu, parce qu’il les avait lus. Bien plus tard, Pierre Bourdieu (qui avait participé à un ou des colloques du CERES à la fin des années 1960) m’a expliqué le respect intellectuel que lui inspirait Didier, alors qu’il n’avait guère, en général, de considération spontanée pour les professionnels de la politique et les technocrates. 

 Didier Motchane, Pierre Guidoni, Jean-Pierre Chevènement et Georges Sarre (Congrès de Metz du PS, avril 1979)

 C’est avec ma collaboration à la revue Non ! et surtout au mensuel En Jeu (où j’effectuais un stage universitaire) que, de repère intimidant, « Motchane » est devenu plus proche, « Didier », et au fil du temps un ami. Il m’a ainsi demandé en janvier 2006 d’être son témoin lors de son mariage en mairie de Montreuil avec la cinéaste Dominique Cabrera (3). En avril 2013, il me fera l’honneur d’assister à la soutenance de mon Habilitation à diriger des recherches en sciences sociales. Au début du mois de juin 2017, nous devions déjeuner ensemble lors d’un de mes passages à Paris. Un problème de santé le conduisit à décommander au dernier moment. Il m’appela toutefois en meilleure forme à la fin de ce même mois pour me féliciter d’une tribune parue dans Libération. Revenant à Paris début juillet, je lui proposais de nous voir, mais il n’était pas disponible dans le créneau restreint dont je disposais. On s’était promis de se revoir lors de mon prochain déplacement dans la capitale. Je ne suis pas revenu à Paris depuis…

Á la fin des années 1970, Didier a fait partie des quelques-uns avec Chevènement à avoir perçu dans « la deuxième gauche » rocardienne (4) un risque de dissolution marchande de la gauche (ce qu’on n’appelait pas encore « social-libéralisme »). En 1983, avec En Jeu, il était aux avant-postes de la bataille contre « la parenthèse de la rigueur », qui se révèlera être un tournant néolibéral définitif. Les mitterrandistes d’alors (dont un certain Jean-Luc Mélenchon…pour lequel Didier se prononcera au premier tour de la Présidentielle de 2012, puis de 2017 (5)) ont suivi le choix du Président, et nous étions peu à résister dans l’espace public (6) comme au sein des sections socialistes. En 1990, dans un article de l’hebdomadaire Témoignage Chrétien à l’occasion des 70 ans du Congrès de Tours (qui vit la scission des communistes et des socialistes), Didier diagnostiquera l’état de quasi-mort intellectuelle du PS (dont il était encore membre) : « Les socialistes sont-ils capables d’ouvrir le réfrigérateur de leur pensée pour en sortir autre chose que des tranches de marxisme rance ensevelies dans les pots de confiture du social-libéralisme ? » (7).

Certes nous n’avions pas que des accords avec Didier, mais il était souvent tolérant avec mes points de vue s’ils étaient argumentés. Je me suis abstenu en avril 1986 lors de la transformation du CERES en Socialisme et République et il ne m’en a pas voulu. Je craignais que la thématique républicaine de plus en plus prégnante n’éloigne la question sociale au profit de la question institutionnelle. Didier parlait lui, à la différence de Chevènement, de « la République sociale », de « la Sociale » à l’ancienne. J’ai quitté le PS fin 1992, avant Chevènement et Didier, et j’ai même appelé à voter au premier tour des élections législatives de mars 1993, dans le 20e arrondissement de Paris où j’habitais, pour le candidat de la Ligue communiste révolutionnaire, Daniel Bensaïd (8). Didier m’a légèrement sermonné pour mon « manque de sérieux politique ». Mais il m’a appris que, au début des années 1970, il avait souhaité que la Ligue communiste – le groupe d’extrême gauche pour lequel il avait le plus de considération intellectuelle – rejoigne le CERES. Des discussions avaient même été entamées avec des dirigeants de la Ligue. Je l’ai ensuite suivi lors de la création du Mouvement des citoyens en décembre 1993.

Après, il ne m’a pas reproché mon parcours militant cahoteux, sensible qu’il était aux brouillages de repères à gauche et à la pluralité des cheminements qu’il autorisait : d’avoir quitté le MDC pour les Verts en 1994 (jusqu’en 1997), de m’être rapproché de la Ligue communiste révolutionnaire en décembre 1997 pour y adhérer formellement en 1999, puis au Nouveau Parti Anticapitaliste qui a pris sa suite, ou mon engagement à la Fédération Anarchiste à partir de février 2013. Dans les derniers temps, nous avions un désaccord sur la place de la nation : il la voyait pour longtemps comme l’espace privilégié de la démocratie, je penchais pour une vue plus feuilletée des souverainetés populaires du local au mondial. Cependant, nous restions tous deux attachés à un horizon internationaliste.

Les tensions les plus fortes entre nous ont eu lieu lors d’une grève de la faim de personnes issues de l’immigration soumises à « la double peine » (une peine de prison pour un délit, puis une peine d’expulsion dans un pays qui n’était plus vraiment le leur, alors qu’ils étaient arrivés jeunes en France et y avaient fait leur vie de famille) à Lyon au printemps 1998, dans laquelle j’étais fortement impliqué avec mon syndicat SUD Éducation. Didier était membre du cabinet du ministre de l’Intérieur, Jean-Pierre Chevènement, peu ouvert à la négociation. Il a atténué la portée de nos divergences en les mettant sur le compte d’un « souci humanitaire » de ma part, mais en sous-estimant sa portée politique. 

Le CERES, si intensément incarné par Didier, a été pour moi une grande école d’apprentissage politique, un lieu d’ouverture intellectuelle, un espace de créativité politique associant marxisme vivant et perspective autogestionnaire, horizon révolutionnaire et pragmatisme, souplesse tactique et fermeté stratégique, avec une lucidité pionnière et rare quant à ce qui s’est avéré un poison mortel pour le PS : l’imprégnation néolibérale. J’y vois aussi, après coup, des impensés importants dans la perspective d’une réinvention de la gauche au XXIe siècle : la galaxie des problèmes tournant autour de l’étatisme, du verticalisme politique et de la professionnalisation politique, les enjeux écologistes ainsi que l’oubli de l’angle des individus dans des sociétés devenues individualistes.

Didier, c’était aussi des éclairs d’intelligence et d’humanité au cours de bonnes bouffes bien arrosées et entrecoupées d’anecdotes ! Il me convia un jour dans un restaurant du Quartier latin où il avait mangé en tête à tête avec François Mitterrand au début des années 1970. Mitterrand lui avait donné des conseils sur la meilleure façon de déguster du saucisson, en découpant des tranches épaisses (et pas fines comme à Paris !), et avait fini le repas en lui lançant « Motchane, nous aurions pu être amis si vous n’aviez pas fait de politique ». Fronçant des sourcils broussailleux, souvent habillé de noir et trainant un pied handicapé de jeunesse, ces déplacements dans les travées des congrès et des conventions socialistes inspiraient la crainte. Et pourtant son sourire printanier et sa gaieté musicale dissipaient d’un coup les blessures de la vie.

Sa fidélité non dogmatique à certaines idées et sa culture pouvaient susciter le ressentiment. Vers 1991-1992, me rendant à une réunion parisienne où le PS invitait des intellectuels pour discuter de son nouveau projet, je croise l’organisateur du débat, Michel Charzat, ancien animateur du CERES ayant tourné casaque au moment de la première guerre du Golfe (1990-1991), qui me dit dans le cours de la conversation : « Motchane n’est qu’un handicapé intellectuel ! », remarque à la finesse d’apparatchik au regard du handicap physique de Didier. Je sentis mon poing partir en direction de son visage bouffi d’aigreur, mais la main apaisante sur mon épaule du regretté sociologue Paul Ladrière (1927-2013) arrêta mon mouvement…

Clefs pour le socialisme (1973) : une boussole politico-intellectuelle dans les années 1970…et au-delà ?

Un livre de Didier, Clefs pour le socialisme (précédé d’un texte de Chevènement, Éditions Seghers, 1973), a participé à fabriquer la boussole politique et intellectuelle de nombre de militants du CERES au cours des années 1970. Il garde encore aujourd’hui une certaine pertinence. Quelques exemples: 

* Sur les processus de dogmatisation : « La méthode se dégrade en doctrine, le projet en catéchisme, le mouvement historique se fige dans l’immobilité et l’apologie d’un système de pouvoir. Á la pensée critique succède une série d’images pieuses. Coupé de l’histoire concrète, de sa substance même, il ne reste du socialisme que logomachie, rhétorique, et procédés scolastiques coagulés. » (p. 40) 

* Une critique lucide de la social-démocratie comme symptôme de processus plus larges d’institutionnalisation des forces critiques au sein du capitalisme : « Une critique sérieuse de la social-démocratie devra dépasser le terrain des considérations morales et s’astreindre à répondre à la question décisive à laquelle le mouvement ouvrier ne cesse d’être confronté : comment durer, en tant qu’organisation révolutionnaire de masse, sans avoir fait la révolution ? » (p. 96) 

* Une critique du léninisme comme « tentation de considérer que la conscience révolutionnaire d’une minorité peut se substituer durablement et complètement à celle des masses. C’est le mécanisme de toutes les oligarchies. » (p. 111) 

* Une piste (à ne pas retenir aujourd’hui de façon exclusive) d’accrochage entre les potentialités subversives d’une situation inédite qui surgit et le travail intérieur et antérieur dans une organisation : « C’est dans la crise révolutionnaire qu’un parti de masse devient révolutionnaire, s’il a su développer en lui une tension suffisante pour arracher le socialisme au destin qui, dans la société bourgeoise, s’appelle la social-démocratie. » (p. 113) 

* Sur le ridicule gauchiste : « Dans les grandes banlieues de la révolution, l’illusion lyrique n’est séparée de l’illusion comique que par un terrain vague : la confusion politique, la gesticulation idéologique s’y donnent libre cours. » (p. 198). J’ai repris cette phrase en exergue de la partie I d’un récent livre de philosophie politique anarchiste, Enjeux libertaires pour le XXIe siècle par un anarchiste néophyte (Éditions du Monde libertaire, 2015), afin de marquer une fidélité pragmatique et anti-gauchiste. 

* Un dilemme pour les visées d’auto-émancipation sociale : « une révolution ne peut s’accomplir que par l’adhésion majoritaire du peuple ; mais il n’est pas d’exemple qu’une révolution n’ait été anticipée et induite par des minorités. » (p. 203) 

* Une définition de l’autogestion en tant qu’horizon utopique pour une action politique à la fois radicale et pragmatique : « Nous entendons par autogestion une organisation de la société telle que, dans tous les domaines de l’activité sociale, celle-ci s’accomplisse sans diviser d’aucune manière les hommes entre ceux qui commandent et ceux qui obéissent, une organisation qui assure donc l’abolition permanente, réelle et constitutionnelle de toute séparation entre gouvernants et gouvernés. » (p. 242)

 Nous sommes quelques-uns à considérer qu’il y a un grand Motchane, comme il y a eu hier pour des cercles militants beaucoup plus larges un grand Jaurès, avec certes nettement moins d’effets sur le cours du socialisme français, mais d’une grande intensité sur un petit nombre.

Notes :

(1) Parmi les figures intellectuelles extérieures au PS et au CERES du comité de rédaction de Non ! : Gérard Althabe, Daniel Bachet, Bernard Cassen, Régis Debray, Marc Ferro, Jean-Pierre Garnier, Maurice Godelier, Alain Joxe, Dominique Lecourt, Armand Mattelart, Pierre Rolle…

(2) Roger Brunet et Danièle Linhart rejoindront notamment les « collaborateurs permanents » d’En Jeu.

(3) Dominique Cabrera, avec qui j’avais écrit le scénario de son film Nadia et les hippopotames (1999), situé lors des grèves de l’hiver 1995.

(4) Dès le colloque du magazine L’expansion d’octobre 1976 sur Les socialistes face aux patrons (dont les Actes ont été publiés par Flammarion en 1977), Michel Rocard avançait que, avec le PS, « le système de régulation restera le marché » (p. 182).

(5) Sur sa page Facebook du 15 avril 2017, Didier notait à propos de l’éventuelle victoire de Jean-Luc Mélenchon : « Dans la donne qui s’ouvrirait alors nous ne retrouverons pas forcément toutes les cartes que nous souhaitons, mais elle est la seule dont nous pouvons raisonnablement espérer qu’elle en rebattra réellement le jeu. », https://fr-fr.facebook.com/Didier-Motchane-41638524114/. Toutefois, il admettait mes critiques à l’égard de Mélenchon. Lucide et pragmatique !

(6) En dehors d’En Jeu, l’économiste Alain Lipietz a été un des rares, le nez pourtant dans le guidon de l’événement, à amorcer une analyse de la social-libéralisation du PS, en particulier dans « Un socialisme français aux couleurs du libéralisme », Le Monde diplomatique, n° 360, mars 1984, https://www.monde-diplomatique.fr/1984/03/LIPIETZ/37893, en étant un des premiers à parler de « tournant libéral ».

(7) Didier Motchane, « PS : rendez-vous manqué », Témoignage Chrétien, 22 décembre 1990.

(8) Daniel Bensaïd demanda à me rencontrer à cette occasion : ce fut notre premier contact et le point de départ d’une nouvelle amitié militante et intellectuelle.

Dans Libé, l’ entretien d’Alexis Corbière : «Le nom d’ »insoumis » s’est imposé dans le vocabulaire politique» Par Rachid Laïreche

Créé par le 25 août 2017 | Dans : Non classé

  • Alexis Corbière : «Le nom d’ »insoumis » s’est imposé dans le vocabulaire politique» dans Libération du 24/08/2017 Rachid Laïreche

La France insoumise se réunit à partir de ce jeudi à Marseille, terre d’élection de Jean-Luc Mélenchon. A cette occasion, «Libé» a interrogé le député de Seine-Saint-Denis, figure centrale du mouvement.

L’heure de la rentrée a sonné pour La France insoumise, réunie à partir de ce jeudi et pendant quatre jours à Marseille, terre d’élection de Jean-Luc Mélenchon. A cette occasion, Libération a interrogé le député de Seine-Saint-Denis, figure centrale du mouvement. Outre l’avenir des insoumis, il revient sur le «grand succès» de la campagne «de l’aveu même de nos adversaires», sur les premiers mois du «social killer» Macron aux «sourires permanents» et sur les polémiques à propos du Venezuela ou de Neymar.

C’est la fin des vacances, un nouveau cycle s’ouvre. Mais d’abord, retour en arrière : quel est le bilan de La France insoumise depuis sa création en février 2016 ?

La France insoumise rassemble désormais plus de 500 000 personnes autour de sa plateforme numérique. Force ouverte, populaire, rassembleuse, écologique, sociale et pour une VIe République, elle est tournée vers l’action concrète. Elle s’est constituée initialement en soutien à la candidature de Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle, avec un score de presque 20% à l’arrivée, c’est-à-dire dans le même étiage qu’Emmanuel Macron. La campagne, de l’aveu même de nos adversaires même les plus hostiles, fut un grand succès, mêlant intelligence et inventivité.

Cette dynamique ne s’est pas arrêtée au soir du premier tour. A l’occasion des élections législatives, les candidats de La France insoumise ont été présents dans la quasi-totalité des circonscriptions, et ils ont accédé au second tour dans près d’une centaine d’entre elles. Au final, nous avons fait entrer à l’Assemblée nationale un groupe parlementaire original qui a fait entendre une voix forte et une alternative sérieuse. Enfin, le nom d’«insoumis», devenu très populaire, s’est imposé dans le vocabulaire politique en tant que nouvelle sensibilité politique.

Bien sûr, à cette heure, nous aurions souhaité gouverner le pays pour répondre aux immenses défis qui sont devant lui. Mais ces deux campagnes ont permis de faire naître un large mouvement populaire qui dirigera un jour ce pays. Lire la suite »

Actes du colloque de la Fondation Res Publica: « Où va la Turquie? »

Créé par le 24 août 2017 | Dans : Non classé

Les actes du colloque du 29 mai 2017 sont disponibles en ligne sur le site de la Fondation Res Publica.

 Voir les actes du colloque « Où va la Turquie? » en ligne sur le site de la Fondation Res Publica.

Entretien de Jean-Pierre Chevènement à Oumma.com, mardi 4 juillet 2017

Créé par le 05 juil 2017 | Dans : Non classé

https://www.facebook.com/oummacom/videos/10155299410871142/

Pour Jean-Pierre Chevènement, les Français ont choisi le renouvellement des visages mais pas la continuité des politiques

Créé par le 26 avr 2017 | Dans : Non classé

Les Français, en mettant Emmanuel Macron au second tour, ont choisi le renouvellement des visages et d’un personnel politique usé par un bipartisme devenu de plus en plus artificiel.

Mais ils n’ont pas choisi la continuité, comme en témoigne le score élevé sinon majoritaire des candidats souverainistes. Emmanuel Macron devra s’en souvenir à l’heure des choix.

Une période est close. Les forces qui ont gouverné la France depuis un demi-siècle ont dévissé. Le Parti socialiste est divisé en trois. Le cycle d’Epinay est allé à son terme logique et depuis longtemps prévisible. La droite républicaine a perdu une élection qui paraissait imperdable. Comme le PS, elle entre dans une crise profonde et durable.

Dans l’immédiat, il faut que nos concitoyens se mobilisent pour écarter Marine Le Pen au second tour. Son score sans précédent doit obliger les forces républicaines à réviser enfin leur politique, comme elles ne l’ont pas fait après 2002 pour répondre au besoin de protection qu’exprime le pays. C’est dans cet esprit que j’appelle à un vote résolu pour Emmanuel Macron au second tour.

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