Parti socialiste
Articles archivés
Articles archivés
Créé par sr07 le 18 fév 2017 | Dans : Parti socialiste, Projet politique
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2017/01/29/hamon-est-il-compatible-avec-melenchon-jadot-et-macron_5071169_4355770.html#XOeUhrIhtvV2jSMR.99
Le programme de l’écologiste Yannick Jadot est le plus proche de celui de Benoît Hamon, le vainqueur de la primaire à gauche.
LE MONDE | 29.01.2017 à 23h19 • Mis à jour le 03.02.2017 à 10h53 | Par Agathe Dahyot, Maxime Vaudano et Adrien Sénécat
Comme il l’a annoncé pendant la campagne, le désormais candidat socialiste a tendu la main à Yannick Jadot (EELV) et Jean-Luc Mélenchon (la France insoumise) pour tenter de rassembler la gauche. Il partage une grande majorité de ses propositions avec le premier, et quelques orientations avec le second, même si son programme est moins radical.
S’il n’a pas cité le nom d’Emmanuel Macron, certains voudraient également voir Benoît Hamon entamer des discussions avec le leader du mouvement En Marche !, dont le flou du programme empêche pour l’instant de savoir si les deux hommes pourraient trouver des points de convergence.
Voici une comparaison de leurs positions relatives aux principales propositions de Benoît Hamon :
Benoît Hamon souhaite une mise en place par étapes d’un revenu de base inconditionnel, qui serait dans un premier temps réservé aux 18-25 ans.
Yannick Jadot est depuis longtemps favorable au revenu universel. Il envisage même qu’il soit attribué dès la naissance.
Jean-Luc Mélenchon est contre ce qu’il qualifie de « trappe à pauvreté ». Il y voit une menace pour les salaires, et refuse une « résignation face à l’idée que le travail est uniquement souffrance ».
Emmanuel Macron a plusieurs fois jugé intéressante la piste du revenu universel, avant de l’écarter définitivement en janvier. Le secrétaire général d’En marche ! a rejeté l’idée de « s’installer dans le financement durable d’un chômage de longue durée ».
Benoît Hamon veut fusionner l’impôt sur le revenu et la CSG en un impôt unique progressif à 10 tranches. Il souhaite aussi fondre l’ISF et la taxe foncière en un impôt unique sur le patrimoine et développer une fiscalité écologique (TVA éco-modulable et taxe carbone).
Yannick Jadot souhaite, comme Benoît Hamon, fusionner l’impôt sur le revenu avec la CSG, réformer la fiscalité du patrimoine en tenant compte du patrimoine net et développer la fiscalité écologique.
Jean-Luc Mélenchon est hostile à la fusion de l’impôt sur le revenu et de la CSG, car il craint que le financement de la Sécurité sociale soit fragilisé par la disparition de la CSG. Il souhaite plutôt rendre l’impôt sur le revenu plus progressif, avec 14 tranches au lieu de 5.
Emmanuel Macron s’est opposé en 2015, alors qu’il était encore au gouvernement, à l’idée de fusionner l’impôt sur le revenu et la CSG.
Yannick Jadot souhaite lui aussi l’abroger (tout en conservant le compte personnel d’activité).
Jean-Luc Mélenchon veut également l’abroger.
Emmanuel Macron veut non seulement conserver la loi travail, mais aller encore plus loin.
Benoît Hamon souhaite prohiber les « rémunérations dépourvues de lien avec l’amélioration des résultats au cours de leur mandat » et mettre fin aux stock options et aux retraites chapeaux « en cas de démission ou de perte de confiance du conseil d’administration ».
Yannick Jadot n’a pas pris position sur la question, à notre connaissance.
Jean-Luc Mélenchon est pour également, mais va beaucoup plus loin que Benoît Hamon : il souhaite limiter les écarts de salaire de 1 à 20 dans l’entreprise et fixer un plafond à 400 000 euros annuels.
Emmanuel Macron a jugé l’idée d’encadrer les salaires « inefficace » lorsqu’il était encore au gouvernement, en mai 2016.
Yannick Jadot est également favorable à un renforcement du compte pénibilité.
Jean-Luc Mélenchon veut revenir à la retraite à 60 ans.
Emmanuel Macron est très critique vis-à-vis du compte pénibilité. Il réfléchit à un système de retraite à la carte, modulable selon les parcours, sans plus de précisions.
Benoît Hamon a l’intention d’enfeindre les règles budgétaires du pacte de stabilité européen jusqu’à ce qu’il soit réformé pour pour exclure du calcul du déficit les dépenses de défense et d’investissement.
Yannick Jadot était plutôt favorable au traité budgétaire en 2012, avec des réserves. Il ne s’est pas positionné sur l’évolution des règles budgétaires à notre connaissance.
Jean-Luc Mélenchon souhaite également s’affranchir des règles budgétaires européennes, mais on peut douter qu’il se contenterait d’une réforme incluant les dépenses de défense dans le calcul des déficits, comme le prône Benoît Hamon.
Emmanuel Macron n’est pas favorable à un retour sur la règle des 3 % de déficit, mais souhaite un budget européen pour financer des investissements communs.
Benoît Hamon promet une forte réduction de la dépendance au nucléaire (50 % en 2025, dans la lignée de la loi de transition énergétique de 2015), un effort sur la promotion des énergies renouvelables, une sortie du diesel à l’horizon 2025 et un grand plan pour la rénovation énergétique.
Yannick Jadot est sur la même ligne que Benoît Hamon, même s’il affiche des ambitions supérieures : il veut sortir du nucléaire dès 2035.
Jean-Luc Mélenchon propose lui aussi une planification énergétique, avec une sortie du nucléaire et un mix énergétique 100 % renouvelable à l’horizon 2050. Plus radical que Benoît Hamon, il suggère la fermeture immédiate de la centrale de Fessenheim et l’arrêt des projets d’EPR à Flammanville et Hinkley Point. Il est également favorable à la fin du diesel et à un plan de rénovation énergétique.
Emmanuel Macron a une vision très différente : il promeut la compatibilité des énergies renouvelables et d’une énergie nucléaire qu’il présente comme « un choix d’avenir », et défend le diesel.
Benoît Hamon souhaite une TVA éco-modulable et une taxe carbone aux frontières de l’Europe.
Yannick Jadot annonce dans son programme la fin des niches fiscales nuisibles à l’environnement. Il se prononce également depuis longtemps pour une taxe carbone européenne.
Jean-Luc Mélenchon veut une taxe carbone sur les transports de marchandises et une taxe kilométrique sur l’éloignement entre la collecte des déchets et leur traitement.
Emmanuel Macron n’a pas dévoilé sa position sur le sujet.
Benoît Hamon veut l’abandon du projet.
Yannick Jadot est contre la poursuite de tous les « grands projets inutiles », dont l’aéroport nantais.
Jean-Luc Mélenchon est contre.
Emmanuel Macron souhaite poursuivre le chantier, au nom du respect du référendum.
Benoît Hamon veut limiter aux seuls projets de loi de finances et de financement de la Sécurité sociale cette procédure qui permet au gouvernement de passer en force au Parlement.
Yannick Jadot n’a pas pris position sur la question, à notre connaissance.
Jean-Luc Mélenchon, hostile au « coup de force » permis par le 49.3, souhaite changer la Constitution.
Emmanuel Macron ne s’est pas exprimé sur le sujet (même si le 49.3 a permis l’adoption de sa loi sur la croissance en 2015).
Yannick Jadot ne s’est pas positionné sur le sujet à notre connaissance, même si les écologistes y sont historiquement favorables.
Jean-Luc Mélenchon y est favorable.
Emmanuel Macron ne s’est pas positionné sur le sujet à notre connaissance.
Yannick Jadot est pour.
Jean-Luc Mélenchon est pour.
Emmanuel Macron semble être hostile au fait de l’inclure dans un programme sans garantie de pouvoir y parvenir, puisqu’il a raillé la promesse non tenue de François Hollande sur le sujet.
Benoît Hamon souhaite limiter le cumul à trois mandats identiques consécutifs.
Yannick Jadot n’a pas évoqué publiquement cette question à notre connaissance.
Jean-Luc Mélenchon est pour également.
Emmanuel Macron est pour.
Pour rendre l’Assemblée nationale plus représentative, Benoît Hamon souhaite qu’une partie d’entre eux soit élus selon les résultats nationaux de leur parti, plutôt qu’au scrutin uninominal à deux tours actuellement en place.
Yannick Jadot veut aller plus loin et propose d’élire tous les députés à la proportionnelle.
Jean-Luc Mélenchon souhaite « élire l’Assemblée nationale à la proportionnelle » (ce qui suggère qu’il est favorable à la proportionnelle intégrale).
Emmanuel Macron est favorable à une « introduction » de la proportionnelle à l’Assemblée.
Yannick Jadot n’a pas repris cette proposition de Cécile Duflot pendant la primaire écologiste.
Jean-Luc Mélenchon n’a pas pris position sur le sujet, à notre connaissance, bien qu’il réclame dans son programme l’abolition de la « monarchie présidentielle ».
Emmanuel Macron n’a pas pris position sur le sujet, à notre connaissance.
Yannick Jadot s’est prononcé pour l’euthanasie.
Jean-Luc Mélenchon s’est prononcé pour la légalisation du suicide assisté.
Emmanuel Macron ne s’est pas positionné publiquement sur le sujet, à notre connaissance.
Benoît Hamon souhaite renforcer la loi Sapin II en supprimant le « parcours par étapes » que doit suivre un lanceur d’alerte au sein de son institution.
Yannick Jadot y est favorable.
Jean-Luc Mélenchon est très engagé sur le sujet. Il souhaite même naturaliser français Edouard Snowden et Julian Assange.
Emmanuel Macron ne s’est pas positionné publiquement sur le sujet, à notre connaissance.
L’aide médicale à la procréation est aujourd’hui réservée aux couples hétérosexuels.
Yannick Jadot est pour.
Jean-Luc Mélenchon est pour.
Emmanuel Macron ne s’est pas positionné publiquement sur le sujet, à notre connaissance.
Comme Benoît Hamon, MM. Jadot, Mélenchon et Macron sont opposés à la légalisation de la GPA.
Yannick Jadot le propose.
Jean-Luc Mélenchon le propose.
Emmanuel Macron est favorable à une simple dépénalisation pour la détention en petite quantité, mais pas à une légalisation.
Benoît Hamon souhaite les autoriser à travailler après trois mois sur le territoire et faciliter l’apprentissage du français.
Yannick Jadot tient un discours d’ouverture sur l’accueil des demandeurs d’asile, sans avoir pour l’instant dévoilé de propositions concrètes.
Jean-Luc Mélenchon a durci son discours ambigu sur l’immigration depuis l’été 2016, s’attirant les foudres de Benoît Hamon, qui a jugé sa position « grave ».
Emmanuel Macron est favorable à une politique d’accueil généreuse. Il a salué la position d’Angela Merkel en Allemagne et a jugé que c’était un « devoir » pour la France.
Benoît Hamon souhaite remplacer tous les départs à la retraite et créer 1 000 postes par an.
Yannick Jadot ne s’est pas positionné publiquement sur le sujet à notre connaissance.
Jean-Luc Mélenchon veut 10 000 recrutements.
Emmanuel Macron veut 10 000 recrutements en trois ans.
Le CETA, approuvé par les chefs de gouvernement européens à l’automne 2016, doit être ratifié par le Parlement européen (en février 2017) et par les parlements nationaux des Vingt-Huit Etats-membres européens (dans les prochains mois et les prochaines années).
Yannick Jadot est contre le CETA.
Jean-Luc Mélenchon est contre le CETA.
Emmanuel Macron est favorable au CETA, et a critiqué la tentative de veto de la Wallonie.
Benoît Hamon veut proposer la reconnaissance de la Palestine par le gouvernement français.
Yannick Jadot est pour.
Jean-Luc Mélenchon est pour.
Emmanuel Macron refuse toute reconnaissance de la Palestine avant la conclusion d’un accord de paix.
Benoît Hamon souhaite que la France reste dans le commandement intégré de l’alliance atlantique.
Yannick Jadot n’a pas proposé d’en sortir, à notre connaissance.
Jean-Luc Mélenchon veut sortir de l’OTAN.
Emmanuel Macron n’a pas proposé d’en sortir, à notre connaissance.
Correction : Jean-Luc Mélenchon est favorable au non-cumul des mandats dans le temps. Une version précédente de cet article indiquait qu’il n’avait pas pris position à ce sujet.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2017/01/29/hamon-est-il-compatible-avec-melenchon-jadot-et-macron_5071169_4355770.html#XOeUhrIhtvV2jSMR.99
Créé par sr07 le 06 juin 2015 | Dans : Blog du Che, Non classé, Parti socialiste, Pour une autre Europe
Propos recueillis par Thierry Prudhon
Créé par sr07 le 02 juil 2013 | Dans : a1-Abc d'une critique de gauche. Le billet de XD, Parti socialiste
Nos amis socialistes landais organisaient hier soir à Tartas les ateliers du changement. L’orateur, Jean-Marc Germain, secrétaire national du PS à l’emploi et député, a présenté la politique de l’emploi, notamment les nouveaux contrats (emploi-avenir et de génération) et les enjeux autour de la loi dite de sécurisation de l’emploi.
Plutôt convainquant sur le volontarisme gouvernemental dans la promotion des mesures pour l’emploi, le secrétaire national s’est efforcé de dissiper les critiques du contenu de cette loi qui a donné lieu, ces derniers mois, à ces débat très vifs, autour de l’ANI initialement, puis de « l’enrichissement » législatif de l’accord. L’accueil réservé à cette loi reste encore largement mitigé à gauche en dépit des éléments d’argumentaires positifs présentés par nos parlementaires PS et MRC du groupe socialiste, républicain et citoyen à l’assemblée et des sénateurs de la majorité présidentielle. Ceux-ci mettent en perspective des avancées sur le plan de la lutte contre la précarité de l’emploi, l’accès à la formation professionnelle, l’encouragement à la négociation préalable aux licenciements économiques et à la mise en oeuvre des mesures permettant d’éviter les suppressions d’emploi…
On peut bien accepter, dans le rapport des forces actuel et en raison de la situation concrète d’un grand nombre de salariés, cette vision positive d’un texte entaché cependant d’un vice de conception originel (refus de l’ANI par deux importants syndicats de salariés). A condition néanmoins de prendre toute la mesure de la situation. Le déplacement du rapport de forces au profit de « l’entreprise » n’est pas nouveau depuis l’émergence des accords dits de flexibilité des années 80, rendus possibles – disons le pour être honnête - par les lois Auroux , puis le développement considérable d’accords d’entreprises dérogatoires au code du travail, ces dernières temps, qui ont entamé la protection des travailleurs par « l’ordre public social », inversant de facto la hiérarchie des normes, sous l’effet de la prédominance patronale dans un rapport social tout à l’ avantage des employeurs.(1)
Dans ce contexte il convient de ne pas en rester là et de lier plus que jamais les questions d’emploi et de croissance avec celles de l’Europe. L’euro fort condamne notre industrie et pénalise nos exportations au moment où nos entreprises ont besoin de regagner des parts de marché. Les nouveaux instruments mis en place par le gouvernement Ayrault : pacte pour la croissance, la compétitivité et l’emploi, contrats d’avenir et de génération et la loi de sécurisation de l’emploi ne pourront produire d’effets de levier qu’à la double condition de s’accompagner d’un contrôle exigeant sur leur mise en oeuvre et d’une inflexion forte de notre politique à l’échelle de l’Europe.
Sortir de l’euro cher et refuser la logique d’austérité imposée par la finance restent bien les deux tâches les plus urgentes du moment!
Xavier Dumoulin
(1) sur le mouvement de flexibilisation lire les très riches développements d’Alain Supiot, membre de l’Institut, dans son ouvrage « Critique du droit du travail »-PUF-éditions Quadrige-juin 2011 ( les pages 170-177 sur l’entreprise source de droit).
Créé par sr07 le 12 jan 2013 | Dans : AGAUREPS-Prométhée, Fédérations MRC d'Aquitaine, Front de gauche, Gauche anti-libérale, MRC-PS, Parti socialiste
De gauche à droite sur les 1° et 2° diapositives, Josette Robert, secrétaire nationale du MRC, Florence Delaunay, députée des Landes (PS), Xavier Dumoulin, premier secrétaire MRC Aquitaine et Bruno Moschetto, Maître de conférence à l’Ecole des Hautes Etudes Commerciales(HEC) et à l’Université de Paris 1, par ailleurs secrétaire national du MRC aux questions économiques
vues
de l’assemblée
séance dédicace du livre de B.Maschetto « Tout savoir – ou presque – sur la face cachée de l’Euro », préface de Jean-Pierre Chevènement
Lire l’intervention de Bruno Moschetto lors de l’assemblée citoyenne montoise
DU MYTHE DE LA COMPETITIVITE A LA SORTIE DE L’EURO DANS L’EURO
Tel pourrait être – mes chers camarades – mes chers compagnons – le fil d’Ariane des réflexions que je souhaiterais développer devant vous. Tout d’abord celles-ci passent par une analyse de la réelle compétitivité à l’irréelle croissance.
Premier point de mon intervention.
DU MYTHE DE LA COMPETITIVITE
Dans notre environnement européen contemporain le concept de compétitivité n’est-il pas fondamentalement paradoxal ? La compétitivité qu’est-ce-à dire ? S’agit-il des ou de la compétitivité ?
Les compétitivités peuvent être sectorielles. Ainsi elles peuvent concerner le secteur agricole, le secteur automobile, le secteur aéronautique, le secteur hôtelier, le secteur financier. Issues de la productivité c’est-à-dire du rapport entre la production et les moyens mis en œuvre pour l’obtenir, les compétitivités se mesurent en prix, c’est-à-dire de nos jours en monnaie. Ce grand commensurable selon la formule d’Aristote dans l’Ethique à Nicomaque. Dans un pays déterminé, les taux de compétitivité sectorielles peuvent se compenser et permettre dans les échanges internationaux de bénéficier d’avantages dits comparatifs en fait compétitifs. Où chacun s’enrichit de ses mutuelles différences. Le fait par exemple que la première de nos grandes écoles de commerce caracole en tête depuis plus d’une décennie dans le classement du Financial Times des business schools européennes est un témoignage éclatant d’une compétitivité sectorielle.
Mais la somme des compétitivités forme un bloc de compétence et elle devient par là globale. Celle là tient compte du prix des produits marchands que ce soient des actifs corporels ou non corporels, c’est-à-dire le prix des biens et des services qui dans le combat économique extérieur se réduit au solde de la balance des transactions courantes, alors que seul le déficit de la balance commerciale stigmatise, à tort, les faiblesses compétitives d’une nation.
Mais dans la compétitivité globale, il y a aussi celle issue des produits marchands et celle issue des produits non marchands tels que la protection sociale, les services publics, et plus généralement l’art de vivre. Tout ceci résulte d’un choix démocratique et culturel exercé par chacune des nations. Ainsi, nous déroulons effectivement un tapis rouge à nos amis anglais lorsqu’ils viennent se faire opérer dans les 18 jours de leur arrivée alors qu’il leur aurait fallu attendre 18 mois dans leur pays avec le risque de passer de vie à trépas !
De nos jours, l’accent est mis dans le couple franco-allemand, sur la seule compétitivité des produits marchands et qui se traduit par un insolent excédent de la balance commerciale pour l’Allemagne (150 MD€) et d’un déficit récurrent pour la France (75 MD€ )La France est ainsi réputée être à la traine de l’Allemagne . Mais à la réflexion, l’Allemagne ne tire-t-elle pas par cette soi- disant réussite l’ensemble de ses partenaires de l’Europe, dont la France, vers le bas ?
C’est le rapport de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) sur les tendances mondiales de l’emploi en Europe dont les conclusions sont reprises par le Monde du 25 Janvier 2012 – Article qui s’intitule - : « la crise de la zone euro : la faute à Berlin » et qui pose cette impertinente question.
Pour l’OIT les bas salaires outre -Rhin sont une raison majeure de la crise en zone euro « la baisse relative du coût du travail allemand depuis une décennie a mis sous pression la croissance de ses concurrents avec des conséquences néfastes pour la viabilité de leurs finances publiques. En se convertissant à la rigueur dès le milieu des années 90, l’Allemagne a créé au niveau européen les conditions d’un marasme économique prolongé, poursuit le rapport de l’institution onusienne. L’OIT épingle au passage les réformes Schröder qui ont eu pour effet de réduire les revenus du bas de l’échelle notamment dans les services. Je rappellerai simplement que l’heure de baby sitting se rémunère en Allemagne 4€ contre 8 € en France. Tout ceci correspond à ce que l’on appelle la dévaluation interne qui se fait au détriment du monde du travail.
Nul doute qu’il faut pour l’Europe, tout sauf de l’austérité, ( Bruno Moschetto –La Tribune – 20 mars 2010) puisque dans l’équilibre économique , les dépenses des uns sont les revenus des autres. La cure de 30 MD€ annoncée par François Hollande dimanche 9 septembre 2012, équivaut à 1 ½% de la production intérieure brute (PIB) et se traduira immanquablement par une contraction mécanique de l’activité, c’est-à-dire de la croissance tant désirée et qui le sera encore plus. D’ailleurs Joseph Stiglitz, prix Nobel d’Economie, estime que l’Europe court à sa perte en persistant à mener des politiques d’austérité défendues principalement par l’Allemagne, dans une déclaration télévisée faite le même dimanche, et rapportée par le Monde du 11 septembre 2012.
Sans compter qu’à l’instar de la Chine –atelier du monde – l’Allemagne est devenue celui de l’Europe : puisqu’elle achète des produits à bas coût dans son hinterland : les pays de l’Europe de l’Est , les assemble et les vend aux pays de l’Europe de l’Ouest – essentiellement ceux de la zone euro à pouvoir d’achat plus élevé et où, selon la formule de Jacques Sapir, les produits made by Germany remplacent ceux made in Germany.
Ces effets déflationnistes dévastateurs entrainent dans l’opinion et les médias la création d’une chaine de contrevérités . Celle –ci part du constat de l’analyse de la balance commerciale où il apparaît que les pays vertueux se situent au Nord et par là les non vertueux se situent au Sud ; d’où ceux du Sud doivent s’aligner sur ceux du Nord. Il s’agit là d’un véritable contresens . Celui-ci est dénoncé par la parabole du jeu de billes de Jacques Rueff aux termes de laquelle les gagnants de billes (de devises) équivalent billes en matière d’échange internationaux doivent les prêter aux perdants de billes (de devises)sinon il n’y a tout simplement plus de jeu de billes ni de jeu commercialinternational.
Ce contresens est poussé à son paroxysme par le slogan selon lequel l’Allemagne ne veut pas payer pour les pays du Club Med d’ailleurs, il ne s’agit pas de payer mais de prêter. Et s’il n’y a plus de Club Med parce que ces pays ne disposeraient plus de devises i.e. de billes pour acheter, il n’y aurait plus d’Allemagne qui, assise sur son tas de billes i.e. devises ne pourrait plus vendre ses produits.. Dans le même esprit on peut prétendre que le Club Med dont la Grèce a réellement payé pour l’Allemagne du fait de la surévaluation de sa monnaie – l’euro ! Alors comment en sortir ?
D’où les esquisses de solutions. Un autre prix Nobel d’Economie , Paul Krugman dans son dernier livre paru le 5 septembre 2012, intitulé « Sortez-nous de cette crise ;maintenant » en évoque trois possibles. La première l’inflation sur les prix des flux. C’est-à-dire celle qui résulte d’un déséquilibre persistant entre l’offre de produits et la demande de produits sur l’ensemble des marchés de biens et de services.
Créé par sr07 le 17 déc 2012 | Dans : Parti socialiste
Les résultats des élections législatives partielles confirment malheureusement les indications données par les dernières enquêtes d’opinion.
Au-delà des spécificités locales propres à chaque élection, le constat est sévère : trois défaites pour la gauche. Elles témoignent d’une forte démobilisation, notamment parmi l’électorat populaire. Plus du tiers des électeurs qui ont porté la gauche aux responsabilités en juin dernier n’est pas retourné aux urnes. Ce qui signifie que ces citoyens s’interrogent sur le sens de la politique actuelle. Parce que nous souhaitons la réussite du gouvernement, nous pensons qu’il est temps de répondre à cette insatisfaction.
Remettre l’agenda économique et social en tête des priorités
Premièrement, il est urgent de remettre l’agenda économique et social en tête des priorités de l’action gouvernementale. Chacun des 60 engagements de campagne doit être tenu et le gouvernement dispose pour cela d’une majorité au parlement. Mais le scepticisme croissant des couches populaires et moyennes, qui ont pourtant joué un rôle clé dans l’élection de François Hollande, nous invite à hiérarchiser notre action car elles attendent d’abord des réponses fortes sur le terrain du pouvoir d’achat et de l’emploi. L’aspiration légitime des salariés et des ouvriers modestes à améliorer leurs conditions de vie matérielles doit être mieux prise en compte.
Mettre en œuvre une grande réforme fiscale redistributive dans le prochain budget
Si nous souscrivons à l’objectif de redressement des comptes publics et de la compétitivité de nos entreprises poursuivi par le gouvernement, nous pensons qu’il faut l’accompagner de la mise en place de la grande réforme fiscale redistributive annoncée par François Hollande pendant sa campagne. Celle-ci est en effet nécessaire pour restituer du pouvoir d’achat aux millions de salariés qui subissent la stagnation salariale et la difficulté croissante à boucler les fins de mois, à mettre de l’essence dans le réservoir, à payer le loyer ou les études des enfants.
Une étape importante vers plus de justice fiscale a été franchie dans le budget 2013, avec l’alignement des revenus du capital sur ceux du travail, qui permet notamment de mettre les plus aisés davantage à contribution. Il faut maintenant aller plus loin en engageant cette grande réforme redistributive. Dans un système où la CSG pèse deux fois plus lourd que l’impôt sur le revenu, il est temps, pour la rendre équitable, de la rendre progressive. Il s’agit de renouer avec l’esprit de l’engagement n°14 pris par François Hollande pendant sa campagne, qui stipulait que : « La contribution de chacun sera rendue plus équitable par une grande réforme permettant la fusion à terme de l’impôt sur le revenu et de la CSG dans le cadre d’un prélèvement simplifié sur le revenu ».
Aucune contrainte technique ni budgétaire n’empêche de mettre en œuvre une telle réforme si la volonté politique existe. L’agenda du redressement ne saurait entraver celui de l’indispensable redistribution. Il est possible et juste, sans pertes de recettes pour l’Etat, d’augmenter de plusieurs centaines d’euros par an le pouvoir d’achat des ménages modestes.
Elus de la majorité, nous souhaitons être les vigies du changement et de la justice. Mettre en œuvre la réforme fiscale redistributive, c’est montrer que la gauche au pouvoir est capable de mener une action publique qui défend les intérêts des populations les plus fragiles de notre société et améliore leur situation. C’est permettre à la gauche de renouer avec sa vocation et réintégrer les couches populaires dans son grand récit historique du progrès social.»
A l’initiative de Laurent Baumel, député-maire de Ballan-Miré (Indre-et-Loire), Philippe Doucet, député-maire d’Argenteuil (Val d’Oise) et François Kalfon, conseiller régional d’Ile-de-France
Autres signataires : Sylviane Alaux, députée de Pyrénées-Atlantiques, Christian Assaf, député de l’Hérault, Isabelle Bruneau, députée de l’Indre, Anne-Yvonne Le Dain, députée de l’Hérault, Michel Lesage, député-maire de Langueux (Côtes d’Armor), Jean-Philippe Mallé, député des Yvelines, Dominique Potier, député de Meurthe-et-Moselle, Patrice Prat, député-maire de Laudun (Gard), Jacques Valax, député du Tarn.