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Créé par sr07 le 14 oct 2017 | Dans : Santé-social-logement
Profil bas. En présentant, ce vendredi matin, leur plan pour lutter contre les déserts médicaux à Châlus (Haute-Vienne) à l’occasion de l’ouverture d’une nouvelle maison de santé, le Premier ministre et la ministre de la Santé ont été chiches en annonces. Les pouvoirs publics voulant surtout «faciliter les initiatives locales» et insister sur la nécessité «d’organisations innovantes dans chaque territoire
Une prudence amplement justifiée, la grandiloquence habituelle sur le sujet n’ayant pas apporté beaucoup de solutions. En effet, depuis bientôt dix ans, la question revient en boucle. Chaque Président et chaque ministre de la Santé annoncent leur plan pour améliorer l’accès aux soins dans des territoires désertés. En 2007, Nicolas Sarkozy, tout juste élu, lançait son programme, prévoyant «l’augmentation du nombre des étudiants médecins formés» et proposant «que le praticien installé dans une zone de désert médical soit mieux payé que celui qui exerce dans les villes où il y a trop de médecins». Rebelote en février 2010 : Sarkozy demandant «solennellement» à sa ministre «d’engager avec les collectivités territoriales un plan triennal de création de maisons de santé pluridisciplinaires».
Arrive Hollande, et les… trois plans de Marisol Touraine. En décembre 2012, sont ainsi présentées douze mesures pour inciter les médecins à s’installer dans les déserts médicaux, avec un «Pacte territoire santé». Novembre 2015, nouveau plan avec un objectif : faciliter l’installation de 500 médecins tout juste diplômés. Octobre 2016, ça recommence : de nouvelles mesures avec notamment l’octroi d’une «prime d’engagement» comprise entre 10 000 et 30 000 euros aux jeunes diplômés qui s’engageront à passer le concours de praticien hospitalier et à rester, une fois titularisés, au moins trois ans en place.
Le résultat de ces dix plans en dix ans ? La situation ne s’améliore pas. Les déserts médicaux persistent. Ils s’étendent même dans les grandes zones urbaines avec des difficultés d’accès aux soins des spécialistes. Et pourtant, paradoxe, la France n’a jamais compté autant de médecins : près de 216 000 praticiens en activité recensés au 1er janvier, en légère augmentation depuis dix ans (+ 0,9 %). Cherchez l’erreur…
De fait, les causes sont multiples, internes comme externes. D’abord, comme le note l’ordre des médecins dans son dernier atlas sur la démographie médicale, la profession est vieillissante. Et les effectifs chez les généralistes – donc chez les médecins de premiers recours – ont connu une baisse de près de 10 % ces dix dernières années. L’exercice médical a également changé. De plus en plus féminisée (47 % de médecins sont des femmes), la profession privilégie aujourd’hui l’exercice mixte (libéral et salariat), et non plus simplement celui en cabinet. D’où le succès des maisons de santé. En huit ans, plus de 1 000 se sont créées. Mais cela ne suffit pas à redynamiser les territoires qui se vident. A ces changements internes à la profession s’ajoute un contexte social qui aggrave la situation : les zones les plus défavorisées d’un point de vue médical sont aussi celles qui cumulent le plus de fragilités en termes socio-économiques, avec un taux plus élevé de maladies chroniques, des populations plus âgées ou avec des revenus les plus faibles. «Tout cela se voit nettement le long d’une diagonale du vide intérieur, qui va des Ardennes et de la Meuse jusqu’aux Hautes-Pyrénées et à l’Ariège», détaille l’ordre des médecins.
Que faire, alors, au-delà des effets d’annonces ? Cette fois-ci, pas de triomphalisme dans le plan du gouvernement. Comme dans les précédents, il y a toujours le refus affiché de mesures contraignantes pour pousser les médecins à s’installer dans des zones sous-dotées. Et la volonté claire de favoriser le développement des maisons de santé.
Lors de sa campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait en effet évoqué la création de 1 000 nouveaux établissements. Pourquoi pas ? Mais cela ne se décrète pas, les maisons de santé qui réussissent étant celles qui sont conçues et décidées localement et non pas par les autorités. Vendredi, le Premier ministre a expliqué, non sans raison, miser sur la «confiance aux professionnels de santé et aux initiatives locales» et «sur la simplification administrative».
Le gouvernement a également listé des grands axes de travail : «nouvelles façons d’exercer entre la ville et l’hôpital», «télé-médecine», «pratiques avancées» pour permettre, par exemple, aux infirmiers de pratiquer des actes habituellement réservés aux médecins. Dans le détail, le cumul emploi-retraite des médecins libéraux va être facilité. Et les praticiens seront incités à exercer à temps partiel dans des zones sous-dotées grâce à une revalorisation de leurs primes. Quant au développement de la télé-médecine – considérée par beaucoup d’experts comme la solution miracle –, il faudra attendre un peu. Il passera par des négociations entre l’Assurance maladie et les médecins début 2018 pour en fixer les tarifs. Et ce n’est pas gagné. De quoi rester, là encore, un peu modeste.
Créé par sr07 le 24 juil 2017 | Dans : Santé-social-logement
« La baisse des aides au logement va mécaniquement aggraver la situation de ménages », ajoute le président de la Fédération des acteurs de la solidarité.
LE MONDE | 24.07.2017 à 06h45 • Mis à jour le 24.07.2017 à 12h07 | Par Isabelle Rey-Lefebvre (propos recueillis par)
Le gouvernement a annoncé une baisse de 5 euros par mois des aides au logement, à partir du 1er octobre, pour les 6,5 millions de bénéficiaires. Qu’en pensez-vous ?
Cette mesure générale est aveugle et frappe en premier lieu les plus pauvres. Non seulement elle met à mal la solvabilité des locataires, mais aussi le pouvoir d’achat, car pour une personne qui touche le revenu de solidarité active (RSA), 5 euros en moins par mois, c’est significatif. Je ne peux pas ne pas faire le rapprochement avec d’autres mesures annoncées, comme celle de réduire l’impôt sur la fortune, qui va coûter plusieurs milliards d’euros. Cela est peut-être justifié dans le but de stimuler le dynamisme économique, mais il faut une politique équilibrée.
Nous sommes également préoccupés par la reprise des expulsions locatives pour impayés de loyer depuis avril. Leur nombre n’a cessé d’augmenter sur les dix dernières années, faute d’une politique de prévention digne de ce nom. La baisse des APL va mécaniquement aggraver la situation de ces ménages qui ont déjà des difficultés à se maintenir dans leur logement.
Qu’attendez-vous du gouvernement ?
D’abord, qu’il sorte de son silence et dise quelle est sa politique pour lutter contre la pauvreté. Cela fait deux mois qu’il est installé et nous ne savons toujours rien dans ce domaine : c’est un motif d’inquiétude. Je rappelle qu’en France 8,7 millions de ménages vivent sous le seuil de pauvreté (1 008 euros par mois et par unité de consommation), un million de plus qu’en 2008. Concernant le logement, nous avons rencontré Richard Ferrand, alors ministre de la cohésion des territoires, puis son successeur, Jacques Mézard, qui semblaient d’accord sur la politique dite du « logement d’abord », visant à proposer directement un logement pérenne aux personnes sans abri, sans en passer par les centres d’hébergement. Lire la suite »
Créé par sr07 le 08 juin 2017 | Dans : Articles de fond, Santé-social-logement
Directeur de la publication : Edwy Plenel
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Alain Supiot: «La loi El Khomri attise la
course au moins-disant social»
PAR MATHILDE GOANEC
ARTICLE PUBLIÉ LE MARDI 3 MAI 2016
Alain Supiot, éminent spécialiste du droit du travail,
revient sur le contexte qui a permis à la loi sur le
travail de la ministre Myriam El Khomri d’éclore et
à la critique du code du travail de prospérer : le
calcul économique, devenu l’alpha et l’oméga de la
production du droit. « Les hommes ne peuvent être
réduits à l’état d’un troupeau productif », rappelle
l’artisan du concept « des droits de tirage sociaux ».
Entretien.
Alain Supiot a hésité, longuement, avant de nous
accorder cet entretien. La peur de rajouter du « bruit »
au bruit. La peur également que l’on ne se focalise
sur sa critique (acerbe) de la loi sur le travail, en
dépit de son analyse plus large de la production du
droit, soumise désormais à des impératifs de « calculs
économiques », cette « gouvernance par les nombres »
détaillée dans l’ouvrage du même nom publié en
février 2015. Sauf qu’Alain Supiot est l’artisan en
France du concept « des droits de tirage sociaux »,
prémisses de toute une pensée nouvelle sur le travail et
la sécurisation des parcours, dont le compte personnel
d’activité contenu dans la loi El Khomri est un lointain
cousin. Et qu’il est l’un des meilleurs spécialistes du
droit social et de la théorie du droit, juriste au sein de
la chaire État social et mondialisation du collège de
France. Lire la suite »
Créé par sr07 le 08 juin 2017 | Dans : Articles de fond, Santé-social-logement
La réforme que M. Macron compte mettre en œuvre dès cet été est celle du code du travail. Il a annoncé qu’elle se ferait par ordonnances, mais le contenu de ces dernières reste flou, à ce jour. Parmi les trois mesures principales devraient y figurer celle de la primauté des accords d’entreprise
La primauté des accords d’entreprise
C’est, selon le Monde, « le point névralgique de la réforme voulue par M. Macron. » « En France, les conditions de travail résultent de différents accords ou lois, mais selon une hiérarchie bien précise.
Au sommet de cette « hiérarchie des normes » : la Constitution, puis la loi, qui fixe, dans le code du travail, un socle de droits et de normes qui s’appliquent à tous (durée légale du temps de travail, salaire minimal, égalité professionnelle entre hommes et femmes, etc.).
Il existe ensuite des branches, qui regroupent des entreprises d’un même secteur d’activité, et qui peuvent signer des accords ou des conventions collectives. Ces derniers peuvent modifier le temps de travail ou le seuil des salaires, mais seulement si leurs dispositions sont plus avantageuses pour les salariés que le code du travail. Enfin, les entreprises peuvent elles-mêmes signer des accords en interne, mais ils ne peuvent pas être moins avantageux que l’accord de branche.
La loi El Khomri a déjà inversé cette pyramide mais uniquement pour le temps de travail. Un accord d’entreprise peut donc, depuis son entrée en vigueur, être moins avantageux qu’un accord de branche, dans les limites du code du travail. Lire la suite »
Créé par sr07 le 18 fév 2017 | Dans : Articles de fond, Santé-social-logement