Ségolisme

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Ségolène Royal : « Mon rôle est d’organiser le changement et l’ouverture »

Créé par le 19 nov 2008 | Dans : Parti socialiste, Ségolène Royal, Ségolisme

A la veille du premier tour de l’élection du premier secrétaire du Parti socialiste, qui aura lieu jeudi 20 novembre, Ségolène Royal précise ses arguments dans la confrontation qui l’oppose à Martine Aubry et Benoît Hamon. Confirmant sa volonté de changer le fonctionnement du parti, l’ancienne candidate à l’élection présidentielle, qui estime qu’elle « symbolise la rupture », évoque son « contact particulier avec le peuple » tout en affichant son souhait d’associer à la direction du parti des dirigeants issus d’autres motions. Elle entend, si elle l’emporte, organiser des conventions thématiques, en particulier sur les alliances, la crise financière et la protection sociale.

La campagne se durcit. Jack Lang vous accuse de vouloir transformer le PS en un parti à l’américaine, une grosse machine électorale…

Arrêtons les anathèmes : voilà typiquement les méthodes du passé que je ne veux plus voir dans le nouveau parti ! Je n’ai jamais construit mon discours politique sur le rejet de ce qui se fait ailleurs, sur le repli sur soi, sur la peur du changement. François Mitterrand parlait de « la force d’être soi-même et celle de changer ». Nous avons l’obligation de changer.

Aujourd’hui, le vrai risque, c’est l’immobilisme. Le PS est devant un choix crucial : se recroqueviller ou s’envoler, se refermer sur lui-même ou s’ouvrir au monde, s’étioler ou renaître, en prenant le risque de créer un parti joyeux, métissé, créatif, constructif. Soit on choisit encore la pyramide immuable, le sommet et la base, ceux qui savent et ceux qui exécutent, soit on joue le collectif, le rassemblement et une gestion plus horizontale du parti.

Pourquoi les réactions à votre égard sont-elles si vives ? A entendre vos adversaires, c’est tout juste si vous appartenez à la famille socialiste.

J’ai trois explications à cette violence. D’abord, je symbolise le changement et même la rupture. Cela en dérange beaucoup, alors que j’ai vingt-cinq ans de militantisme au sein du PS. Ensuite, j’incarne la légitimité que m’a donnée la campagne présidentielle. Enfin, j’ai un contact particulier avec le peuple. Cela fait ma force et intrigue certains.

Comment analysez-vous ce qui s’est passé au congrès de Reims ?

Cela a été un jeu de poker menteur. En principe, le rassemblement se fait autour de la motion arrivée en tête. C’est la règle. Mais parce que c’était moi et une nouvelle génération, ils ont refusé de s’y plier. Ils ont fait de ce congrès une question de personnes.

Quand j’ai contacté Martine Aubry et Bertrand Delanoë pour faire le rassemblement, ils m’ont dit que j’étais la candidate légitime, et ils ont commencé à discuter sur le texte. Nous avons eu un échange écrit, puis ils ont refusé tout débat complémentaire. Et dès l’ouverture de la commission des résolutions, ils ont déclaré ne plus avoir rien à nous dire. Il s’agissait d’un congrès d’obstruction à la motion arrivée en tête.

Pourquoi avez-vous reculé sur la question de l’alliance avec le centre, en en appelant désormais à l’arbitrage des militants ?

Je n’ai pas reculé. Mon discours a été clair là-dessus. Pour faciliter un rapprochement avec Bertrand Delanoë, j’ai fait cette proposition de méthode. J’ai également tendu la main à Benoît Hamon, en lui proposant de prendre la responsabilité du forum chargé de réfléchir à cette question. Il a refusé. Sur le fond, je ne renie rien. Le parti doit s’ouvrir, mais après avoir rassemblé toute la gauche.

Aux militants qui s’inquiètent, je rappelle que j’ai été capable de rassembler toute la gauche au premier tour de la présidentielle, et d’être présente au second, avec le soutien notamment d’Olivier Besancenot et d’Arlette Laguiller.

Vous souhaitez être secondée par un premier secrétaire délégué. Quelles seront ses attributions ?

Contrairement à la réputation qu’on me fait, je délègue beaucoup, en particulier dans mes fonctions de présidente de région. Le premier secrétaire délégué pourra exercer tous les pouvoirs du premier secrétaire par délégation. Présider le bureau national, s’exprimer pour le parti, s’assurer du bon fonctionnement de l’appareil, en appui avec quelqu’un qui s’occupera des fédérations.

Cela veut-il dire que vous ne présiderez pas toutes les semaines le bureau national si vous êtes élue ?

C’est déjà le cas. Lorsque le premier secrétaire est pris par d’autres obligations, notamment internationales, il délègue la présidence du bureau national.

Avec qui souhaitez-vous diriger le parti ?

Je veux constituer une équipe ouverte aux autres motions, y compris celle de Benoît Hamon. J’espère convaincre des personnalités de talent comme Didier Migaud, Pierre Moscovici, Jean-Yves Le Drian, Marisol Touraine, Adeline Hazan, Alain Vidalies et d’autres encore. Je souhaite constituer une équipe solide qui assume pleinement ses responsabilités et se déploie largement. Mon rôle est d’organiser le changement, l’ouverture et la transmission.

Quelles premières décisions envisagez-vous de prendresi vous l’emportez ?

Je contacte immédiatement les responsables socialistes européens. Puisque la France a la présidence de l’Union européenne jusqu’à la fin de l’année, et même si les délais sont très courts, nous organiserons un forum global avec les partis socialistes européens, le mouvement syndical, les ONG. Car la réflexion et les décisions sur la crise ont été confisquées par les pouvoirs institutionnels et les banques.

Il faudra aussi réformer la gouvernance du parti : intégrer les nouvelles formes de militantisme, refonder notre outil Internet pour permettre le développement des débats interactifs, créer une sorte de Facebook socialiste et attirer ainsi de nouveaux publics, mobiliser les jeunes des quartiers populaires, baisser le prix des cotisations et déclencher un mouvement d’adhésion, créer enfin l’université populaire de la connaissance, avec des antennes régionales. Des conventions thématiques scanderont régulièrement la vie du parti, en attirant vers nous les intellectuels et les chercheurs.

Sur quels thèmes ?

La crise financière, le modèle social français, l’avenir de la sécurité sociale et des retraites, la santé, la décentralisation et la place de l’Etat, le syndicalisme de masse…

Quel type d’opposition préconisez-vous face à Nicolas Sarkozy ?

Une opposition constructive. Cela nécessite de bien identifier dans la politique de Nicolas Sarkozy ce qui marche et ce qui ne marche pas. Il a compris que, pour sortir de la crise, il fallait jouer à tous les niveaux : national, européen et mondial. Mais il n’a pas de politique économique, il détruit les services publics, qui sont notre patrimoine commun, il accorde aux entreprises des aides financières sans contrepartie. Il reste impuissant face à ses amis banquiers. Le pays a le sentiment aujourd’hui d’une profonde injustice et d’une grande inefficacité.

Propos recueillis par Françoise Fressoz et Jean-Michel Normand

Une femme de désir

Créé par le 16 nov 2008 | Dans : Parti socialiste, Ségolène Royal, Ségolisme

Par Laure ADLER
Le Journal du Dimanche
Dimanche 16 Novembre 2008

 Ce n’est pas une anecdote mais une manière de vivre: en 1988, Ségolène Royal, conseillère à l’Elysée, se décide tard à demander une circonscription au Président qui lui rétorque: « Si vous voulez y arriver, il faut foncer. Il est peut-être trop tard. » Ségolène foncera et arrivera à conquérir les Deux-Sèvres et à s’y maintenir pendant vingt ans.

Ségolène qui va vite, Ségolène l’impulsive, Ségolène qui se fixe ses objectifs: j’y suis, j’y reste, j’écoute, je vais voir les paysans, je vais dans les écoles, je pose des questions, j’écoute tout le monde, je n’aime pas les puissants, j’ai plus à apprendre de la base. Elle se transforme alors en madone du chabichou. Pathétique, disent les uns, ringarde, disent les autres.

Mais avez-vous vu La Vie moderne, ce film formidable de Raymond Depardon et Claudine Nougaret sur la vie des paysans? On y voit des êtres qui vivent en harmonie avec la nature et avec eux-mêmes. Alors, Ségolène la moderne? Vilipendée, elle reste fidèle à sa méthode inventée il y a vingt ans sur le terrain: croire en l’intelligence de chacun, ne pas s’enfermer dans l’appareil. On la dit narcissique, hystérique, capricieuse. Oui, Ségolène s’aime. Et alors? D’ailleurs, elle est de plus en plus belle.

On la juge sans colonne vertébrale idéologique et on répète qu’elle change d’idée comme de chemise. Qui d’autre, dans son parti, a sillonné la France, fait appel aux jeunes, créé des chantiers intellectuels et politiques, des forums sur Internet? On se moque de son « ordre juste« , oubliant que l’expression est de Jaurès, et de son « aimez-vous les uns les autres ou bien disparaissez« , hommage à la femme debout qu’est Juliette Gréco.

Ségolène dit qu’elle a envie. L’appétit de jouissance a toujours été, en politique, un facteur important. Ségolène a du désir et inspire du désir. En tout cas chez les militants. Ségolène surfe sur l’événement. Ségolène scénarise. Mais comment le lui reprocher au moment où la politique devient la construction d’un récit, la fabrication d’icônes médiatiques.

Ségolène s’accroche. Elle a ses convictions. On sous-estime son instinct de révolte et la passion qu’elle prend à faire de la politique. Après sa défaite – qu’elle a eu du mal à réaliser -, elle a fait son autocritique et compris qu’elle ne pouvait jouer solo. En bonne mitterrandienne, elle sait qu’il y a des moments dans la vie où le pouvoir se conquiert à l’arraché à condition de savoir fendre l’armure.

* Journaliste, écrivain, ancienne conseillère de François Mitterrand à l’Elysée.

L’OPA ratée de Ségolène Royal sur les régions

Créé par le 08 août 2007 | Dans : Parti socialiste, Ségolène Royal, Ségolisme

Avec 20 présidents de région socialistes sur 22 régions en France métropolitaine, l’Association des régions de France (ARF) fait figure de bastion de gauche. Selon les confidences de plusieurs présidents de région, Ségolène Royal a tenté d’en prendre la tête, pour rebondir juste après son échec à l’élection présidentielle.

Elle s’est appuyée principalement sur Jacques Auxiette, président de la région Pays-de-Loire et l’un des plus fervents « royalistes » à l’ARF. « La question s’est posée lors d’une réunion préparatoire (à l’élection du président de l’ARF), reconnaît celui-ci. C’était une hypothèse. Mme Royal s’est posé la question. Le débat a eu lieu. Finalement, il nous a semblé plus pertinent que Mme Royal se consacre au débat idéologique national. »

La réalité est que la candidature de Mme Royal, qui n’était pas présente à cette réunion préparatoire, a dû faire face à un tir de barrage d’une majorité de présidents de région socialistes. Outre Jacques Auxiette, elle pouvait compter sur l’appui de Jean-Pierre Masseret, président de la région Lorraine, de Jean-Jack Queyranne, président de la région Rhône-Alpes, et de Michel Sapin, président de la région Centre. En face, le président sortant de l’ARF, Alain Rousset – qui dirige par ailleurs la région Aquitaine -, espérait bien se présenter à sa propre succession. Il pouvait être assuré du soutien, parmi d’autres, de Michel Vauzelle, président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, et de Martin Malvy, président de Midi-Pyrénées. Ceux-ci ont fait valoir que la place de Ségolène Royal était ailleurs.

Face à cette opposition, Jacques Auxiette a préféré abandonner. Exit donc la candidature de Mme Royal. « On a réglé cela en amont, parce qu’on ne voulait pas qu’elle soit élue », avoue un président de région socialiste. Lors de l’assemblée générale réunie le 5 juillet pour élire le président de l’ARF, le vote était donc réglé. M. Rousset était seul candidat à sa succession. Il a été réélu sans problème.

Les réticences des présidents de région à l’encontre de Mme Royal ne sont pas nouvelles. Pendant la campagne électorale, plusieurs barons du socialisme régional lui reprochaient, plus ou moins ouvertement, de mettre en avant la thématique de la décentralisation sans aller assez loin. « Cela n’a pas été une campagne aussi révolutionnaire qu’on aurait pu le souhaiter sur la décentralisation », regrette Jean-Paul Huchon, président (PS) de la région Ile-de-France. M. Vauzelle estime, lui aussi, que la candidate a un peu mis en veilleuse ses ambitions décentralisatrices : « Ceux qui veulent être trop décentralisateurs au Parti socialiste sont immédiatement rappelés à l’ordre« , explique-t-il.

La candidate socialiste à la présidentielle n’a plus désormais d’autre mandat que celui de présidente de Poitou-Charentes. Plusieurs présidents de région se demandent si elle pourra continuer à exister médiatiquement et politiquement sans mandat national.

Xavier Ternisien

Article paru dans l’édition du 08.08.07.

Royal a la main et entend la garder

Créé par le 08 mai 2007 | Dans : Bilan de la campagne présidentielle, Débats autour de la refondation de la gauche, Projet politique, Ségolisme

Pour rester en lice pour 2012, l’ex-candidate veut conserver ses atouts de campagne.

Par Paul QUINIO

QUOTIDIEN LIBERATION : mardi 8 mai 2007

  «V ous pouvez compter sur moi pour approfondir la rénovation de la gauche. [...] Je serai au rendez-vous de ce travail indispensable et j’assumerai la responsabilité qui m’incombe désormais.» Il est 20 h 05, dimanche, quand Ségolène Royal, reconnaissant sa défaite, indique qu’elle s’apprête à continuer le combat. Sourire aux lèvres, certes, mais sans détour. Cinq minutes lui auront suffi pour changer de personnage, quitter les habits de la candidate pour endosser le costume de chef de guerre. L’intention est double : rappeler d’emblée qu’elle ne déserte pas comme Lionel Jospin, et couper immédiatement l’herbe sous le pied des éléphants tentés de dégainer leurs critiques sur les plateaux télé. Mise à part la sortie express de Strauss-Kahn, d’ailleurs vite atténuée, l’opération a plutôt bien fonctionné.

Mais, n’en déplaise à Julien Dray qui voit en Ségolène Royal «une grande dirigeante», il n’est pas inconvenant de se demander si l’ex-candidate a les moyens de l’ambition affichée dimanche soir. Pour une raison très simple : jamais Royal n’a démontré de goût pour la joute partisane, les conclaves d’appareil, la constitution de réseaux, l’entretien d’une écurie. C’est d’ailleurs en faisant le contraire qu’elle a remporté la course à la désignation interne : elle a contourné le parti, elle s’est appuyée sur sa popularité auprès des militants et a même porté comme un étendard sa volonté d’incarner «une autre manière de faire de la politique». 

Malgré la défaite, ses atouts d’hier peuvent-ils être sa force de demain ? Un cadre socialiste, pas franchement ségoliste, est obligé de reconnaître l’engouement qu’elle a suscité pendant la campagne auprès des socialistes. Et tous les cadres du PS ont en mémoire les 60 % de voix obtenus lors de la primaire interne. Un socle sur lequel elle peut continuer de s’appuyer, en sus des 16,8 millions de voix obtenues dimanche.

Pour s’imposer, Ségolène Royal aura besoin de relais dans le parti. Pourra-t-elle compter sur la fidélité des barons locaux qui se sont précipités dans ses bras il y a un an ? «Elle peut coaguler les apparatchiks qui l’ont accompagnée et qui ne pourront pas se déjuger», pronostique un responsable fédéral. Leur attitude pourrait dépendre des résultats obtenus dimanche sur leurs terres par Ségolène Royal. Un de ses très proches confiait hier vouloir «[se] retirer sur son Aventin». Explication : Sarkozy est arrivé largement en tête dans son fief. Pour tisser un vrai réseau, Ségolène Royal devrait pouvoir compter sur François Rebsamen, son ex-directeur de campagne et, surtout, ancien responsable des fédérations.

Enfin, sur sa route, l’ex-candidate trouvera le premier secrétaire, François Hollande. Un membre de la direction du PS glissait hier que «les barons du PS soutiendront Ségolène Royal car ils veulent se débarrasser de François Hollande». Ambiance.

Clefs pour le ségolisme : une démarche pour un vrai changement

Créé par le 11 avr 2007 | Dans : a1-Abc d'une critique de gauche. Le billet de XD, Articles de fond, Battre campagne, Projet politique, Ségolène Royal, Ségolisme

La critique du ségolisme, à gauche, repose sur un arrière fond de confusion conceptuelle. Résumons les choses.

Dans un processus de droitisation de la société française, Ségolène Royal tenterait vainement de remonter la pente en se situant sur le terrain de l’adversaire. Cette « triangulation » profiterait de facto à la droite en valorisant ses thèmes. Pour ces pourfendeurs du ségolisme, l’ordre juste ou le patriotisme républicain illustrerait cette inversion des valeurs.

Toute autre nous parait être la capacité propulsive de Ségolène Royal. Ce prétendu retournement n’est-il pas davantage un opportun retour aux sources ? Il y a déjà longtemps, Jean Poperen – cet historien de la Révolution française, grande figure regrettée du socialisme français – dans son « nouveau contrat socialiste », affichait clairement les couleurs républicaines dans son combat contre la deuxième gauche. « La gauche est pour l’ordre » énonçait-il dans une critique sévère du projet soixante huitard et libertaire. Cette approche fut aussi celle de Jean Pierre Chevènement et de son courant, le CERES devenu ensuite Socialisme et République avant la fondation du Mouvement des Citoyens et de l’actuel MRC. La gauche sociale – ébranlée par l’hégémonie idéologique néolibérale qui devait s’imposer jusque dans les principes de gestion gouvernementale de la gauche – ne devait pas accepter de se laisser supplanter par une pseudo gauche morale et différentialiste, résurgence d’une certaine deuxième gauche, véhiculant tous les ingrédients d’une posture de renoncement à rompre avec le libéralisme, autrement dit d’un accomodement avec le mouvement de la mondialisation capitaliste. Souvenons-nous des grands débats qui opposaient les tenants d’une impulsion forte de l’Etat aux chantres de la société civile et de la régulation par le marché. Ce combat, gagné dans les congrès socialistes, fut perdu dans les faits. Le paradigme européen, poussé par les vents dominants, devait vite servir de supplément d’âme à une froide gestion social-libérale, bien éloignée du projet socialiste des années 80.

Si l’on a présent à l’esprit cette réalité historique, c’est certainement un peu court de faire porter au ségolisme des responsabilités dans l’abaissement d’une vision de gauche et de perpétuer des lieux communs en stigmatisant la conduite de notre candidate. Au contraire, ses propositions en matière sociale, économique ou institutionnelle, épousent le cadre de cet ordre juste pour les plus faibles qui pâtissent aujourd’hui de la dérégulation socio-économique. Quant à l’identité nationale, point n’est besoin de faire de l’anthropologie historique pour comprendre l’importance des repères et des symboles fondateurs, la laïcité et la citoyenneté, ces deux piliers de la République, exigeant par ailleurs une éducation qui ouvre les esprits sur les chemins de la connaissance et d’un savoir critique contre l’obscurantisme. « Retour en tous points à la République » disait déjà Jean Pierre Chevènement en 2002.

Pour revenir à l’actualité de la campagne, je ne crois pas qu’il y ait dérive dans l’approche des délocalisations, la défense d’Airbus, le soutien indéfectible aux travailleurs en lutte et plus largement sur les questions économiques et sociales. Notre candidate lie concrètement ses références républicaines à la défense des salariés. Nous souhaitons tous davantage de polarisation sur les questions sociales. Et nous mesurons le génie politique de la droite qui, avec la complaisance des principaux média de l’information, détourne le débat de ces questions. Il est quelque peu injuste de confondre la cause et les effets.

 Ségolène Royal s’adresse à la France qui souffre. Au lieu de se payer de mots, Ségolène Royal va au fond des choses pour redonner un désir d’avenir. Elle se situe dans une réalité incontournable, un rapport des forces économiques et sociales résultant du processus de mutations de la société. Ségolène Royal veut mettre un cran d’arrêt à la dérive néolibérale qui entame le pacte républicain et le compromis social des « trente glorieuses » de l’après-guerre. Sa méthode est tout à la fois audacieuse et réaliste. On aurait bien tort de l’identifier à un quelconque renoncement. A nous d’ailleurs d’accompagner cette perspective de compromis social dynamique et de faire du ségolisme un levier pour la transformation en France et en Europe. Cela passe, dès le premier tour, par le vote utile pour un vrai changement.

Xavier DUMOULIN

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