Une autre mondialisation

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Passion de la France

Créé par le 16 fév 2019 | Dans : Articles de fond, Blog du Che, Le Che, Pour une autre Europe, Projet politique, Une autre mondialisation

Le nouveau livre de Jean-Pierre Chevènement, parution le 14 février 2019 (Editions Robert Laffont, Collection Bouquins, 1568 pages, 34 euros).

Présentation du livre

Passion de la France
« Jean-Pierre Chevènement jouit dans l’opinion d’une estime qui dépasse tous les clivages. On reconnaît à son caractère et à sa pensée une force et une cohérence qui lui valent respect et admiration. Ses livres sont inspirés par sa connaissance de la société française et par une vision de notre histoire en relation avec celle des autres peuples.Ce volume illustre les moments forts de son expression publique, tout au long d’un demi-siècle de vie politique, et regroupe les grands thèmes qui donnent sens à son engagement : la Nation et la République, l’État et le citoyen, l’Europe et la relation franco-allemande, le défi de l’islam radical…Le lecteur pourra ainsi apprécier l’évolution de la pensée de Jean-Pierre Chevènement et sa continuité depuis qu’adolescent il s’est irrésistiblement senti attiré par la politique. Son sens, pour lui, n’a jamais changé : c’était l’Histoire en train de se faire, et pas n’importe quelle histoire, celle de la France. On ne naît pas impunément en 1939. C’est de la brûlure suscitée par une défaite sans précédent qu’est née sa  » passion  » de la France, au sens premier du terme : une souffrance naturellement sublimée.Jean-Pierre Chevènement revient ici sur cinquante ans d’engagement politique inspiré par l’idée d’une République de justice et d’exigence. Il évoque son admiration pour Charles de Gaulle, ses relations complexes avec François Mitterrand, ses combats, au sein et en dehors du Parti socialiste, une fois reconnues  » les impasses de la gauche « , jusqu’à l’élection d’Emmanuel Macron, dont il fournit ici une subtile analyse. En un temps de grande incertitude, en France comme dans le monde, cet ouvrage offre à nos dirigeants comme à chaque citoyen le solide ancrage d’une conception républicaine de la nation, à la fois rempart contre l’extrémisme et tremplin d’une refondation. »

 

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Table des matières

Préface, par Jean-Pierre ChevènementBiographie, Jean-Pierre Chevènement, parcours d’un homme d’ÉtatProloguePartie I FIGURES TUTÉLAIRES ET RÉCIT NATIONAL
Avant-propos
Chapitre I. – Michelet et Jaurès, et la centralité de la révolution française dans notre histoire
Chapitre II. – Notre dix-neuvième siècle à travers la « Débâcle » de Zola
Chapitre III. – 1914 : La matrice et l’énigme de notre histoire
Chapitre IV. – Versailles cent ans après
Chapitre V. – Le tragique isolement de la France après 1918
Chapitre VI. – De Gaulle : contre le choix de la défaite, le « parti de l’Histoire de France »
Chapitre VII. – Modernité de Clemenceau
Chapitre VIII. – Sous la figure tutélaire de Pierre Mendès France, la foi républicaine de Claude Nicolet
Chapitre IX. – François Mitterrand : il étaitPartie II ENGAGEMENTS DE JEUNESSE
Chapitre I. – Mes sources
Chapitre II. – Feu sur l’Énarchie
Chapitre III. – Années 1960 : à l’Ouest, du nouveau
Chapitre IV. – Le pari d’Épinay : pouvait-on relever la France à travers l’union de la gauche ?Partie III LES IMPASSES DE LA GAUCHE
Chapitre I. – Le mythe de l’union de la gauche revisité
Chapitre II. – La gauche perd la bataille qu’elle n’a pas livrée
Chapitre III. – 1983‑1989 : Bruxelles-Paris : Le chemin le plus court pour la normalisation libérale
Chapitre IV. – 1989‑1995 : Le pari pascalien de François Mitterrand
Chapitre V. – 1983‑2010 : le temps des petites ambitions et des seconds couteaux
Chapitre VI. – « Au-dessus de la droite, au-dessus de la gauche telles qu’elles sont devenues : il y a la république »Partie IV LA RÉPUBLIQUE ET LA NATION
Chapitre I. – Finis Franciae ?
Chapitre II. – Deux conceptions de la nation
Chapitre III. – La nation républicaine : articulation du particulier et de l’universel
Chapitre IV. – La nation, brique de base de l’internationalisme
Chapitre V. – Pourquoi la France ne doit pas disparaître
Chapitre VI. – Europe, nation et sentiment d’appartenancePartie V L’ÉTAT RÉPUBLICAIN ET LE CITOYEN
Chapitre I. – Rousseau, père du républicanisme civique
Chapitre II. – Faire des citoyens
Chapitre III. – Le défi migratoire : métissage accepté, citoyenneté maintenue
Chapitre IV. – L’état républicain
Chapitre V. – Pour une décentralisation républicaine
Chapitre VI. – La montée des communautarismes
Chapitre VII. – Laïcité et citoyenneté
Chapitre VIII. – Continuer à ≪ faire France ≫
Chapitre IX. – Un exemple de déconstruction républicaine : la Corse, au miroir de la France
Chapitre X. – Regard sur la souverainetéPartie VI DU FORDISME AU CAPITALISME FINANCIER MONDIALISÉ, LE RÔLE DE L’ÉTAT STRATÈGE
Avant-propos
En guise de préambule, Le projet industrialiste de la gauche
Chapitre I. – La relance de l’effort de recherche et de développement
Chapitre II. – L’échec du projet industrialisté (1982‑1983)
Chapitre III. – En trois décennies, la mutation du vieux bonhomme capitaliste
Chapitre IV. – Le second décrochage industriel français
Chapitre V. – Un État stratège nécessaire

Partie VII TRANSMETTRE
Avant-propos
Chapitre I. – Au ministère de l’Éducation nationale, relever l’École républicaine
Chapitre II. – D’abord régler ≪ la querelle public-privé ≫
Chapitre III. – Le retour aux fondamentaux de l’École républicaine
Chapitre IV. – L’École, fer de lance de la modernisation
Chapitre V. – L’École au défi de l’intégration
Chapitre VI. – Transmettre ou disparaître

Partie VIII LA FIN DU COMMUNISME ET LE RENVERSEMENT DU MONDE
Avant-propos
Chapitre I. – Au temps de la pérestroïka
Chapitre II. – Le suicide du Centre
Chapitre III. – L’Union soviétique et le destin du siècle
Chapitre IV. – Retour à Marx et à la Belle Époque
Chapitre V. – Regard rétrospectif sur le Bicentenaire (1989)

Partie IX LA GUERRE DU GOLFE, MÈRE DE TOUTES LES BATAILLES
Avant-propos
Chapitre I. – La guerre du Golfe, leçon inaugurale du nouvel ordre mondial
Chapitre II. – Récit de voyage : Le Vert et le Noir

Partie X LA DÉFENSE DE LA FRANCE
Avant-propos
Chapitre I. – Politique étrangère et intérêt national
Chapitre II. – Sur la dissuasion
Chapitre III. – L’évolution de la posture de défense de la guerre froide aux interventions extérieures
Chapitre IV. – Les interventions extérieures

Partie XI L’EMPIRE AMÉRICAIN ET NOUS : DE L’ATLANTISME À L’OCCIDENTALISME
Avant-propos
Chapitre I. – Le choc du 11-septembre
Chapitre II. – Les États-Unis et le reste du monde
Chapitre III. – L’Amérique, destination manifeste ? (2004)
Chapitre IV. – L’Euramérique, une nouvelle et grande Cancanie (sur un livre d’Ulrich Beck)
Chapitre V. – L’avenir des relations germano-américaines
Annexe I. – L’extraterritorialité du droit américain

Partie XII CHAOS MONDIAL ET ISLAMISME RADICAL
Avant-propos
Chapitre I. – La globalisation, mère du chaos mondial
Chapitre II. – Quel est le sens des « révolutions arabes » ?
Chapitre III. – Face à la radicalisation
Chapitre IV. – Un ressentiment venu de loin
Chapitre V. – La panne de l’intégration républicaine et la crise du modèle républicain civique
Chapitre VI. – Le défi de l’Islam de France

Partie XIII LA MONTÉE DES ÉMERGENTS ET DE LA CHINE
Avant-propos, sur la notion d’émergence
Chapitre I. – La première mondialisation, laboratoire de la seconde ?
Chapitre II. – Entre les États-Unis et la Chine, la question de l’Hegemon au XXIe siècle
Chapitre III. – Cinquante ans après le rétablissement des relations diplomatiques entre la France et la Chine
Chapitre IV. – La montée de l’Inde
Chapitre V. – Une forme particulière d’émergence : le Pakistan et l’arme nucléaire
Chapitre VI. – La Chine vue de l’Inde
Chapitre VII. – l’Asie du Sud-Est entre la Chine et les États-Unis
Chapitre VIII. – Entre les États-Unis de Donald Trump et la Chine, y a-t‑il place pour un gaullisme européen ?

Partie XIV L’EUROPE PEUT-ELLE ÊTRE REDRESSÉE ?
Avant-propos
Chapitre I. – Le lourd passif génétique de la construction européenne
Chapitre II. – Le combat de Maastricht (1992)
Chapitre III. – L’Europe piégée
Chapitre IV. – Pour une Europe des nations républicaine
Chapitre V. – Changer de cap : de la souveraineté populaire à l’Europe européenne
Chapitre VI. – Repenser le modèle de développement européen

Partie XV FRANCE-ALLEMAGNE, DEUX NATIONS EN MIROIR
Chapitre I. – Question de méthode
Chapitre II. – 1945 année zéro : le traumatisme allemand
Chapitre III. – La signification de la seconde unification (1990)
Chapitre IV. – 1990‑2010 : Le retour de l’Allemagne au premier plan de la scène européenne au début du XXIe siècle
Chapitre V. – France-Allemagne : les miroirs déformants
Chapitre VI. – Les dilemmes de l’Allemagne d’aujourd’hui

Partie XVI L’EUROPE, DE L’ATLANTIQUE À LA RUSSIE
Avant-propos
Chapitre I. – 2005 : Aider la Russie à aller dans le sens où elle déclare vouloir aller ?
Chapitre II. – La crise ukrainienne ne doit pas faire oublier les fondamentaux de la relation franco-russe
Chapitre III. – 5 mai 2014 : entretien avec Vladimir Poutine à Sotchi
Chapitre IV. – 25 ans après la chute du Mur
Chapitre V. – Organiser la « résilience » de l’Europe et de la Russie au XXIe siècle
Chapitre VI. – Le partenariat avec la Russie, clé de la sécurité européenne

En guise de conclusion – Entre trump et Merkel, recalibrer la politique de la France

A lire sur le blog de Jean-Pierre Chevènement

Créé par le 09 sept 2018 | Dans : Articles de fond, Blog du Che, Pour une autre Europe, Une autre mondialisation

Entre Trump et Merkel, adapter la politique de la France

Les actes du colloque du 1er juin 2015 sont en ligne sur le site de la Fondation Res Publica.

Créé par le 08 août 2015 | Dans : Blog du Che, Economie, Gauche anti-libérale, Projet politique, Une autre mondialisation

Actes du colloque de la Fondation Res Publica : « Quel modèle de réindustrialisation pour la France ? »

Actes du colloque de la Fondation Res Publica : "Quel modèle de réindustrialisation pour la France ?"
  • Accueil de Jean-Pierre Chevènement, Président de la Fondation Res Publica.

Appel pour le Forum Social Mondial Palestine Libre, 29 novembre-1er décembre 2012, Porto Alegre, Brésil

Créé par le 03 nov 2012 | Dans : Monde arabe, Proche et Moyen-Orient, Une autre mondialisation

Voir aussi : http://www.wsfpalestine.net/

La Palestine occupée fait partie de chaque battement de cœur libre dans ce monde et sa cause continue à inspirer solidarité autour du monde. Le Forum Social Mondial Palestine Libre est une expression de l’instinct humain de s’unir pour la justice et la liberté et aussi un écho de l’opposition du Forum Social Mondial à l’hégémonie néolibérale,

Le FSM Palestine Libre sera une rencontre globale avec des mobilisations de large base populaire et de la société civile du monde entier. Il vise à :

1. Montrer la force de la solidarité avec les appels du peuple palestinien et la diversité des initiatives et actions visant à promouvoir la justice et la paix dans la région.

 2. Créer des mesures efficaces pour assurer l’autodétermination des Palestiniens, la création d’un État palestinien avec Jérusalem comme capitale et le respect des droits de l’homme et du droit international,
en :

a) Mettant fin à l’occupation israélienne et à la colonisation de toutes les terres Arabes et démanteler le Mur ;

b) Garantissant les droits fondamentaux des citoyens arabo-palestiniens d’Israël à une égalité pleine, et

c) La mise en œuvre, la protection et la promotion des droits des réfugiés palestiniens de revenir dans leurs maisons et récupérer leur propriétés comme le stipule la résolution 194 des Nations Unies.

 3. Être un espace de discussion, d’échange d’idées, d’élaboration de stratégies et de planification pour améliorer la structure de la solidarité.
Appel pour le Forum Social Mondial Palestine Libre, 29 novembre-1er décembre 2012, Porto Alegre, Brésil dans Monde arabe, Proche et Moyen-Orient forum_social_mundial-8bc89

Exactement soixante-cinq ans après la présidence du Brésil de la session de l’Assemblée générale où fut convenue la partition de la Palestine, le Brésil va être maintenant l’hôte d’un tout différent type de forum mondial : une opportunité historique pour des personnes venues du monde entier de résister là où les gouvernements ont échoué. Les peuples du monde vont se réunir pour discuter de nouvelles visions et des actions efficaces pour contribuer à la justice et la paix dans la région.

La participation à ce forum renforcera structurellement la solidarité avec la Palestine, promouvra les actions à fin d’implémenter les droits légitimes du peuple palestinien, et assujettir Israël et ses alliés responsables au droit international.

Nous faisons appel à toutes les organisations, mouvements, réseaux, et syndicats du monde entier à se joindre au FSM Palestine Libre du 28 novembre au 1er décembre 2012 à Porto Alegre, Brésil.

Ensemble nous pouvons augmenter la solidarité mondiale avec la Palestine à un nouveau niveau.

Comité Organisateur du FSM Palestine Libre

La page facebook : http://www.facebook.com/pages/Forum…

Pour une diplomatie française retrouvée, par Horace Bénatier, haut-fonctionnaire, maître de conférences en relations internationales

Créé par le 15 sept 2012 | Dans : Articles de fond, Une autre mondialisation

Lorsqu’il déclare, en marge d’une visite dans un camp de réfugiés le 16 août dernier, que « Bachar al Assad ne mériterait pas d’être sur la Terre », le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, fait sien le vœu formulé en son temps par Georges W. Bush souhaitant « la peine de mort » au dictateur irakien, Saddam Hussein. Si la tournure négative et conditionnelle du ministre français est plus prudente que la prophétie auto-réalisatrice de l’ancien président américain, la convergence verbale des deux hommes interpelle. La déclaration du ministre illustre le virage néo-conservateur opéré par notre politique étrangère depuis la guerre d’Irak, dans son ton comme dans son contenu.

- Les commentateurs ont souligné à maintes reprises l’abandon de l’accent « gaullo-mitterrando-chiraquien » dans la diplomatie mise en œuvre par Nicolas Sarkozy : usage du tutoiement avec les dignitaires étrangers, nomination d’ambassadeurs « jeunes et dynamiques », etc. Sans assumer totalement la familiarité décomplexée de l’ancien président, Laurent Fabius poursuit néanmoins, par son propos, l’entreprise de vulgarisation de notre politique étrangère amorcée en 2007. Si l’intention peut paraître louable à certains égards, le registre « affectif et personnifié » ne saurait pour autant se substituer à celui « solennel et impersonnel » d’un homme d’Etat s’exprimant au nom de la France.

- Le style présidentiel de Nicolas Sarkozy a été largement documenté, parfois jusqu’à la caricature. En revanche, la rupture conceptuelle qu’il a incarnée dans la politique extérieure de la France a été peu analysée ou réduite à son seul « dessein atlantiste ». La crise syrienne constitue pourtant le révélateur d’un rapprochement de fond avec la mouvance néo-conservatrice américaine. Il n’est pas inutile d’en rappeler les trois traits caractéristiques, qui sont autant d’entorses à notre tradition diplomatique :
- une lecture manichéenne du monde. Postulat idéologique de l’administration Bush, la croyance en un camp du Bien opposé à un axe du Mal n’a jamais été convoquée avec autant d’entrain par la France qu’au cours des derniers mois. Tour à tour, « la prolifération nucléaire » et « l’arc chiite (Iran-Syrie-Hezbollah) » ont intégré l’imaginaire et le lexique de nos diplomates comme « la nébuleuse terroriste » et « les armes de destruction massive » avaient animé, hier, la pensée néoconservatrice américaine et ses relais d’opinion en Europe.
- l’unilatéralisme comme alternative au dialogue. L’administration Bush avait longuement cherché le soutien du Conseil de Sécurité pour intervenir en Irak, avant de finalement suivre le mot de Madeleine Albright :  » e multilatéralisme quand nous le pouvons, l’unilatéralisme quand nous le devons ». Lorsque François Hollande évoque à son tour, devant les ambassadeurs, un recours à la force pour pallier à l’inertie des Nations Unies en Syrie, il ouvre une brèche inédite dans notre doctrine multilatérale. Or, nos moyens d’agir sans mandat onusien ne sont en rien comparables à ceux mobilisés par les Etats-Unis en 2003. Le renoncement de la France à toute solution négociée en Syrie en est d’autant plus discutable.
- l’interventionnisme érigé en principe. La « destinée universelle » de la France n’est pas une prétention nouvelle de nos décideurs, elle constitue même le charme singulier de notre voix diplomatique. En revanche, l’ingérence dans les affaires intérieures d’Etats éloignés est un modus operandi récent de notre politique extérieure. Laisser croire que la Syrie appartient au pré-carré stratégique du « gendarme français », au même titre que le Maghreb ou le golfe de Guinée, est, sinon un mirage, à tout le moins une erreur : la Turquie, l’Iran, la Russie ou encore la Chine ont depuis longtemps remplacé la France comme acteurs qui comptent en Syrie. Or, l’asymétrie entre les prises de position radicales de notre diplomatie ( » Bachar doit partir « ) et la capacité réelle de notre pays à peser sur le cours des événements affaiblit notre parole, sans apporter de solutions pertinentes aux crises qui frappent le monde.

Comprendre les facteurs de ce revirement idéologique pour prévenir ses dérives…

- Le facteur médiatique. L’urgence de l’agenda politique conduit nos responsables à privilégier des annonces improvisées mais rapides à des décisions réfléchies et concertées. En Syrie, ce marketing diplomatique est illustré par l’accoutumance de nos diplomates pour les sanctions économiques : censées prouver que la France agit, ces sanctions ont surtout fait montre de leur inefficacité à modifier le rapport de force sur le terrain tout en générant un coût significatif pour nos entreprises. La défense des intérêts de notre pays exige que la sincérité et le discernement priment la pensée « bullet points » qui domine actuellement.

- Le facteur socioéconomique. Doit-on s’étonner que les décideurs étrangers que la Sorbonne ou Sciences Po formaient autrefois (Boutros Ghali, Mossadegh, etc.) désertent à présent notre système universitaire pour lui préférer les prestigieux et richement dotés établissements nord-américains ? Faut-il encore accepter que le recrutement de nos diplomates favorise statistiquement la reproduction d’élites administratives issues des milieux les plus conservateurs de la société française ? Redonner de l’excellence et de l’attractivité à la formation française en relations internationales, par exemple à l’ENA, n’est pas un truisme, ce doit être une priorité de notre stratégie d’influence. De même, diversifier le vivier de notre personnel diplomatique favorisera la renaissance intellectuelle de notre politique étrangère, meilleur rempart possible aux chimères du néo-conservatisme.

- Le facteur psychologique. Le sentiment collectif d’une puissance française menaçant ruine – que l’on rencontre fréquemment au sein de l’administration- provoque tantôt l’abattement des plus fatalistes, tantôt la fougue chevaleresque des adeptes du coup d’éclat permanent. En rejetant une France « frileuse et silencieuse », François Hollande fait sienne la casquette de l’hyper-diplomate et s’inscrit, ce faisant, dans la lignée de Guy Mollet ou de Nicolas Sarkozy en croisade à Suez et à Benghazi, plutôt que dans les pas du Général de Gaulle ou de François Mitterrand. Ces derniers avaient pourtant compris qu’une France écoutée était une France à l’écoute du monde, à l’abri des silences complices comme du hourvari inaudible des grandes puissances qui s’éteignent.

Aujourd’hui, il est de la responsabilité de ceux qui font la politique étrangère de la France (décideurs politiques, fonctionnaires) et de ceux qui la commentent (professeurs, journalistes) de porter un regard critique mais juste sur notre diplomatie. A cette France dogmatique et belliqueuse à l’œuvre depuis 2007, des voix nombreuses s’élèvent pour lui préférer une France forte de son engagement traditionnel pour la paix et lucide quant à ses moyens d’action. C’est par ce retour à une normalité, si chère au nouveau chef de l’Etat, que notre pays saura retrouver la singularité de sa place sur l’échiquier mondial.

Horace Bénatier, haut-fonctionnaire, maître de conférences en relations internationales

Le Monde du 12/09/12

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