Une autre mondialisation

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Les « Indignés » de la planète manifestent samedi 15 octobre. De la City de Londres à Wall Street en passant par la Puerta del Sol de Madrid, des milliers de personnes vont exprimer leur mécontentement et demander de nouveau la « démocratie réelle » dans plus de 700 villes.

Créé par le 15 oct 2011 | Dans : Une autre mondialisation

Aujourd’hui, les revendications des « Indignés » sont les mêmes à l’échelle de la planète. Tous exigent une société « éthique », « plus démocratique » et où les préoccupations des sans grade seraient mieux prises en compte par les différents pouvoirs.

De nationales, les revendications des « Indignés » sont devenues globales. Retour sur un mouvement qui ne cesse de prendre de l’ampleur.

En mai 2011, des centaines de jeunes Espagnols se réunissent sur la Puerta del Sol, à Madrid. Leurs revendications, au départ, sont locales. A la veille des élections municipales et régionales, ils dénoncent les mesures d’austérité et le chômage massif qui frappe la jeunesse espagnole. Pour se faire entendre des partis politiques, ils menacent de boycotter les élections et décident de camper sur les places des plus grandes villes espagnoles.

>> Lire : Les Indignés espagnols se félicitent du succès mondial de leur mouvement

« Los Indignados », surnommés ainsi par la presse locale, vont faire des émules. Très vite, des mouvements solidaires se mettent en place dans d’autres pays européens. Comme en France, à Paris, où sur la place de la Bastille, des centaines de jeunes, moins nombreux et moins organisés, tentent de lancer un mouvement similaire. Un échec.

>>Lire : Après Madrid, les « indignés » français s’installent place de la Bastille

Avec l’accentuation de la crise, les Grecs prennent le relais et deviennent le fer de lance du mouvement. Des centaines de jeunes Grecs occupent la place Syntagma. Toutefois, les Grecs manifestent essentiellement pour dénoncer leur politique intérieure et débraient massivement contre le plan de rigueur imposé par leur gouvernement.

>>Lire : Le mouvement grec n’est pas celui des Espagnols

Le mouvement rebondit, là ou on ne l’attendait pas. Hors d’Europe en Israel, à Tel-Aviv. En juillet, des milliers d’Israéliens installent leurs tentes dans la rue. Le mode opératoire est le même, les revendications aussi. Comme la société israélienne n’est pas des plus revendicatives, les « Indignés » israéliens donnent une nouvelle ampleur au mouvement et l’internationalise.

>> Lire l’éditorial du Monde : Le message politique des Indignés israéliens

Comme souvent, ce sont les Américains qui donneront une dimension planétaire au mouvement. Depuis un mois, des New-Yorkais de tout âge occupent un square, près du temple de la finance, Wall Street. Ils imposent le slogan « We the 99 % », soit  « nous représentons 99 % de la population mondiale face au dernier pourcent qui s’accapare les richesses ». Un slogan qui maintenant fédère le mouvement.

>> Lire notre interview d’un chercheur de l’IRIS : « Ils estiment que leurs dirigeants ne les représentent plus »

Depuis le mouvement continue d’essaimer. A Londres, à Rome mais aussi à Rio de Janeiroau Koweit, à Toronto.  Ou encore à Bruxelles, où vendredi, une manifestante a été blessée par un policier.

A l’image du printemps arabe, le mouvement des « Indignés » se structure sur Internet. On ne compte plus les sites recensant la moindre action. Mais, rançon de son esprit démocratique, égalitaire et international, les « Indignés » peinent à faire émerger un leader, véritable caisse de résonnance de leurs revendications.

Le Monde.fr

« Che 2012″ pour faire bouger les lignes !

Créé par le 09 oct 2011 | Dans : Battre campagne, Contre la guerre, Contre le candidat du capitalisme mondialisé, Le Che, Pour une autre Europe, Une autre mondialisation

Jean-Pierre Chevènement, le 22 août 2010 à Frangy-en-Bresse dans l'est de la France

« Pour sortir la France de l’impasse et lui préparer un autre avenir, il nous faut armer les consciences, élever le niveau du débat, faire bouger les lignes.

Comment y parvenir ?

Moi, je vous pose la question. Etant donné ce que sont les institutions de la Vème République peut-on le faire autrement qu’en étant candidat ? C’est une question difficile à laquelle je vous demande de réfléchir. Gardez intact votre courage car notre ligne de force est la bonne. La France aura besoin, quoi qu’il arrive dans les années qui viennent, d’un recours. Elle aura besoin de retrouver ses fondamentaux. Elle aura besoin d’un axe politique. Elle aura besoin d’un projet. Et moi, j’aime mon pays. Je crois en la France. Je ne pense pas que la France soit morte. Je pense que le passé pèse sous les apparences de l’éphémère et que l’anecdote dans laquelle on voudrait nous entrainer – comment se passe le retour de celui-ci, et celui-là va-t-il y aller, etc. – n’est rien et qu’il y a en profondeur un peuple qui a une tradition, qui a une volonté, qui a des valeurs, pas seulement des valeurs d’égalité, mais aussi des valeurs de création, de courage, de liberté créatrice et c’est cette capacité d’orientation que nous allons devoir, ensemble, exercer. Je vous donne donc rendez-vous dans les prochaines semaines. »

Jean-Pierre Chevènement

Discours de Carros

A lire sur le blog citoyenmemo00061.jpg

Présidentielles : le jeu fermé DSK/Sarkosy/ Le Pen… est-il une fatalité?

Suite des entretiens du blog citoyen et d’AgoraVox avec J.P Chevènement: “Je ne suis pas contre l’Europe. Je suis contre la superposition à l’idée européenne d’un logiciel néolibéral à travers l’acte unique!”

Les entretiens du blog citoyen :”tordre le bâton dans l’autre sens” à l’occasion des prochaines élections en France, en Allemagne et en Italie

Jean-Pierre Chevènement, en visite à Bordeaux, livre au Blog citoyen, socialiste et républicain son analyse sur l’évolution de l’intervention en Libye après les évènements des jours derniers

Les entretiens du blog citoyen : Chevènement et la présidentielle

Un président pour la reconquête d’une France républicaine

Jean Pierre Chevènement en exclusivité pour le blog citoyen, socialiste et républicain en Juin 2008 : “Vivre c’est lutter!”

L’audace politique de Jean Pierre Chevènement

L’honneur de Jean Pierre Chevènement

A New York, les Indignés tiennent bon malgré les violences

Créé par le 24 sept 2011 | Dans : Gauche anti-libérale, Une autre mondialisation

Dans l’Huma du 23/09/2011

Les quelques centaines de militants qui ont investi un parc près de Wall Street le weekend dernier pour dénoncer la dictature financière sont toujours en place, et ce malgré des violences policières et un silence médiatique scandaleux.

L’opération « Occupy Wall Street » a pris ses marques et s’organise. Ils se sont appelés les 99 pourcents, en opposition aux 1% de riches qui accaparent le pouvoir. Les revendications sont claires : fin des inégalités sociales, de la censure, de la corruption, de la guerre, de l’impérialisme américain… Et le soutien à Troy Davis est venu se greffer dessus. Les militants se disent solidaires des révoltés grecs et des Indignados espagnols, et essayent de faire grossir le mouvement sur tout le continent nord-américain. Ils expliquent bien que toutes leurs décisions sont prises à l’unanimité, avec des prises de paroles directes dans la droite lignée des mouvements des Indignés européens.
Des groupes de réflexion s’organisent également, avec des débats et de véritables moments d’éducation populaire. Par exemple, les rendez-vous de ce vendredi soir portent sur l’histoire des socialismes, leçon donnée par Stanley Aronowitz un éminent professeur de sociologie, et sur la classe ouvrière.

La mobilisation tient, totalement pacifique, malgré la répression policière. Le forces de l’ordre ont frappé plusieurs manifestants, faisant des blessés (voir la vidéo ci-dessous) et ont interpellé plusieurs d’entre eux. Une scène hallucinante alors que Barack Obama ne cesse depuis des mois de réclamer le droit à manifester librement dans les pays arabes… D’autres se sont également fait interpeller lors de la marche pacifique en soutien à Troy Davis. Les policiers s’en seraient pris également aux quelques (trop rares) journalistes présents.

Un peu en marge du mouvement, des hacktivistes se revendiquant Anonymous ont promis des attaques informatiques pour se « venger » des violences policières. Ce « Day of Vengence », devrait être samedi 24. Ils promettent plusieurs attaques en dénis de service, y compris sur des banques de WallStreet. Etrange choix de date, puisque la bourse de New York est fermée le samedi.

Montebourg: «On laisse les marchés sans gendarme ni radar!»

Créé par le 12 août 2011 | Dans : Parti socialiste, Une autre mondialisation

Recueilli par Lilian Alemagna pour Libé du 11/08/2011

Candidat à la primaire socialiste, Arnaud Montebourg se prononce pour le «démantèlement des agences de notation» et «l’interdiction de la spéculation sur les marchés financiers».

Quelle est votre réaction au résultat (0,0%) de la croissance au deuxième trimestre?

Les discours d’autosatisfaction du pouvoir actuel assurant que la crise serait derrière nous sont une contre-vérité. Elle est devant nous. Trois ans après la plus grande crise financière depuis 1929, rien n’a été résolu. Aucune remise en ordre n’a eu lieu, la facture de la crise n’est toujours pas payée par le secteur financier qui en est le responsable. Pire, les pouvoirs politiques sont convaincus de devoir la faire payer par leurs contribuables en organisant partout des plans d’austérité qui conduisent à la récession. Tous ceux qui pensaient que le retour de la croissance pourrait atténuer la douleur des conséquences de la crise n’ont plus d’autre choix que de se tourner enfin vers des remèdes beaucoup plus sévères contre les marchés.

Lesquels?

Un bras de fer entre le pouvoir financier (les marchés, les institutions financières, les agences de notation) et le pouvoir politique vient de s’engager. Les premiers veulent faire payer aux classes moyennes et populaires, les contribuables des Etats, les conséquences de la crise financière dont ils sont pourtant responsables. Une lutte très dure s’est ouverte pour mettre en difficulté les Etats en faisant croire aux opinions publiques que les dettes accumulées par les Etats seraient de leur responsabilité.

C’est au contraire le secteur financier, sauvé par les Etats qui ont dû s’endetter pour y faire face en 2008, qui est responsable de la situation, les banques mordant la main de ceux qui les ont secourus il y a deux ans. Il est donc impensable que ces dettes publiques contractées dans la crise soient payées par les peuples. Quelle est la légitimité du patron de Standards and Poors pour dire ce que devrait être la politique de la France en matière fiscale et sociale?

Mais qu’est-ce que vous proposez?

Il n’y a plus d’autre choix que des mesures dirigistes et de prohibition. Le moment n’est plus à la régulation, qu’il aurait fallu faire il y a quinze ans. Nous sommes engagés dans un conflit ouvert et nous avons un arsenal juridique à notre disposition qu’il revient aux responsables politiques d’utiliser et mettre en œuvre: démantèlement des agences de notation, interdiction de la spéculation sur les marchés financiers pour tout établissement bancaire qui dispose d’une licence sur notre territoire et ses filiales.

Ce sont des mesures immédiates que nous pourrions prendre immédiatement, dès la session extraordinaire de septembre plutôt que je ne sais quelle règle d’or qui ressemble à une discussion sur le sexe des anges, concession surtout faite aux marchés financiers.

Enfin, il faut mutualiser chaque dette publique nationale des Etats de la zone euro due à la crise, dans une agence européenne chargée de racheter cette dette, financée par une taxe sur les transactions financières de la zone euro. Avec un tel dispositif, il n’y aurait aucune crise des dettes souveraines, et aucun plan de rigueur destiné à faire payer la crise financière par les gens.

François Hollande et Martine Aubry restent sur l’objectif de revenir à un déficit de 3% du PIB en 2013? Vous aussi?

Le désendettement progressif du pays est nécessaire. Mais il faudra le faire en faisant payer le secteur financier. Si c’est impossible au plan européen parce que les gouvernements européens sont encore aveuglés par leur idéologie libérale finissante, alors la mise en oeuvre doit être réalisée au plan national. Les contribuables issus des classes moyennes et populaires ne doivent pas financer par leurs impôts la dette due à la crise.

Concernant l’objectif de revenir à un déficit de 3% du PIB présent dans les critères de Maastricht, seuls trois pays le respectaient avant la crise! Pas même l’Allemagne! Pourquoi faudrait-il les respecter en pleine crise? Ce sont des critères obsolètes qui remontent à vingt ans. Il nous faut de nouveaux choix différents et adaptables: remplacer les règles stupides par des choix politiques me parait relever du bon sens.

Il est normal que les Français fassent des efforts pour financer la dépendance des personnes âgées ou le déficit de l’assurance maladie, qui exprime le niveau de solidarité qu’ils choisissent entre eux. Il est aussi normal de demander aux banques et aux grandes entreprises qui ont bénéficié d’avantage fiscaux et qui sont responsables de la crise de payer pour leurs propres impérities et leurs graves conséquences.

Vous êtes le plus radical des candidats socialistes à la primaire. Ne regrettez-vous pas de voir vos camarades jouer une carte beaucoup plus réformiste?

Mes propositions ne sont pas incompatibles. Je propose des mesures de démondialisation financière, ayant pour objectif de rendre le politique plus fort que les marchés. On me dit que je serais trop radical? Mais le plus radical et le plus extrémiste ne serait il pas le système qui a fabriqué cette crise?

Face à Nicolas Sarkozy, il faudra bien que le PS ait les idées de la France d’après. Il ne peut plus s’inspirer de la gestion libérale du système. C’est le sens de ma candidature. Il est impossible d’imaginer qu’on puisse mener la France dans la réalisation du projet socialiste, même a minima, si nous n’avons pas vaincu les marchés. Il faut interdire au marché de se comporter comme il se comporte, et briser leur pouvoir qui empêche d’exercer le nôtre.

On met des radars partout sur les routes de la vie quotidienne des Français pour assurer la sécurité routière. C’est une bonne chose, mais dans la finance, on laisse les marchés sans ligne blanche, sans gendarme ni radar. On laisse ses opérateurs se comporter comme des chauffards et en plus on leur fait des chèques! Si nous ne parvenons pas à faire cesser cette insécurité financière, le peuple aura perdu sa liberté de choisir, et je ne donne plus très cher de l’avenir de nos démocraties encore apaisées et tranquilles.

Manuel Valls propose une rencontre entre les candidats à la primaire avant l’université de La Rochelle. Quel est votre avis?

On peut se voir mais vous savez on se téléphone tout le temps! Il ne s’agit pas de solenniser cette rencontre. On s’entend bien les uns avec les autres!

Verbatim : Arnaud Montebourg, candidat à la primaire socialiste, défend la démondialisation

Créé par le 28 mai 2011 | Dans : Une autre mondialisation

 Quelques extraits du chat modéré par Eric Nunès dans LEMONDE.FR | 26.05.11 | 19h34

« Pensez-vous que la sortie de jeu de DSK va permettre aux socialistes de proposer des mesures plus à gauche ?

Arnaud Montebourg : Il m’est difficile de dire aux lieu et place de mes amis compétiteurs ce qu’ils voudront faire, puisque j’ignorais ce que Dominique Strauss-Kahn souhaitait lui-même proposer. En ce qui me concerne, les cent propositions que j’ai présentées dans mon livre Des idées et des rêves, que je popularise jour après jour depuis que je suis engagé dans cette candidature, et que je défends à travers le petit livre préfacé par Emmanuel Todd intitulé Votez pour la démondialisation, n’ont pas changé et ne changeront pas. »

« Votre déclaration renvoyant François Hollande et Martine Aubry dos à dos est-elle une manière de dire que vous préféreriez, dans le cas où vous ne seriez pas vous-même investi, voir Ségolène Royal représenter à nouveau les socialistes à la présidentielle ?

Arnaud Montebourg : Je crois que la compétition qui s’engage entre François Hollande et Martine Aubry n’a pas de sens dans la mesure où ils sont d’accord sur tout, ont approuvé ensemble le projet socialiste sans manifester la moindre distance, n’ont pas exprimé le désir de se différencier par rapport à ce projet et sont, l’un comme l’autre, des anciens porteurs du « oui » au traité constitutionnel européen, ce que je ne suis pas – je suis le seul candidat aux primaires ayant voté « non » à ce traité. Ce sont donc des candidatures parfaitement identiques. »

« Comment expliquez-vous que les médias ne prennent pas davantage en considération votre candidature et votre projet ?

Arnaud Montebourg : C’est en effet un problème et un combat de chaque instant pour mon équipe. Les médias ne s’intéressent qu’aux sondages, qui sont par nature faux puisque nul ne peut savoir par avance qui viendra voter aux primaires. C’est donc aux citoyens de convaincre les médias de s’intéresser à autre chose que ceux qu’ils veulent, parmi les candidats, vendre par avance tout empaquetés et ficelés. »

« M. Montebourg, qu’est-ce qui vous distingue, idéologiquement et dans vos propositions, de M. Mélenchon ?

Arnaud Montebourg : Je défends la naissance d’une nouvelle France et porte un projet républicain capable de rassembler à la fois les gauches et une partie de la droite. Si Jean-Luc Mélenchon a reconnu, dans mon projet, certaines de ses propositions, il n’est pas le seul. Nicolas Hulot a déclaré que j’étais le « meilleur candidat écologiste » du Parti socialiste ; Jean-Pierre Chevènement a déclaré qu’il voterait pour moi s’il était votant à la primaire socialiste ; Christiane Taubira a rejoint ma campagne ; et je dois même vous dire qu’après un débat avec M. Henri Guaino, qui a un discours aux antipodes des actes de son maître, Nicolas Sarkozy, il était bien obligé de convenir qu’il était parfois d’accord avec les éléments de mon projet républicain. »

« M. Montebourg, il y a deux jours, vous avez déclaré dans une interview accordée à Libération que Jean-Luc Mélenchon était prêt à se retirer si vous étiez désigné candidat du PS. Pouvez-vous nous dire quand il a fait part de son intention de se désister ?

Arnaud Montebourg : Je pense être allé un poil trop loin dans l’interprétation qu’il m’a lui-même au téléphone permis de faire de ses propos. J’avais compris qu’il était sensible à mes propositions et que, en déclarant qu’il pourrait s’entendre avec moi si j’étais le candidat socialiste, dès le premier tour, qu’il en tirerait quelques conséquences. Mais ce n’est pas à mes yeux le principal, je m’en suis expliqué avec lui au téléphone avec humour – et amitié. »

« Quelle est votre position sur la sortie du nucléaire ?

Arnaud Montebourg : J’ai exprimé la nécessité de le dépasser. Nous en avons besoin pour mener la mutation écologique de nos modes de vie, mais nous savons que l’absence de transparence démocratique de la filière, le besoin de mobiliser les citoyens autour des enjeux de la rareté énergétique nécessitent de mener, avec les Français, le dépassement du nucléaire en responsabilisant ceux-ci pour qu’ils acceptent de vivre avec d’autres sources d’énergie, et certainement un autre prix d’accès à celles-ci. »

« Bonjour, M. Montebourg. Vous mettez en avant, dans votre campagne, les thématiques de la démondialisation et de la préférence communautaire au sein de l’UE. C’est très intéressant, mais chacun sait que ce n’est pas le président de la République française qui décide seul ce genre de chose. Comment convaincre nos partenaires ?

Arnaud Montebourg : Merci de votre question, très pertinente. La politique de la France vis-à-vis de l’Union européenne et du reste du monde se choisit d’abord en France, avec les Français, auxquels nul ne peut interdire d’exprimer une vision du monde et une conception de l’Europe. Nos partenaires allemands, qui sont le principal obstacle à vaincre et à convaincre, ont une attitude égoïste, anticoopérative, au sein de l’Union européenne, et je reproche à Nicolas Sarkozy d’avoir soumis la France à l’égoïsme allemand au lieu de construire un partenariat équilibré gagnant-gagnant entre nos deux pays. Mon petit livre traite de cette question cruciale du comment faire, et j’ai bien l’intention de l’adresser à nos amis et partenaires de la gauche allemande. »

« Vous avez dénoncé la candidature de Christine Lagarde, tandis que Martine Aubry la soutient. Comment se fait-il qu’il y ait des avis aussi différents entre les socialistes sur cette question ?

Arnaud Montebourg : Lorsqu’on est socialiste, il me paraît très difficile de privilégier, parmi les candidats européens, puisque le FMI revient à l’Union européenne, une femme dont les convictions ont toujours été celles du CAC 40 contre les PME, du bouclier fiscal pour les privilégiés contre les petits salaires, de la protection des intérêts des banques contre celle des entreprises. Dans ma conscience de socialiste, il me paraît impossible de soutenir une telle candidature, car préférer les banques au peuple est une faute qui se paierait cher. Il y a d’autres candidatures européennes qui pourraient s’imposer. »

« Pouvez-vous nous préciser ce que vous appelez la « mise sous tutelle des banques » ?

Arnaud Montebourg : Comme le faisait remarquer M. Jean Arthuis, qui n’est pas soupçonnable de socialisme, rapporteur général de la Commission des finances du Sénat, qui a approuvé ma proposition, les contribuables sont les assureurs en dernier ressort des bêtises des banques. C’est la raison pour laquelle les Etats doivent les placer sous contrôle et tutelle sévères afin de les mettre à contribution dans le financement de la sortie de crise, qu’aujourd’hui les Etats ne peuvent plus financer pour cause de surendettement. La question est assez simple : la facture de la crise sera soit payée par le système financier et bancaire, soit par des hausses d’impôts sur les classes populaires et les classes moyennes. Je choisis la première solution, même si elle est plus difficile et plus audacieuse. »

« Vous êtes un adversaire déclaré de la mondialisation. Pourtant, cette même mondialisation a sorti des centaines de millions de gens de la pauvreté. Estimez-vous que cette mondialisation se fait à notre détriment, nous, Français ou Européens ?

Arnaud Montebourg : Que la mondialisation ait pu sortir « des centaines de millions de gens de la pauvreté », cela se discute. Ce que je sais, c’est qu’elle aurait dû en sortir beaucoup plus et en appauvrir beaucoup moins. Pour moi, la mondialisation, ce sont des quasi-esclaves au sud et des chômeurs au nord. La mondialisation s’est faite au détriment de tous les peuples, de tous les travailleurs, quelles que soient leur latitude et longitude. Que penser de ces paysans chinois qui n’ont pas le droit de se syndiquer, de se mettre en grève, qui s’empoisonnent dans leur vie quotidienne au contact de substances chimiques, qui sont en compétition avec nos ouvriers européens qui ont eu deux siècles de luttes sociales pour se protéger, et dont on détruit la protection sociale ?

Ce n’est ni juste ni efficace, car la mondialisation a appauvri tous les salariés et enrichi tous les actionnaires. Voilà pourquoi ce que je défends, avec des penseurs du Sud dans le projet de démondialisation, vise à rehausser les salaires et diminuer les dividendes, préférer le marché intérieur plutôt que l’exportation, la protection de l’environnement et des droits sociaux des hommes plutôt que le dumping environnemental et social. »

« Sachant que la gauche est minoritaire en France, avec quels partis politiques du centre êtes-vous prêt à faire une alliance pour bâtir une majorité présidentielle ?

Arnaud Montebourg : Je pense qu’il n’est pas nécessaire de construire d’alliance avec des partis pour bâtir une majorité présidentielle. C’est la majorité parlementaire qui le nécessite, et, en ce qui me concerne, je crois possible une alliance avec les Verts, les radicaux de gauche, les républicains de Jean-Pierre Chevènement, le Parti communiste et le Front de gauche. Je ne crois pas que le centre existe. »

« Que pensez-vous de la tribune de Christian Paul et de Camille Peugny de Terra Nova? Et vous-même, que pensez-vous de cette note ?

Arnaud Montebourg : J’ai moi-même répondu sur mon blog, Desideesetdesreves.fr, à Terra Nova. Je ne peux qu’approuver les propos de mon ami Christian Paul et de Camille Peugny. »

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