Soutien critique et dynamique au futur gouvernement du NFP pour un vrai programme de Salut Public

Créé par le 25 août 2024 | Dans : a0-blog citoyen, socialiste et républicain et actualité du Nouveau Front Populaire

« Prince de l’indécision » et « prestidigitateur de lui-même » – selon les mots de Solen de Royer empruntés aux auteurs de romans évoquant la figure présidentielle -, notre hôte de l’Elysée poursuit avec fébrilité ses réceptions au Palais. Surprise de taille hier avec la réplique de Jean-Luc Mélenchon, prêt à s’effacer comme représentant d’une force constitutive d’un gouvernement du NFP pour n’en être qu’un soutien sans participation effective d’Insoumis en son sein. Hypothèse de même type que la posture du PC en 1936, lequel modérait même le contenu anticapitaliste du programme en dissuadant de nationaliser au-delà de la Banque de France mais accompagnait le puissant mouvement de grèves pacifiques à l’origine d’un rapport de forces permettant d’arracher et d’étendre les accords Matignon. Le MIR, sous la présidence de Salvator Allende au Chili, épousait une posture de soutien critique mais sur une base différente : celle de la ligne révolutionnaire « avancer pour consolider » contre celle du PS et du PC chilien « consolider pour avancer ».

Trois situations bien différentes si l’on tient compte des particularités historiques, institutionnelles et nationales mais qui ont en commun de présenter une plasticité de positions adaptées aux stratégies d’acteurs. Celle des Insoumis reste parfois difficile à situer avec ces troublants jeux de yoyo de leur chef charismatique déroutant jusqu’au sein de la sphère dirigeante du mouvement (il y a peu, Autain, Garrido, Corbières, Ruffin, etc.). Mais le chef des Insoumis a fait hier une belle démonstration de son génie politique avec cette proposition qui rebat les cartes et oblige le camp macroniste à réadapter son discours au risque d’être de moins en moins en capacité de convaincre dans son contournement du NFP et de sa candidate pour Matignon.

Ceci dit la mise en scène de ce grand oral élyséen a de quoi choquer quand il s’agirait pour ses hôtes de séduire le monarque afin d’obtenir de sa part sa confiance en leur capacité de gouverner le pays. La réalité est tout autre dans cet épisode de conflit de logiques entre néolibéralisme des formations du bloc bourgeois (macronistes et ex LR), néoconservatisme du RN et d’une large fraction des ex LR  et réformisme social-démocrate du bloc du NFP. Bloc dont le programme initial rompt néanmoins avec le social-libéralisme qui imprègne encore et toujours une part importante du PS (de Delga à Hidalgo) et de ses proches (à l’instar  de Place Publique).

Avec ce rapport de forces au Parlement qui affaiblit les capacités de mise en œuvre du programme (lui-même sanctionné positivement par une majorité relative d’électeurs), le jeu gouvernemental s’avère des plus risqué. Autant dire qu’il ne suffit pas de se placer dans le jeu institutionnel mais bien de le dépasser dans une confrontation démocratique faisant toute sa place aux corps intermédiaires et à la société civile. Sans mobilisation populaire permettant à nos concitoyens de mesurer et d’apprécier projets et contre projets, ne tomberions-nous pas dans une passivité préjudiciable quand les joutes parlementaires désarticulées du mouvement social décideraient de tout ?

Faut-il se contenter de ces projections institutionnelles (avec les compromis qui vont avec) et de ces jeux d’acteurs (soutien sans participation gouvernemental des Insoumis) ou bien crever l’abcès en affichant à la base une position offensive ? Laquelle viserait à favoriser autant que ce peut les réformes (ou l’abrogation des contre-réformes néolibérales) tout en se plaçant dans une visée progressiste de long terme : celle de la reconquête de la souveraineté sur le travail qui commande toutes les autres pour redéfinir un type de développement social et soutenable répondant aux besoins d’émancipation du monde du travail et des femmes et des hommes discriminés.

Vaste programme me direz-vous avec raison quand il ne s’agit ni plus ni moins que d’agréger un nouveau bloc populaire et républicain vers une conquête du pouvoir pour une reconquête des souverainetés (sécurité sociale et alimentaire, planification écologique démocratique et décentralisée, réindustrialisation à partir d’une logique de développement territorial, défense et création de nouveaux services publics dans les champs de la petite enfance, de l’éducation, de la santé et du médico-social) et plus largement pour la défense et la promotion des biens communs. Une dynamique de réformisme ou d’évolutionnisme révolutionnaire ! Sans évacuer, cela va de soi, les autres aspects de la place de la nation et du rôle de la France dans son action pour la paix et la coopération dans l’environnement international actuel.

Xavier Dumoulin

Lucie Castets ou Lucifer?

Créé par le 21 août 2024 | Dans : a0-blog citoyen, socialiste et républicain et actualité du Nouveau Front Populaire

Nous sommes entrés dans un processus infernal de contournement du suffrage universel qui crée un précédent fâcheux de violation des pratiques républicaines. Amis, parents, collègues, voisins, rares sont ceux qui acceptent cette situation inédite qui contrevient aux principes démocratiques les plus élémentaires. La presse qui n’a pu s’empêcher de radoter le refrain sans nuance de la majorité trop relative du NFP pour constituer un gouvernement durable, en vient aussi à s’inquiéter. On attend donc ces fameuses consultations présidentielles auxquelles Lucie Castets participera dès demain.

D’aucuns dénoncent la brutalité de l’annonce par LFI du recours à la procédure de destitution du Président si celui-ci s’entêtait dans son refus de choisir le Premier ministre issu des rangs de la coalition PS, PCF, écologistes et LFI. A l’exception de cette dernière formation, les représentants des partis de gauche jouent la posture de la sérénité et du sérieux. Deux attitudes à considérer sans s’emballer tant la provocation présidentielle semble lourde de dangers pour la démocratie française.

Jusqu’où faudrait-il accepter cette posture hautaine et méprisante d’un président mal élu et en voie de rejet d’une majorité de nos concitoyens? jouer le jeu d’un casting en faisant preuve de sérieux et de compliance? et finir par s’incliner devant des choix sans doute déjà là quand au sommet du gouvernement démissionnaire, de la bouche de l’ange déchu, on ose parler d’un gel des dépenses du budget de l’Etat ? S’ils contredisent la logique de nos institutions, ces dénis de démocratie prennent aussi le grave risque d’une crise sociale aiguë venant s’ajouter à la crise politique générée par la dissolution. Des voix de toutes provenances, jusqu’à celle de l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac, Dominique de Villepin, se font entendre pour dénoncer les subterfuges d’un président monarque sûr de lui et dominateur.

Mais bientôt d’autres voix venant des secteurs syndicaux et associatifs, pourraient bien relayer avec force les critiques des secteurs politiques. Leur médiatisation pourrait attiser les protestations de la société civile. Avec plus de bon sens et un peu de modestie, le président s’éviterait par un choix raisonnable de vivre un enfer plus douloureux encore que l’épisode des gilets jaunes!

Xavier Dumoulin

 

Louis Mermaz nous a quittés

Créé par le 17 août 2024 | Dans : Parti socialiste

Louis Mermaz, ancien ministre, président de l’Assemblée nationale et figure éminente de la vie politique, nous a quittés à son domicile en Essonne. Son engagement au service de notre pays a marqué son histoire. Mes condoléances sincères et attristées à sa famille et ses proches.

Prochainement nous évoquerons sur ce blog quelques aspects de la biographie d’un fidèle de François Mitterrand

Ci-dessous, extraits de la biographie documentée de Michel Noblecourt dans Le Monde du jour :

« De tous les compagnons de route de François Mitterrand, c’était le fidèle des fidèles qui l’a servi jusqu’au bout, au point de refuser tout droit d’inventaire sur ses deux septennats. [...] Avec François Mitterrand, Louis Mermaz rejoint le Parti socialiste, en 1971, au congrès d’Epinay. « L’évolution du PS et l’union de la gauche, affirme-t-il alors, sont une seule et même chose. » Responsable des fédérations, il tient l’appareil avec poigne. Et il retisse des liens avec le Parti communiste. [...] Dans toutes ses fonctions, Louis Mermaz se fait l’avocat un peu raide d’un pur socialisme. Au congrès de Valence, en 1981, il proclame : « Tous les éléments d’une contre-révolution se mettent aujourd’hui en place. Il faut frapper vite et fort contre le sabotage de notre économie. » Pour cet éléphant du mitterrandisme, « le socialisme à la française ne peut se contenter d’un replâtrage du capitalisme. Il faut changer le système des valeurs, mettre l’accent sur la justice sociale et la solidarité ». « Il faut montrer que le socialisme, ça marche ! », martèle-t-il car, si on se borne à gérer, « on va dériver vers une vague social-démocratie et on débouchera sur un retour au libéralisme ». {…] En 2007, il soutient Ségolène Royal mais, après l’élection de François Hollande, il lui reproche de ménager « l’ordre capitaliste » et de préférer sa régulation : « C’est comme mettre du sel sur la queue d’un oiseau pour l’attraper. C’est cela qui fait le désespoir (…) des nôtres. » 

 

20 août 1931 Naissance à Paris

1956 Adhère à l’Union démocratique et socialiste de la Résistance auprès de François Mitterrand

1967-1968 Elu député de l’Isère (réélu de 1973 à 1990 puis de 1997 à 2001)

1971-2001 Maire de Vienne (Isère)

1971 Rejoint le Parti socialiste

1981-1986 Préside l’Assemblée nationale

1990-1993 Plusieurs fois nommé ministre

2001-2011 Sénateur de l’Isère

Août 2024 Mort dans l’Essonne

Louis Mermaz ou l’assomption d’un pur socialisme

Créé par le 16 août 2024 | Dans : a-le quartier libre de XD, Parti socialiste

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Fidèle d’entre les fidèles et sans doute le plus âgé, jusqu’à ce jour, de l’ancienne garde rapprochée de François Mitterrand, Louis Mermaz s’est éteint dans ses quatre-vingt treizième années selon une annonce du 15 août venant de cadres et élus socialistes.

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Les mauvais comptes du macronisme

Créé par le 15 août 2024 | Dans : a0-blog citoyen, socialiste et républicain et actualité du Nouveau Front Populaire

« L’intérêt supérieur du pays est d’avoir un budget pour 2025 avant la fin de l’année. Si ce n’était pas le cas, dans le courant de l’année prochaine, on ne pourrait plus assurer le fonctionnement normal des services publics. On ne pourrait plus assurer la paye et les retraites de nos agents publics, ainsi qu’un certain nombre de prestations qui sont revalorisées chaque année. Que chacun le mesure. La priorité, c’est de doter le pays d’un budget. »

C’est en ces termes que le ministre démissionnaire des comptes publics ose motiver les prévisions de coupes sombres dans le budget! Il eut été logique, après l’échec de la majorité relative macroniste aux législatives, de permettre aux forces du NFP d’assumer la traduction budgétaire de leur programme devant les assemblées. Encore eut-il fallu leur donner acte de leur victoire dans la nomination d’un Premier ministre issu de ses rangs. A charge pour ce gouvernement de trouver des compromis nécessaires ou de recourir à la procédure tant décriée du 49-3. La première légitimité d’un budget, c’est d’être en adéquation avec la politique la moins inacceptable pour une majorité de nos concitoyens et donc surtout pas celle proposée par Tomas Cazenave.

Les recettes fiscales doivent assurer l’équilibre budgétaire d’ici 2027 incluant le financement du programme d’urgence du NFP avec un solde négatif d’un seul milliard d’euros en fin de quinquennat, les néo-keynésiens du NFP misant aussi sur l’effet de multiplication des dépenses publiques sur la croissance, l’emploi et les recettes. Ces dépenses d’investissement dans nos services publics complèteront les dépenses courantes induites par la recherche de leur fonctionnement optimal (les emplois dans l’Education, l’hôpital public, la police de proximité, etc…). Les Français attendent par ailleurs une augmentation du pouvoir d’achat des salariés et des fonctionnaires sans remise en cause des protections sociales (chômage, prestations de la sécurité sociale, logement, etc…). La fixation d’un SMIC à 1600 € s’accompagnant d’une augmentation des salaires qui vont au-delà de ce minimum interprofessionnel  ne doit pas être un horizon lointain mais bien une urgence sociale. Pour ce faire, une seule solution la justice fiscale…

C’est à peu près tout le contraire de la logique de notre ministre démissionnaire qui reste enfermé dans une doxa néolibérale inébranlable et totalement irrespectueuse des aspirations populaires. Je l’avais entendu, avant la dissolution, pousser le bouchon de l’idéologie du ruissellement jusqu’à l’absurde quand il affirmait que toucher un tant soit peu au portefeuille des plus grandes richesses constituerait un contre sens total. Le voici à présent en total adéquation avec son gouvernement démissionnaire dans une préparation budgétaire qui fait fi des résultats électoraux et des principes élémentaires démocratiques. Sa parfaite assomption de principes totalement décalés fait tâche. A force de provocations de ce genre on sera de plus en plus enclin à considérer que la mobilisation populaire reste le seul recours contre l’illibéralisme présidentiel qui viole le texte et l’esprit de la Constitution française en différant la nomination d’un Premier ministre issu de la nouvelle majorité relative. C’est encore là un bien mauvais calcul!

Xavier Dumoulin

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Quelles marges de manœuvre pour les forces du NFP?

Créé par  le 25 juin 2024 | Dans : a0-blog citoyen, socialiste et républicain et actualité du Nouveau Front Populaire

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